Chapitre 4 : Jeux et Souvenirs du passé

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Il y a très longtemps, un jeu est sorti durant la période sombre des jeux vidéos. A cette époque, les créateurs cherchaient de moins en moins à faire des jeux nouveaux, ils reprenaient les anciens concepts avec lesquels ils étaient devenus riches. C'était la même chose tous les ans, mais tout le monde les achetait. Si on voulait quelque chose de différent, on allait acheter une license différente, mais celle-ci également sortait à nouveau un jeu identique à celui de l'année précédente chaque année. Il était rare que les grandes compagnies cherchent de nouveaux concepts. Le jeu auquel je pense, par contre avait une particularité.
Il était indépendant.
Les jeux indépendants, contrairement à ceux des licences, pensaient aux joueurs, cherchaient ce qui pouvait leur plaire, comme les licences le faisaient avant d'être trop connues. Les créateurs indépendants cherchaient de nouvelles idées, et c'est probablement grâce à eux que les jeux vidéos ont continué à faire s'amuser des générations de joueurs, grâce à eux que le jeu vidéo n'est pas mort.
Revenons en à ce jeu en particulier. Les graphiques n'étaient pas si bien que ça pour l'époque, mais étant un jeu indépendant, on ne peut pas non plus le trouver moche. On n'avait pas le choix du personnage. Il ne me semble pas qu'il ai de nom. Beaucoup de personnes se demandaient si ce personnage était un garçon ou une fille. Il avait trois fins possibles. Il a beaucoup fait parler de lui à l'époque. Il n'était disponible qu'en anglais.. Comme beaucoup de jeux indépendants, étant donné que l'anglais était la langue internationale. L'histoire était très complète. Et une ligne de dialogue d'un personnage très intéressant me revient en tête.
"It's a beautiful day outside. Birds are singing, flowers are blooming..."
("Il fait beau dehors. Les oiseaux chantent, les fleurs s'épanouissent...")
Ce début de texte correspond à ce que je vois ce matin par ma fenêtre. Le reste de celui-ci doit plutôt convenir à ce que mon peuple pense convenir à mon raisonnement.
"On days like these, kids like you...
Should be burning in hell.
"
("Durant des jours semblables à celui-ci, les enfants qui te sont semblables...
Devraient brûler en enfer.
")

Je souris en regardant par la fenêtre la scène semblable à un dessin d'enfant se passant dans un monde merveilleux, un jardin d'Eden ou d'Amahara. Evidemment ce monde est loin d'être aussi beau. Encore maintenant, certaines personnes seraient prêtes à tuer des enfants pour quelques points à la bourse.. Ou les traumatiser à vie pour faire avancer la science. Je n'ai aucun droit de critiquer quelque être humain. Ne suis-je pas le pire de tous ? 

En ce frais matin de Nonanbre, je suis dans mon bureau, dans la maison présidentielle. C'est fou de se dire qu'il y a quelques heures, j'étais en caleçon servant de pyjama, souillant la même monture de lit de mes germes humains que de grands hommes ont souillés par le passé avec leurs germes humains, même si je me doute bien que les draps ont été changés, ainsi que le matelas. C'est marrant d'être important, d'avoir du pouvoir, car on est le seul à se rappeler qu'on est humain. Accessoirement il y a un paradoxe ; est ce que ma mère est au-dessus de moi, car c'est ma tutrice et ma génitrice, ou suis je au-dessus d'elle car je dirige le pays dans lequel nous vivons ?  
Je ne suis pas un super cerveau. Je suis un sauveur qui reste dans l'ombre. Mais je n'ai pas besoin de m'habiller en chauve-souris pour cela. Et les gens me détestent.

Ca fait une éternité que je n'ai pas parlé à ma famille, d'ailleurs. J'étais le plus petit de ma lignée, mon âge était bien avancé avant qu'un petit cousin arrive à nouveau. Qui aurait cru que le tout petit bout de chou d'Edvard, celui qui pleurniche en tombant de sa bicyclette, deviendrait un jour un tyran ? Je pense à ma plus grande cousine. Elle et moi avons presque 10 années de différence. Elle adorait les enfants, alors j'étais comme son poupon. A chaque réunion de famille, elle restait avec moi, me donnait à manger depuis des petits pots, m'emmenait au parc,...
J'étais un petit enfant plutôt normal, banal. Je jouais dans les bacs à sable, fêtait mon premier anniversaire uniquement entouré de ma famille, je dormais beaucoup la journée et peu la nuit, je fêtais d'autres anniversaires avec un peu plus de monde, j'allais à l'école, je grandissais, je fêtais les anniversaires d'autres enfants et on mangeait des gâteaux dans la classe, j'entrais dans de grandes écoles, j'avais une bande d'une quinzaine d'amis qui venaient tous les ans chez moi pour fêter mon anniversaire, je ratais mes tests de physique, certains de biologie, mais me rattrapais en mathématiques et en langues, je me rendais compte petit à petit que je n'aimais pas tant que ça le genre humain, je fêtais Noël chez une fille de ma classe, je me séparais d'elle et du reste du monde. En dernière année de lycée, je me rendis compte que j'aimais la biologie, même si celle ci ne semblait pas m'apprécier, mais surtout que j'adorais la psychologie, et me désolais que l'on en sache si peu à propos de cette belle matière. Je me rappela donc que les expériences dans les camps de concentration, en Deutschland durant la pénultième guerre mondiale, avaient permis de faire avancer la biologie et surtout la neurologie.
Ainsi se forgea une idée folle dans mon petit cerveau d'adolescent asocial, donc je ne parla à personne jusqu'à ce fameux discours en Octanbre.

J'ai vraiment hâte de connaître les résultats que j'obtiendrais en Florus.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 20, 2016 ⏰

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