La nuit

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Il est minuit. La lune est pleine et éclaire le ciel étoilé. La nuit est magnifique. Julie sort de son lit et regarde par sa fenêtre. Elle se sent comme attirée vers l'extérieur. Elle ouvre sa fenêtre et l'air frais d'hiver rentre, mais elle n'a pas froid, comme Sainte Bernadette lorsqu'elle mit sa main au-dessus de la flamme, elle ne ressent plus le froid, ni le chaud, elle se sent comme transportée dans un autre univers. Elle s'assit sur le rebord de sa fenêtre tout en continuant sa contemplation de l'extérieur. Elle sent comme une présence à sa droite. Elle tourne la tête dans cette direction, mais ne voit personne, pourtant cette « présence » est toujours là, elle le sent. Peu importe ! Il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Soudain, elle ne rêvait pas, elle l'avait entendu, quelqu'un venait dans sa direction, mais elle ne pouvait dire de quel côté. Elle se pencha un peu en avant et vit une forme humaine se rapprocher peu à peu d'elle. Étrangement, elle ne prit pas aussi peur qu'une personne normale. Cette personne était vêtue de noir de la tête aux pieds. Aucun morceau de chair ne dépassait à part le visage, mais cela restait dur à discerner. C'est assez étrange, mais la jeune fille ne fut en aucun cas impressionnée, comme si c'était normal de croiser ce genre de personne, habillée de cette manière à cette heure-là de la nuit. Cette personne inconnue s'assit à côté d'elle et les deux jeunes gens ne bougeaient pas d'un millimètre. Il continuait de regarder le ciel étoilé. Soudain, l'inconnu leva son bras et montra du doigt une constellation : "C'est la constellation du Verseau celle-ci." Il avait sortit cette phrase comme ça. Julie tourna sa tête dans sa direction et lui sourit : "Comment le sais-tu ?" Son voisin lui répondit : "J'aime les étoiles, la nuit. Je suis capable de te dire quelles sont les différentes constellations en ce moment tout en te les montrant." Le silence reprit sa place. Mais maintenant que la parole était intervenue, Julie voulait continuer, c'est normal, elle reste une fille : "Pourquoi m'as-tu montré cette constellation ?" Le jeune homme, puisque la voix semblait masculine, expliqua : "Je t'ai montré celle-ci comme j'aurais pu t'en montrer une autre. Si tu me demandes ensuite pourquoi j'en parle à toi alors que je ne te connais pas, c'est tout simplement parce que lorsque l'on est passionné de quelque chose, on veut en parler à tout le monde, pas en se vantant, juste en montrant que cette chose en particulier nous plait le plus." Puis après avoir laissé un instant de silence, il lui demanda : "Et toi ? Tu aimes quelque chose en particulier ?" Julie ne dit rien. Elle ne savait pas si elle pouvait faire confiance avec cette personne qu'elle venait de rencontrer. Mais, au bout d'un moment, elle lui dit : "Oui, il y a une chose au monde que j'aime faire lorsque j'ai beaucoup de temps devant moi, voire même peu." Le jeune homme lui sourit : "J'ose savoir ce que c'est ?" Julie rentra dans sa chambre et en ressortit quelques instants plus tard avec quelque chose coincé sous son menton. Elle se mit devant la personne et posa sur cet objet une tige de bois qu'elle tenait de son autre main. C'est alors qu'un magnifique son de violon s'y échappa. Après avoir joué pendant quelques courtes minutes, elle lui dit : "Ce que j'aime par-dessus tout ? Le violon !" Et elle se remit à jouer pendant longtemps, très longtemps...


 

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