Chapitre 2: orpheline

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Jesuis vraiment triste que papa ne soit pas là ce soir. J'aurais aimépasser la soirée avec lui et maman, à regarder un film, commed'habitude. Vous vous demandez sans doute pourquoi nous ne faisonspas du jour de notre naissance un jour de fête, comme nos ancêtresle fîtes. A vrai dire, nous n'avons rien à fêter. A cette dateprécise, chaque année, des centaines de nourrissons meurent. Etmême sans cela, le jour de notre anniversaire signifie que nousavons un an de plus, ce qui peut être réjouissant, je vousl'accorde, seulement lorsque vous atteignez vos dix-huit ans, vousvous rendez compte que la vie est courte, et alors là, vous netrouvez plus aucun intérêt à fêter votre anniversaire. La seulechose de spéciale que nous faisons à cette période de l'année,est une envolée de ballons. C'est une manière pour nous de rendrehommage aux nourrissons décédés.

Aprèsque papa soit partit, je retourne devant la télé, je voudraissavoir combien de bébés sont nés aujourd'hui, et combien ontmalheureusement été tués. La présentatrice du journal télévisén'a que deux mots à la bouche en cette soirée. La peste, et lesnaissances. Elle nous annonce que près de 800 000 nouveaux-nés onvus le jour aujourd'hui, mais qu'environ 150 000 sont décédés,faisant de leurs parents de pauvre adultes en deuil. Je saisis letéléphone fixe, il faut que j'appelle Stella, je voudrais savoir sielle est au courant pour l'épidémie de peste. Je compose son numéroque je connais maintenant par cœur.

-Allo ?

-Stella ?Comment ça va depuis tout à l'heure ?

-Trèsbien et toi ?

-Çava ! Dit, tu sais pas ce que je viens d'entendre à la télé ?Comme si elle pouvait le savoir !

-Non,quoi ?

-Ily a une épidémie de peste qui se propage dans la région, alorsfait attention à toi !

-Oui,je sais, je viens de l'apprendre ! D'ailleurs mes parentsviennent de partir pour aller chercher ma grand-mère à la maison deretraite. Au fait, ils ont décidé de fermer toutes les écoles, lescollèges et les lycées, en attendant que l'épidémie passe !

-D'accord.C'est sans doute mieux ainsi. Je t'avoue que tout cela m'inquiète unpeu. J'espère qu'ils réussiront à éradiquer ce fléau rapidement.

-Oui,ne t'en fait pas pour ça, j'ai pleine confiance en la médecine !

-Tuas raison. Nous n'avons plus qu'a tirer profit de ce malheur. Onpourrait rester ensemble demain, on regardera des films, ca te dis ?

-Ouiavec plaisir ! En plus il y a un film qu'il faut que je temontre. T'as qu'a venir dormir à la maison demain soir !

-Oui,c'est une bonne idée ! Je demande à ma mère ce soir et je tedis demain !

-Çamarche ! Bonne nuit !

-Bonnenuit !

Aprèsavoir raccroché le téléphone, je me presse dans la cuisine.

-Maman !Maman ! Les écoles sont fermées à cause de la peste, alors,est-ce que je peux dormir chez Stella demain soit s'il te plaît ?

-Oui,bien sûr, à condition que tu sois sage !

Ellene mentionne même plus le fait que ses parents soient d'accord, ellese doute qu'ils le sont.

-Mercibeaucoup maman !

Jel'embrasse sur la joue avant de me presser vers ma chambre.

Quelquesminutes plus tard, maman me demande de descendre, c'est l'heure demanger. Je dévale les escaliers en courant, attirée par la bonneodeur qui flotte en bas.

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