Prologue

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La peur est une émotion ressentie généralement en présence ou dans la perspective d'un danger ou d'une menace.

Après de longues secondes passées en apnée, j'ouvrais enfin les yeux sortant finalement de la transe dans laquelle j'étais. Mes gestes formés par l'habitude étaient mécaniques, je sortais de l'eau glacée cherchant du regard de quoi m'essuyer.
Je me retrouvais face à mon reflet dans le miroir, m'affrontant moi même du regard en passant une serviette sur les boucles que formaient mes cheveux frisés, un soupir s'échappait de mes lèvres et je décidais enfin de m'habiller sans quitter le miroir des yeux .
Le miroir... mon point d'encrage, pas nécessairement ce miroir usé par les années et dont les fissures semblaient prendre l'avantage mais tout les miroirs _- Comme en vous contemplant dans le miroir, la forme et le reflet se regardent. Vous n'êtes pas le reflet, mais le reflet est vous._-

Un bruit provenant de l'étage du dessous me ramena à la réalité et je finissais rapidement de m'habiller rabattant ma capuche sur mes cheveux encore mouillés , j'ouvrais lentement la fenêtre et y passait mes deux jambes attrapant mon sac au passage, je glissait rapidement jusqu'à ce que mon pied touche un des tuyaux bordant la maison et me retournais pour faire glisser le cadre de la fenêtre prenant bien soin de laisser le loquet tourné à 89° de façon à ce que personne ne remarque le stratagème.
Enfin, j'effectuais un petit bond en m'accrochant au tuyau pour attérir sur le sol goudronné genoux fléchis, je n'attendais pas une seconde de plus pour sortir de la petite rue sombre me mêlant au flot de personnes marchant dans la rue , la tête baissée mon sac sur les deux épaules.
Mes yeux se posant sur les individus  errants, perdus dans la contemplation de leurs propres vies_- Il y a des gens tellement égocentriques qu'en fermant les yeux, ils croient que le monde s'est éteint._-
Ces gens marchent sans peine et sans un regard pour leurs voisins dans cette route de monotonie ,leurs yeux ayant perdu cet éclat de curiosité qu'ils ont forcement eu un jour,mais malgré mon attente,aucun ne détourné le regard vers les autres s'interrogeant" Cet homme qui marche à côté de moi est peut-être un menteur né?","Cette femme tirant son enfant réticent par la main l'a peut-être kidnappé?","Cette jeune fille au regard étrange et scruteur à peut-être fait des choses qui vous étonnerait..."
Mon regard se voilait pour finalement fixer le sol comme tous ces gens, me demandant si il ne cacherais pas quelque chose qui rend leur intérêt si hypnotique.
Après une vingtaine de minutes à penser d'une telle manière, j'arrivai enfin, voyant au loin le panneau de la gare.
-_ Le courage n'est pas l'absence de peur mais la capacité de la vaincre_-

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