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Je me sens faiblir.
Le vent froid frappe dans mon visage pâle.
Depuis une dizaine de minutes, mes jambes s'efforcent de continuer à courir. Seulement, cette force qui me fait persister est une résistance que je ne connaissais pas avant aujourd'hui. Les larmes coulent sur mes joues. Je sais que je viens de quitter ma maison et que je ne peux pas revenir en arrière. Ma décision est prise. Mon corps veut arrêter de courir dans ce boisé enneigé, mais mon esprit veut poursuivre. C'est à ce moment que j'ai une poussée d'énergie et que je sprinte une dernière fois, avant de m'écrouler sur le sol.

Alors que mon coeur bat contre ma poitrine, je me remémore ma fuite. Le matin même, j'ai pris mon sac d'école que j'avais rempli de vivre, de morceaux de vêtements et de quelques objets qui m'appartiennent. J'étais partie, en laissant seulement une note sur le coin de la table, alors que mes parents travaillaient. Ils allaient sûrement recevoir un message pour les prévenir de mon absence à l'école, alors je devais faire vite pour quitter ma demeure. J'ai pris mon vaccin, comme chaque fois quand je quittais la maison, mais à la différence que cette fois-ci, c'était le dernier, parce-que je m'en allait.

Ce vaccin, je ne l'ai jamais apprécié. Je me suis simplement habituée à le prendre, même si je doute de ses effets. Nos dirigeants prétendent que cet injection permet d'avoir une meilleure concentration à l'école et au travail, nous immunisant contre les maladies et nous permettant de rester éveillés jusqu'à 9h30, le moment du couché. Nous avons aussi un horaire, que chaque citoyens respectent. Nous nous levons à 7 heures du matin et la famille se réunit afin de prendre le repas du matin, le déjeuner. Il est composé d'un gruau nature et de petits fruits: des framboises, des bleuets et des mûres. En suite, chaque personnes va s'habiller, se brosser les dents et se peigner les cheveux. Toutes les jeunes filles se coiffent de la même façon: une pince est fixée dans leurs cheveux pour retenir les mèches. Vers 8 heures 30, adultes comme enfants, partent de la maison afin de prendre les transports en commun, train ou métro cela dépend de la région ou les gens se rendent. Dans mon cas, je vais à l'école, où tous les élèves ont aussi un horaire précis. Je finis l'école à 3 heures 30, et je reprends le métro, afin de retourner chez moi. Tous les membres de la famille reviennent à 4 heures et nous mangeons le souper à 5 heures 30. Le repas du soir varie entre des pâtes à la sauce tomates, de la viande et des pommes de terres et du poisson et des brocolis.

Je quitte ma maison, pas parce-que je ne m'y sens pas bien, ni parce-que je n'aime pas ma famille. Mais c'est parce-ce que je sais qu'en dehors de cette ville, il y a quelque chose. Un monde meilleur.

Et surtout, différent.

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