VIII - Sombres évidences

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Un pirate ne se rend jamais sans y être forcé.
Pas même à l'évidence...
Anonyme

Shyarly entra dans la chambre de son frère Arlong, un petit pot d'onguent médicinal à la main, et ce qu'elle vit ne lui plut guère.

— Qu'est-ce que tu fais debout ? s'écria-t-elle en le voyant devant la fenêtre grande ouverte. Recouche-toi immédiatement !

— Ça va, je vais bien, rétorqua-t-il sans bouger d'un pouce, le regard fixé sur la berge du grove où s'élevait le "bar de l'arnaque".

Excédée, la sirène donna un sec coup de queue pour faire avancer la bulle de transport sur laquelle elle était assise, bien décidée à recoucher son aîné par la force si besoin était.

— Dois-je te rappeler que tu es non seulement encore très faible mais également nu comme un concombre de mer ?

— Mhh...

— Et tu as enlevé ton pansement ! Où as-tu donc la tête ?

Comme il ne lui accordait pas la moindre attention, elle se pencha à son tour à la fenêtre pour voir ce qui le fascinait à ce point.

Elle devina immédiatement à qui appartenait la silhouette qui captivait son frère .

— C'est Robin. Que fait-elle au bord de l'eau, toute seule ?

Arlong haussa ses larges épaules.

— Ça fait un moment qu'elle se tient là, sans bouger, à regarder la mer, lui apprit-il sans quitter la jolie archéologue du regard. Au début, je pensais qu'elle voulait se baigner mais je me suis souvenu de ce que tu m'avais dit, à propos du fruit du démon qu'elle a mangé. C'est dommage, ajouta-t-il avec un clin d'œil salace qui allait, il le savait pertinemment, faire fulminer sa sœur. Elle doit être ravissante, en petite tenue !

La réaction de Shyarly, comme il s'y attendait, fut aussi vive que drôle : elle pinça les lèvres en fronçant le nez, les mains sur les hanches, et ses pupilles s'allongèrent en deux fentes menaçantes dignes d'un monstre marin.

— Tu n'es qu'un voyeur et un sauvage mal élevé ! gronda-t-elle.

— Et un homme qui n'a pas approché de femme depuis des mois ! rappela-t-il en ravalant un fou rire à grand peine.

Sa sœur retroussa les lèvres, dévoilant une étincelante rangée de dents aiguisées comme des dagues.

— Doublé d'un pervers, en plus ! Et ça te fait rire !

— Quand tu fais cette tête-là, toujours ! Ja ! Ah ! Ah ! Ah !

La sirène ne put empêcher un sourire de se dessiner sur ses lèvres fardées de bleu et, poussée par un élan de tendresse incontrôlable, elle descendit de sa bulle de transport pour enlacer son frère. Debout, leur différence de taille était manifeste et Arlong avait presque l'air d'un adolescent, entre les bras de sa soeur.

— Imbécile... murmura-t-elle d'une voix étranglée, le visage pressé contre son cou.

Arlong lui rendit son étreinte mais, au bout d'un petit moment, lui tapota l'aileron qui saillait au bas de ses reins.

— Shyarly...

— Arrête de faire ça, tu sais que ça m'énerve.

— Oui mais tu me fais mal...

Elle le lâcha immédiatement.

— Eh ! s'écria-t-elle en lui prenant la main avant que ses doigts n'atteignent ses fentes branchiales, qu'elle avait malmenées en le serrant trop fort. N'y touche pas et enfile un pantalon, dit-elle en prenant place sur le lit.

L'HISTOIRE OUBLIEE (One Piece fanfic)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant