L'école

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Cette odeur de craie, d'encre... Tout le monde l'a déjà sentie ou du moins imaginée. On peut également penser aux années 50 lorsque l'on dit cela.

Oui, le bâtiment qui accueillait des centaines d'élèves est à présent laissé à l'abandon, mais étrangement, le ménage n'a plus été fait depuis ce temps. Les tables, les chaises, les casiers... Tous ces objets ont été sortis certes, mais les calculs ou la correction de la dictée sur le tableau n'ont jamais été effacés, le temps s'en chargera.

Avec le temps, la poussière s'est accumulée sur le sol, les porte-manteaux, les portes-craies, mais l'école ne tarira jamais, elle restera toujours dressée au milieu de la ville, en souvenir de ses années de joie où les élèves courraient, criaient, apprenaient...

Est-ce qu'un jour, les écoliers reviendront étudier comme avant ? Avec leur cartable de cuir, les shorts et les chaussettes remontées pour les garçons ou encore les jupettes et les tresses pour les petites filles ?

Est-ce que les parties de billes seront toujours là ? Les parties marelles ? Quand les ballons se coinçaient sur les toits et qu'un surveillant devait rapporter une échelle ?

Plus jamais, le temps est révolu... Les années 50 sont loin derrière maintenant... Tout le monde trouve ce genre de style vestimentaire ou de comportement "has-been", ridicule, vieux-jeu...

Pourquoi le monde change ainsi ? Pourquoi plus personne n'a envie d'être comme à l'époque ? Est-ce que nos grands-parents ou même nos parents en sont morts ? Non, ils vivent et sont heureux...

"J'ai besoin de comprendre !" s'exclama Jean durant le cours.

Les élèves se tournèrent vers cet élève au tempérament discret et calme d'habitude. Pourquoi, diantre, s'était-il réveillé lorsque le maître expliquait le temps révolu ?

- Que t'arrive-t-il ? lui demanda le professeur.

- Pourquoi avons-nous changé de la sorte ? Pourquoi personne n'est comme à cette époque ? La belle époque ? Avant que tout le monde ait décidé que les mauvais domineraient et que les bons devraient s'écraser ?

Bien entendu, il n'aurait jamais dû sortir ça en classe : sûr que cette dernière irait le voir durant la récréation pour le sermonner, le railler, le pousser ou pire encore...

Le problème est que cet enfant était fort naïf, fort innocent... C'était un enfant que l'on devait protéger, pas disputé...

- Jean, je ne peux pas te dire ce qui s'est passé entre temps, c'est trop complexe pour toi, mais je veux juste que tu saches que c'est pour le bien du monde. Il y avait besoin de ce changement, pour tous.
- Je ne suis pas convaincu, excusez-moi de dire ça.



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