Joel Adams & Lily McTroy - Part 2

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Joel se mordait la lèvre inférieure alors qu'il fixait son fond d'écran. Une photo de lui et de sa « chérie » prenait tout l'écran du cellulaire, ainsi que les touches pour raccrocher et décrocher le combiné. C'était Lily qui l'appelait et il ne savait pas s'il devait répondre où s'il ferait mieux de ne pas le faire. Ils s'étaient prit la tête la dernière fois qu'ils s'étaient vus et il ne savait pas si c'était une très bonne idée de répondre à cet appel plutôt de voir sa bien aimée en chair et en os. Mais il fallait bien régler tout avant, sinon il ne pourrait jamais la revoir de face ; il le savait au plus profond de lui. Il le savait tellement qu'il préférait faire comme s'il ne voyait rien.

Son écran devient soudainement noir, signe que la jeune femme a sûrement du tomber sur son répondeur et peut-être qu'elle laisserait un quantième message comme à chaque fois qu'il ne lui répond pas. Il ne savait plus comment faire. Il ne savait plus comment faire avec elle parce que, maintenant, il se rendait compte que même s'il l'aimait plus que tout au monde et que jamais il n'avait autant aimé une personne de sa vie, cette charmante Lily était en train de le bouffer et de le détruire. Elle le rendait malade, d'amour comme dans sa tête.

Joel poussa un léger soupir alors que l'écran affichait à nouveau la même image et les mêmes « boutons » sur l'écran qu'auparavant. Il ne savait pas s'il devait décrocher, parce qu'il savait qu'il allait encore se prendre la tête avec elle. Déjà parce qu'elle l'engueulerait pour ne pas avoir répondu directement, mais aussi, parce qu'elle serait de mauvaise humeur –comme la plupart du temps. Même s'il aimait sa copine comme pas deux et qu'il ne vivait presque que par elle, il devait avouer que quelque fois, elle le mettait hors de lui. Il passa sa main dans ses cheveux châtains. Ses prunelles bleues voyagèrent sur tout le paysage qu'il avait devant lui, depuis la falaise où il avait l'un des meilleurs panoramas que les côtes anglaises pouvaient donner.

Le vent soufflait sur son visage et faisait voltiger ses cheveux dans tous les sens. Il aimait cette sensation de fraicheur et de dépaysement total que lui procuraient ce vent et ce panorama. Il aimait cet endroit, par-dessus-tout, parce qu'il l'aidait à reprendre ses esprits lorsqu'il perdait les pédales comme maintenant. Il savait qu'il avait merdé et il priait pour que Lily n'en sache jamais rien –du moins pas de la part de quelqu'un d'autre. Il voulait le lui dire bien sûr, parce qu'il l'aurait sur la conscience durant toute sa vie, mais il ne voulait pas qu'elle le sache maintenant par téléphone et il savait que s'il répondait, il le lui dirait. Puis, le silence de cet endroit le calmait et évitait qu'il devienne complètement fou. Cet endroit le faisait voyager jusqu'à un « ailleurs » qu'il croyait impossible d'atteinte.

Son cellulaire vibra une nouvelle fois au creux de sa paume, mais il n'y prêta pas attention. Il s'en foutait littéralement en faite. Tout ce qui comptait à ses yeux étaient cet air frais qui emplissait ses poumons et qu'il allait bientôt de voir, malheureusement, laisser derrière lui parce que le soleil se profilait à l'horizon et le ciel prenait une teinte orange, rose et parfois même avec un peu de mauve. Il aimait cette vue mais lorsqu'il fera complètement noir, que le soleil se sera coucher, il n'aura que son téléphone –dont il n'y avait presque plus de batterie- pour le guider dans la nuit. Il décida qu'au second appel que sa petite amie émettra, il décrochera, s'il y avait appel sinon il ne prendrait même pas la peine de la rappeler. L'air frais le rendait heureux et lui donnait une nouvelle vision de l'amour.

***

Musique ; Eyes Shut - Years & Years

14 days until the Valentine's dayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant