Chapitre 8:

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Ma vue est floue.
Je ne vois pas très bien ce qui m'entoure. Des images, sombres et instables, se succèdent, comme des extraits de film. Ils me parlent, mais les mots qui sortent de leur bouche ne m'atteignent pas. Je suis comme dans...de l'eau.
Une eau froide et impénétrable, qui m'enferme dans une prison de silence.
Trevor. Il me fixe de ses yeux sombres, remplies de tristesse. Il s'éloigne de moi; j'ai beau tenté de le rattraper, je reste immobile. Mon corps ne répond plus à mes appels désespérés, et il s'éloigne de plus en plus. Je hurle, encore et encore, mais mes cris s'étouffent dans ma gorge. Comme si nous étions dans deux mondes différent. Et qu'il m'ai oublié. À cette seule pensée, un geyser de larmes brouille ma vue. Immobile, je m'enfonce de plus en plus dans ce monde noir qui aspire tout mon être. Je ne veux pas qu'il m'oublie. Je veux que personne ne m'oublie. Je ne veux pas tombé dans le néant, que mon existence, que les pensées et les convictions que j'ai laissé en ce bas monde disparaissent à tout jamais.

-Je ne veux plus être seule.

Je me réveille en sursaut. J'entrouvre péniblement les yeux. Les rideaux blancs filtrent la lumière dorée des rayons du soleil, une légère brise agitant le tissu, et je reste quelques instants les yeux fermés. Une odeur de draps propres m'enveloppe. Enfin habituée à la luminosité ambiante, je rouvre les yeux et fixe avec attention ce qui m'entoure. La pièce est lumineuse, et bien meublée. Mais je ne la reconnais pas. Ce n'est pas ma chambre d'hôtel.

-Où suis-je?

-Bonjour Rachel.

Je me retourne. Abby se tient dans l'embrasement de la porte, les bras croisés. Elle avance doucement vers moi. Elle porte un débardeur blanc avec des écritures noires, un jean bleu outremer lacéré au niveau des genoux et une paire de boots à talons noires.

-Où suis-je? Répétais-je.

-Tu es à la pension Salvatore.

-...Quel jour sommes-nous? Demandai-je.

-Nous sommes lundi. Tu as dormi pendant trois jours d'affilés. Rose t'a retrouvé sur le pas de la porte, brûlante de fièvre. Tu étais dans un piteux état. Tu hurlais le nom d'Elijah en te débattant comme une furie. J'ai presque cru que tu allais y passer!

-...lundi... Lundi?! Mais il y a les cours!

Je me jette sur l'armoire et cherche une tenue potable.

-Tu as vu ton état!? Tu ne sortiras pas de cette maison, Rachel. Tu avais 40 degrés hier soir et tu veux aller en cours? Tu es totalement illogique et irresponsable!

-Abby!

-Il n'y a pas de "Abby" ! Tu devras me passer sur le corps pour sortir d'ici. Et tu imagines si Elijah voulait se venger? Il n'aurait aucune difficulté pour t'attraper et te tuer.

-Tu n'as qu'à m'accompagner?

-Pardon?

-Au lycée. Tu viens avec moi au lycée et comme ça, tu me surveille autant que tu le souhaite!

-Quoi!? Mais...

-Aller, Abby! Juste cette faveur! C'est mon premier jour, laisse moi au moins être présente! Au moindre soucis, je te le promet, on quitte les lieux en quatrième vitesse.

-Bon.... D'accord. Mais à la moindre situation de danger, on dégage! Et que vais-je dire à Jeremy, lui qui avais déjà tout prévu...

-Yes!!! T'es la meilleure Abby!!!

-Je suis surtout la plus crédule...

Je me suis donc préparée et nous sommes descendues. En arrivant sur le pas de la porte, je trouve ma chère petite cabriolet rouge garée devant l'entrée.

-Mais...Comment?

-Stefan.

-Il faudra que je le remercie!

Nous partons donc au lycée. Le trajet se déroule sans encombre. Nous partageons nos souvenirs d'enfance, nos joies, nos peines. Nous nous racontons nos vies respectives. Je l'apprécie de plus en plus.
Nous arrivons au lycée et nous nous dirigeons vers la loge pour réclamer mon emploi du temps.
Pour le plus grand bonheur d'Abby, nous avons pratiquement tous nos cours en commun, sauf celui de sport en dernières heures.

La journée se passe sans problèmes, ni apparitions de créatures surnaturelles autres que Stefan, Elena, Bonnie, Caroline et Tyler. J'ai d'ailleurs remercié Stefan du mieux que je le pouvais et il m'a gratifié d'un sourire remplie de gentillesse et de douceur. J'ai refait la connaissance d'Alaric Saltzman, au près duquel je me suis platement excusé pour la bousculade et qui m'a parut un peu trop moqueur et souriant.

Finalement, les deux heures de sport sont arrivées. Je n'avais pas vraiment prévue de faire du sport, ce que le professeur m'a bien fais comprendre en me hurlant dessus. C'est vrai que je n'aurai pas dû mettre une robe et des talons: ce ne sont pas les habits les plus pratiques pour la gymnastique.
Je vais donc aux vestiaires. Je commence à enlever ma robe, et à ce moment précis, un bruit étrange résonne dans la pièce. Mon rythme cardiaque s'accélère; je ne suis pas d'une nature peureuse, mais je n'est jamais été adepte de film d'horreur, et je l'avoue sans honte: là, je flippe.
À peine vêtu d'un débardeur noir, je me dirige vers le lieu précis où mon inquiétude est canalisée. Soudain, les lumières s'éteignent et je me retrouve dans le noir complet.

-Qui est là?
Abby, si c'est toi, c'est pas drôle!

Le silence règne. J'arpente la pièce, à taton, cherchant l'interrupteur. Ma main se pose sur une chose, chaude et liquide. Je porte à ma bouche l'étrange substance : c'est du sang. Du sang.

- Oh mon dieu!
C'est pas vrai....

Des bras musclés m'entourent brusquement et une main se pose sur mes lèvres et m'empêche de hurler.
Les larmes me montent aux yeux. Je n'est ni le temps de réagir, ni de pleurer plus sur mon sort. C'est le trou noir....

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 07, 2016 ⏰

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