Morgane Caurlier & Esther Harrods - Part 2

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Morgane semblait être ailleurs. Elle tapait en rythme le bout de son stylo à bille sur son calepin sans jamais rien écrire. Elle ne savait plus quoi faire. Elle était totalement ailleurs, perdue dans ses pensées les plus profondes quant à sa relation avec Esther. Elle ne savait plus quoi faire avec elle parce que malgré tout ce qu'elle faisait, elle avait l'impression que la jeune fille lui filait entre les doigts et c'était la sensation la plupart qu'elle pouvait ressentir. Elle qui avait une peur bleue, presque une phobie, de la solitude.

Morgane passa sa main dans ses cheveux en se mordant la lèvre inférieure. Elle détestait cette putain de sensation qui lui prenait les entrailles et montait progressivement dans tout son être. Elle détestait cette sensation qui la prenait de cours mais faisait énormément de dégât dans son être. Elle détestait cela parce que c'était tout bonnement insupportable. Elle préférait encore ravoir la grippe phénoménale qui l'avait cloué au lit pendant plus de deux semaines une fois. Elle préférait encore être malade « physiquement » et pouvoir ainsi prendre des médicaments.

Parce que le mal dont elle souffrait atrocement n'était pas soignable avec des médicaments. Il ne suffisait pas de prendre une gélule et de l'avaler avec une à deux gorgées d'eau. C'était une douleur que personne ne savait encore comment la soigner. C'était une douleur qui prenait au cœur, aux entrailles, à l'estomac, à tout à la fois. Et c'était une douleur qui pouvait rester à jamais coincé dans l'être qu'il a prit en sa possession. Cette douleur, elle s'appelle le manque. Le manque de quelqu'un, le besoin de l'avoir auprès de soi ou encore la solitude ressentie parce que cette esseulée n'est point avec nous.

C'était cette putain de douleur, cautionnée par le manque, dont était entrain de souffrir Morgane. Et comme toujours, elle ne savait pas quel serait son antidote ou son médicament pour ne plus à subir cette douleur qui était tellement forte que cela la bloquait totalement. Elle posa sa main sur l'endroit où se trouve son cœur et sentit les battements trop rapides de celui-ci presque contre sa paume. Elle ferma les yeux tandis que quelques perles salées coulèrent sur ses joues sèches. Le vent froid et frais vient rapidement sécher les lacrymales, les faisant partir avant même qu'elles ne soient là.

Morgane n'en pouvait plus de cette douleur qui lui broyait les entrailles, lui compressait le cœur, lui entaillait les veines, lui martelait la tête. Elle en avait assez et elle savait que seule Esther arriverait à faire « taire » cette douleur. Parce qu'elle n'était pas dans un simple manque, elle était en manque de son amoureuse. C'était elle qui lui manquait parce qu'elle sentait que la jeune femme lui filait entre les doigts. Elle le sentait et c'était la raison de ce manque, c'était la raison de cette douleur immense qui sommeillait tantôt en elle mais qui était totalement réveillée à présent.

Morgane se mordit la lèvre inférieure, sentait cette boule lui montée encore un peu dans la gorge. Elle sentait tout son système digestif se tordre. « C'était donc ça la vraie douleur » se dit-elle alors que des envies de se taper la tête les murs ne lui survenaient pas vraiment soudainement. Elle balança son stylo à bille et son calepin à travers l'espace vert qui l'entourait. Esther l'appelait.

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Musique ; Nothing - The Script

14 days until the Valentine's dayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant