Chapitre 5

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Ce que je venais de vivre s'apparentait à un véritable cauchemar. Mon corps meurtri ne pouvait presque plus bouger, affalée sur la banquette de l'infirmerie, j'étais complètement vidée de mes forces. Mais ce n'étais pas moi qui devait le plus souffrir. Cette fille. J'avais tellement eu peur de ne pas arriver à temps... Des larmes de soulagement s'échappaient de mes yeux sans que je puisse les arrêter. Elles dévalaient mon visage pour venir s'écraser dans mon cou. Je devais avoir l'air pitoyable ainsi. Mon cœur ne parvenait pas à ralentir ses battement effrénés; je ne comprenais pas ce qu'il avait pu se passer.

Un Sybulte ne pouvait pas faire si mal. Il était censé simplement provoquer une douleur vive mais pas au point de ce qu'elle venait de vivre ! Mes mains tremblantes ramenèrent mes cheveux en arrière. Il fallait que je redevienne un minimum présentable.

Mes pensées s'embrouillaient dans mon esprit embrumé par ce qu'il venait de se passer. Je ne parvenais pas à reconnaître cette fille. Pourtant ses magnifiques cheveux blonds me rappelaient quelqu'un. Il fallait que je trouve. Mon esprit embrumé fouilla dans les profondeurs de mes souvenirs. Mais oui ! Marine... une amie de Nolan. Je l'avais rencontré pour la première fois un mois après être arrivé ici. Mon frère rayonnant de joie, me l'avait présenté comme une amie très proche. J'espérais qu'elle le rendrait heureux...

J'étais épuisée. Il fallait que je me repose.

J'observai le cabinet médical. Contre toute attente il n'était pas très propre et mal éclairé. Il semblait avoir été crée à l'image des infirmières. Sombre. Ternie par la fatigue.

Je tentai d'observer par une petite fenêtre ce qui se passait dans le bloc ou se trouvait Marine, mais une vieille infirmière revêche me demanda de partir d'une voix pleine de reproches :

- Que faîtes vous ici ! Vous devriez déjà être repartie ; siffla-t-elle

- Je suis désolé madame, je souhaitais simplement apercevoir la personne que je viens de sauver !

- C'est cela. Déguerpissez d'ici ! Et vite !

- Mais je ne comprends pas ce que j'ai fait de mal ! Je viens de sauver la vie d'une élève et vous ne trouvez pas normal que je veuille de ses nouvelles ! Répondis-je sèchement.

Les traits de la vieille femme se durcirent.

- Vous n'avez rien à faire ici, si ce n'est espionner nos nouveaux traitements médicaux ! Hurla-t-elle en s'approchant dangereusement de moi.

Elle croyait que j'épiai leur nouveau système ! Avec un sourire narquois, je me retournai en soufflant :

- Je m'en vais, c'est bon...Merci de votre amabilité madame.

Je jetai un coup d'œil discret vers elle et la vit serrer les poings. Tant mieux ! Ce n'étais pas très glorieux mais j'avais au moins réussi à la faire taire...

Je regardai une nouvelle fois ma montre. 13 heures. Je n'avais pas vu le temps passer. Il fallait que j'aille informer mon frère...

Après une brève hésitation, je décidai de d'aller d'abord de prévenir  le directeur. Les petites marches de l'infirmerie semblaient géantes pour mes muscles endoloris. Je poussai un grognement et descendis pas à pas. Aïe ! Pourquoi fallait-il que j'ai si mal ?! D'habitude, j'étais capable d'effort physique beaucoup plus important.

Ma tête était emplie de doutes. Est ce que prévenir mon frère était une bonne idée. J'étais effrayée à l'idée qu'il s'effondre.

Une question trottait dans ma tête mais je n'arrivais pas à trouver la réponse: pourquoi le Sybulte de Marine avait-il pris une telle ampleur ?

Delsey ou la dérive des anges [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant