Chapitre 1

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- Viens, il faut qu'on y aille.
- Déjà ? Je suis fatiguée.
- Il faut qu'on y aille, qu'on s'éloigne.
- Oui, mais papa, maman, où sont-ils ?
- Je ne sais pas. Ils m'ont juste dit qu'il fallait partir, loin, très loin. Que c'était trop dangereux de rester là. Tout le monde est entrain de partir. Il faut qu'on les suive. Ils disent tous qu'arrivés à la frontière ce sera mieux. J'ai promis à papa qu'il ne t'arrivera rien, que je prendrai soin de toi. Je sais que c'est dur mais nous devons être courageux.
- Qui sont tous ces gens qu'on suit?
- Je ne sais pas, je sais seulement qu'ils fuient, comme nous.

Simon et sa petite sœur Esther avaient quitté l'école la veille et avaient trouvé l'appartement de leurs parents vide et saccagé. Simon avait trouvé un mot de leur père, leur disant de partir loin, de passer la frontière et que lui et maman les aimés. Ils étaient partis. Simon avait étudié la carte de France à l'école. Ils habitaient Paris en zone occupée et la frontière vers la liberté était loin, très loin vers le sud. Cela faisaient maintenant 6 heures qu'ils étaient partis. Simon avait 7 ans, ne comprenait pas bien ce qui se passait, mais savait une chose : les ennemis, c'est les boches, ceux avec le costume vert-gris pas beau et les bottes qui claquent sur les pavés. Eux, il ne faut pas les suivre, il faut se cacher ou courir. Ils suivaient la grande route, derrière tous ces gens dont la direction était la même : la liberté.

Esther traînait des pieds, elle en avait marre, elle était fatiguée. Simon avançait toujours résolu.

- On ne peut pas s'arrêter ?
- Non. Si on perd ses gens, on se perd.

Ils se remettent en marche.

Ma Frontière, Ma LibertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant