CHAPITRE 5: RAPPROCHEMENT

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Le temps passait, oui, mais nous étions mercredi. J'avais un exposé à faire avec Levi, et un après midi de libre devant moi. À midi, je courus comme un dératé et je le rattrapai au moment où il franchissait la grille avec Lindsé et Elowan.
- Hé ! L'interpellai-je. J'ai envie de finir ce devoir le plus vite possible. Si on bossait cet après midi ? Chez moi ? Je t'invite à manger.
- Trop aimable, bougonna-t-il, avant de lever un sourcil interrogateur vers ses amis.
-Tu n'as qu'à y aller, dit Elowan en haussant les épaules. Nous allons prévenir maman. Levi reporta ses beaux yeux sombre sur moi.
- Lindsé et Elowan sont mes cousins, expliqua -t-il. Ils sont faux jumeaux. Et je vis chez ma tante, leur mère.
Il s'était assombri en parlant, et il y avait désormais une lueur presque farouche dans son regard. J'avais maintenant une explication pour leur ressemblance, je savais la raison pour laquelle ils avaient tous les trois des yeux et des cheveux similaires. Mais pourquoi Livai habitait - il chez sa tante? Ou était ses parents ?
- Tu ne savais pas que nous étions de la même famille ? S'étonna Lindsé, après avoir remarqué mon air surpris.
- Non , fis-je, en me rembrunissant.
- On ne se parlait pas avant cette semaine, précisa Levi, comme pour enfoncer le clou.
- Livaï se lie tellement facilement, ironisait Elowan, ce qui lui valut un regard maussade de la part de l'intéressé.
- On y va, Eren, tu as raison, il faut qu'on en finisse rapidement.
Je frémis, et mon coeur se serra, car j'avais la cruelle impression que cette phrase ne concernait pas que l'exposé. Avait il tellement hâte de ne plus avoir raison pour m'adresser la parole ?
Je saluait Lindsé et Elowan, avant de montrer le chemin à Levi. Nous marchâmes en silence. Il arborait une expression morose, sous ses mèches noires. Dans la lumière extérieure, naturelle et grise de cette journée couverte, son teint était vraiment pâle, mais d'une pâleur éclatante. Nous parvînmes jusqu'à à la maison. Il entra chez moi presque timidement, et lorgna les lieux, la tête un peu inclinée.
-Il n'y a personne ? Demanda - t-il d'une voix revêche.
-Non, mes parents ne sont pas encore rentrés,  ils sont professeurs à une vingtaine de kilomètres d'ici, expliquai  - je.  Je vais préparer le repas. Tu n'as qu'à t'installer.
Je passai dans la cuisine, mis rapidement l'eau et les pâtes à chauffer, glissai les pavés de saumon frais au four, dans des papillotes, puis j'entrepris de mettre la table. Quand je retournai dans la salle, je vis que Levi était assis à une extrémité du canapé que les membres du Cercle avaient occupé. Il portait toujours sa veste et serrait ses main entre ses cuisses.
- C'est ça, pour toi, te mettre à l'aise ? M'enquis-je. Il leva ses beaux yeux gris acier  ,et après une petite hésitation, ôta sa veste et me la tendit. Je la pris pour aller l'accrocher sur une des patères libres de l'entrée. Elle sentait bon le musc, la forêt, aussi, pour moi. Juste après la pluie. C'était une fragrance extraordinaire, étrange, unique, qui me mit en émoi. Je lâchai brusquement le vêtement, de peur que Livaï me surprenne à rêvasser dessus. Je revins vers lui, et il me suivi dans la cuisine.
- Tu veut du coca, Levi ? Proposai-je, en sortant la boisson light du réfrigérateur, et en m'efforçant d'oublier l'odeur de sa veste
-Oui, merci.
Je pris un verre sur la table, le remplis et le fis glisser vers lui. Il n'était pas du tout à l'aise. Quand la porte d'entrée claqua, et que résonnerent l'été voix de mes parents, il se raidit.
J'ai faillis lui dire qu'il ne s'agissait que de mes parents , pas d'un Skoul, mais il n'aurait évidemment pas compris. Quand ils entrèrent dans la cuisine, mon père et ma mère sourirent. Je vis une lueur de connivence dans les yeux de ma mère. J'avais réussi à approcher Livaï, et elle s'en félicitait pour moi.
-Papa , Maman, c'est  Livai, avec qui je fais un exposé pour le cours de français, le présentai-je.
-Monsieur, Madame, dit poliment Livaï.
-Bonjour livaï, je suis contente de te connaître, dit maman, tout sourire. Tu as déjà choisi la sauce pour les pâtes , Eren ?
- Non, pas encore
- Quesque tu aimerais Livai ?
-  Tout me conviendra parfaitement, répondit Levi, en déployant de bonnes manière presque surannées.
-Alors, c'est un après midi travail pour tous les deux ? Fit papa. C'est quoi , votre sujet ?
-Les nouvelles au XIXe siècle, monsieur, précisa Livaï.
- Et dans quel genre ? Demanda maman.
- Ce n'est pas précisé, Madame.
-Alors votre sujet est vaste ! Il faudra évoquer les différentes catégories, les spécificités et le succès des nouvelles à l'époque. . .
     Plus le repas avança , et plus Livaï s'apaisa, s'ouvrit.
Sous son t-shirt noir à manches longues , ses épaules minces n'étaient plus aussi tendues qu'au début. Il n'alla pas jusqu'a sourire , mais il ne semblait plus à l'affût, explorateur d'une terre étrangère et hostile.
Quand je le fis entrer dans ma chambre, il l'observa avec moins de défiance que la salle. Il passa en revue  mon bureau de bois clair , ma bibliothèque en désordre , où coexistaient mes livres d'enfants , mes mangas , mes romans d'ado et les livres classiques. Il ne fit aucun commentaires moqueur sur les trois peluches qui garnissaient le pied de mon lit , et dont je n'avais jamais pu m'en débarrasser
   - C'est .... chaleureux , approuva-t-il.
   - Merci , dis-je en allumant mon ordinateur. Ce n'est pas exactement l'adjectif que ma mère utilise. Tu peux t'asseoir sur mon lit , aujoutai-je en voyant qu'il restait debout , son sac de cours à la main.
Il obtempéra. Je le rejoignit sur ma couette bleue et rouge , sortis mon bloc notes de mon propre sac.
- Et si on notait des lignes directrices d'abord ? Tout ce dont on doit parler ?  Suggérai-je.
- Oui , dit Livaï. Après , on imprimera les recherches qu'on aura faites sur les idées notées, et on choisira un plan .
Il avait l'air si sérieux ! Nous notâmes
Tout ce qui nous venait à l'esprit , à tour de rôle. Nous passâmes l'heure suivante à imprimer tout ce qui nous paraissait pertinent dans les sites consultés. Puis nous épluchâmes nos feuilles  , marqueur en main.
Dès que Livaï repoussait une mèches d'un noir bleuté, mon coeur avait un raté, et je me déconcentrais.
Le temps s'écoulait. Il ne passait rien , il ne se passerait rien , nous n'avions aucune conversation , et même s'il ne m'en faisait pas baver , qu'il respectait notre travail, comme il l'avait promis, je voyais mal comment évoquer la vision que j'avais eue dans un contexte aussi ... scolaire. Je laissai tomber ma main sur ma cuisse, et , sans faire exprès , j'éffleurai la sienne.
Je regrettai aussitôt ma maladresse. J'avais tout fichu en l'air, et la confiance qui s'était instaurée, fragile , allait partir en fragments effilochés.
Soudain, sa main vient appuyer sur la mienne, doucement.
Sa paume était fraîche. C'était vraiment entrain d'arriver. Nous restâmes ainsi durant quelques minutes , délicieuse, suspendues , venues d'ailleurs. Je ne réfléchissais pas. Je profitais. Je sentais. Et c'était tellement bon. Tellement.
- Eren, articula-t-il d'une voix enrouée , sans me regarder , tête baissée.
- Oui ? Soufflai-je.
- L'autre fois , quand je t'ai demandé si tu te moquais de moi , je voulais que tu me dise la vérité, c'est tout . Je m'en doutais bien , que tu ne te fichais pas de moi . Que c'était ça.
- Et c'est quoi , ça ? Balbutiai-je , le coeur battant la chamade.
- Nous le savons bien tout les deux , affirma-t-il en serrant mes doigts entre les siens.
J'avais l'impression que ma peau brûlait, et que la fraîcheur de sa main domptait la chaleur de mon désir , tout en le fortifiant , dans une ivresse légère, avec de petites ailes qui s'agitaient dans mon ventre. Je n'avais donc rien imaginé, à propos de tous  ses regards.
Son autre main se retrouva dans mes cheveux, son souffle dans mon cou. Ses lèvres m'éffleurèrent le front , avant qu'il se redresse.
- Tes parents , murmura-t-il , avec de l'inquiétude dans ses profonds yeux ensorcèlant , qui errèrent vers ma porte.
- Ils n'entrent jamais dans ma chambre sans frapper , le rassurai-je ,
Tout tremblant d'émotions et de désir. Et je leur ai parlé de toi.
- Vraiment ? S'écria-t-il , en s'écartant, l'air effaré.
- Oui. Est-ce que ça te gêne ?
- Non. Je sais bien qu'ils n'iront pas le crier sur les toits. C'est juste que je suis surpris. Tu parles avec tes avec parents.
Tu as de la chance , ça n'a n'arrive pas souvent. Si mon père était en vie, et s'il avait su que je t'avais pris la main ,    il m'aurait tué.
- Tué ? Tu plaisantes.
- Non. Ce n'est pas qu'une façon de parler , dit-il , l'air sombre.
Un frisson descendit le long de ma colonne vertébrale. Je le croyais.  Je croyais à une sauvagerie venue du fond des âges, sans que je puisse dire d'où venait ma certitude. Il me disait la vérité.
- Et ta mère, Livaï ?
- Elle est morte aussi, c'est pour ça que je vis chez ma tante.
- Tu t'y sens bien ?
- Mieux , pour l'instant , fit-il , énigmatique. Et encore mieux ici , avec toi , aujourd'hui.
- Alors pourquoi tu me fuyais ? M'enquis-je , profondément troublé par son aveu. Pourquoi tu me parlais mal ?
- C'est toute une éducation , grommela-t-il. Dès que je t'ai vu , j'ai éprouvé... quelque chose d'étrange, que je n'avais jamais ressenti , surtout pour garçon, même si je... Enfin bref. Mais chez moi , les garçons n'aiment pas les garçons, ça ne se fait pas .
Il leva la main , le regard chaviré, et me caressa la joue. Ses doigts descendirent dans mon cou. J'agrippai ses bras, bouleversé par tout ce qui affluait en moi . Il avança la tête , ses lèvres rencontrèrent les miennes. Comme ses mains , elles était fraîches.  Douces , aussi.
Presque froides. Je serrai plus fort ces biceps. Il détourna sa belle figure, comme effrayé par ce que j'éprouvais. Il se dégagea doucement, et ce leva , les cheveux dans les yeux.
- Je ferais mieux d'y aller avant de te faire du mal , Eren, dit-il , la voix toujours enrouée. Je .. Je ne me fais pas confiance. On se revoit demain ?
- Oui , tu le veux vraiment, hein ? M'enquis-je d'une voix précitée.
- Je le veux , oui. D'ici là , j'aurais repris mes esprits, je me contrôlerai, je ne te ferai aucun mal , répéta-t-il.
- Pourquoi tu me ferais du mal ?
Sans répondre, il entreprit de ranger ses affaires. Puis il se redressa, et je le raccompagnai. Mon père était seul dans la salle , ma mère devait être dans son bureau. Il salua Livaï, et nous nous dirigeâmes vers le portail.
- Je . . . J'aime bien tes taches de rousseur, dit-il doucement en relevant ses yeux clairs, et en les plongeant dans les miens.
- Je les déteste , dis-je en souriant, et en piquant un fard.
- Il ne faut pas , affirma-t-il de la même voix douce , avant de s'éloigner.
J'en tremblai toute la soirée. C'était vraiment en train d'arriver ...

Et voilà après un temps incroyable de mon absence. Voici le chapitre 5 ^^' excuser moi pour l'attente sur ce j'espère que celà vous plaira je vous laisse et vous souhaite une agréable soirée les LOULOUS!!! ❤
Je vous n'aimes tous 😄
#laBaka x)

Les Chroniques d'un arc'helar - Tome 1 LEVI  (Remix Ereri ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant