L'HISTOIRE OUBLIEE (One Piece fanfic)

V - La vérité en face

Le véritable ami est celui qui reste à nos côtés,
alors qu'il préférerait être n'importe où sauf là.
L. Wein

Depuis le seuil de la chambre, Jinbei et Shakki observaient les trois enfants-poisson qui avaient trouvé Arlong. Ils étaient au chevet de ce dernier, en compagnie de Shyarly.

— Une vraie petite infirmière, regardez, fit remarquer l'ancien corsaire en souriant tandis que la fillette-poulpe épongeait avec délicatesse le front moite de l'homme-requin inconscient .

Shakki hocha la tête et tira une longue bouffée de sa cigarette.

— Les enfants ont une capacité à donner leur affection et leur confiance qui m'étonnera toujours.

Arlong poussa un petit gémissement dans son sommeil et l'un des deux garçonnets présents se tourna vers la grande sirène-requin.

— Qu'est-ce qu'il a ? Pourquoi il arrête pas de gigoter ? Il a mal ?

Shyarly haussa les épaules.

— Sans doute un peu. Mais les docteurs lui ont donné des médicaments pour ça, et aussi pour qu'il dorme. Il fait peut-être un cauchemar, tout simplement.

Le petit parut réfléchir un instant puis tapa dans ses mains, comme s'il venait d'avoir l'idée de la décade, et se précipita hors de la chambre.

— Kooky ? demanda Shakki sur le seuil. Où vas-tu ?

— Chercher monsieur Calamar ! Je l'ai laissé en bas.

La jeune femme mordit le filtre de sa cigarette pour ne pas éclater de rire et Jinbei fronça le sourcil.

— Chercher qui ?

Elle n'eut pas le temps de répondre que le petit enfant-sériole était déjà de retour avec un vieux calamar en peluche, qu'il plaça sur l'oreiller, tout contre la tête d'Arlong, au grand amusement de la sœur de ce dernier.

— Monsieur Calamar a l'incroyable pouvoir de chasser les cauchemars... chuchota Shakki avec solennité.

L'homme requin-baleine hocha la tête avec une gravité de circonstance.

— Je vois. Une perle rare, ce monsieur Calamar. Un doudou de haute volée...

Ils échangèrent un regard et se détournèrent chacun d'un côté de la porte pour étouffer leurs rires dans leurs paumes, incapables de garder leur sérieux plus longtemps.

xox

Nami tendit à Buggy une bouteille de bière et reprit place à côté de lui, sur une large racine du grove qui plongeait dans l'océan.

— Ah ! Merci. Je commençais à me liquéfier ! s'écria le clown en avalant une longue gorgée de breuvage doré.

Nami avait du mal à réaliser que la voix posée qu'elle écoutait patiemment depuis plus d'une heure était celle du pirate peinturluré, brutal et obtus (du moins était-ce ainsi qu'elle avait toujours considéré Buggy) rencontré à Orange Town, trois ans plus tôt.

— Alors ? demanda-t-elle, curieuse. C'est quoi, cette histoire de vieille femme lépreuse, dont tu me parlais ?

— Une vieille légende de l'île des hommes-poisson. Celle d'un jeune homme espadon amoureux de la riche héritière d'un Dragon Céleste.

— Un conte de fées ? s'étonna Nami.

— Pas exactement. À moins que les contes pour enfants ne commencent par un crime perpétré par un pirate.