Chapitre 6

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Je me souviens la première fois que ça c'était produit. S'était la troisième fois que l'on déménageait. Ça devait faire un an que mes premières habiletés s'étaient montrées le bout du nez. On vivait dans un chalet dans le fond des bois. On avait choisi cet endroit puisqu'il était assez reculé de la civilisation pour que l'on se fasse oublier.

C'était le soir et j'étais incapable de dormir. Je suppose que de rester sur ses gardes vingt-quatre heures sur vingt-quatre faisait surgir tellement d'adrénaline dans mon corps que je ne pouvais tout simplement plus me reposer. J'avais décidé de sortir dehors prendre une marche à la place de rester à regarder le plafond de ma chambre. Je m'étais retrouvée à marcher sur le sentier qui menait au côté d'un petit lac. Alors que j'étais au milieu de mon parcours, j'entendis des bruits dans les buissons.

Je me convaincu que ce n'était que la brise qui faisait bouger le feuillage des buissons. Si tous cela continuait j'allais finir complètement folle et paranoïaque. Surtout qu'avec le peu d'interaction humaine que j'avais, on ne pouvait pas vraiment me le reprocher.

Malheureusement, ce n'étais pas la brise qui s'amusait à me donner la frousse. Ce que je ne remarqua pas tout de suite compte.

Quand enfin je me retournai c'était pour avoir entendu des pas lourd à seulement un mètre derrière moi. Ce que je vis me fit tellement peur que je me figeai sur place.

Un ours. Un foutu ours brun d'environ 3 mètre de haut ce tenait en face de moi. S'il y avait bien une seule chose dont j'étais fière de cette soirée c'était de ne pas m'être évanoui ce moment-là.

J'avais ressenti la même sensation cette soirée-là, au fond de la forêt, que je ressentais à cet instant précis dans le gymnase en regardant les yeux gris de ce garçon.

Mon cœur se mit à battre de plus en plus vite. Tellement vite et fort que je l'entendais alors que tous les autres bruits autour de moi se mirent à disparaître. J'éprouvais le même effet que j'ai lorsqu'on reste dans le fond de l'eau sans bouger. Je me sentais légère et lourde comme oppressée à la fois. L'air sembla chargé d'électricité. L'atmosphère me semblait tangible, malléable.

C'est à cet instant que le temps s'était arrêté. Et quand je dis que le temps s'était arrêté je ne faisais pas de métaphore. Le temps s'était littéralement stoppé.

Je vis mes collègues de classe figé comme suspendus soudainement de leur existence. Personne ne bougea d'un cheveu durant les quelques secondes que cela dura.

Sauf lui. Alors que je me concentrai pour calmer ma respiration et remettre en marche ce que j'avais arrêté, je le vis. Depuis le bout de la salle Il venait de cligner des yeux.


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⏰ Dernière mise à jour : Feb 11, 2016 ⏰

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The girl playing with the time (vf)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant