Je m'appelle Antonio Narees et j'ai quatorze ans. Je suis né à Milan. Ma mère Lobelia est décédée dans un accident de voiture. J'avais seulement trois ans et je n'en garde donc aucun souvenir. J'aimerais qu'elle soit encore vivante et c'est tout ce qui compte pour moi. J'ai vécu, hanté par le drame, une enfance plutôt malheureuse. Je vis à Londres avec mon père David, qui est originaire d'ici. Il ne m'aime pas et je suis obligé d'être confronté à sa compagnie, en plus de celle de mon frère Peter, qui est âgé de dix-sept ans.
Le réveil sonne. Je me réveille, ensommeillé telle une marmotte se levant après un long hiver à hiberner, et sors de mon lit en vitesse. Je me douche et j'entends mon père qui s'écrie "Antonio, dépêche-toi ! J'ai une nouvelle importante à t'annoncer.", rompant la monotonie et la répétition de chaque matin. Quelque chose me dit que c'est un mauvais événement qui s'annonce, ça n'est pas bon signe. Je traverse l'appartement, intrigué, et m'installe à table.
" Alors, qu'est-ce que tu voulais me dire ? commençé-je en avalant un toast tartiné de confiture d'abricot.
— Eh bien, Antonio, ta grand-mère Anna est morte."
Je frissonne, car même si je ne la connaissais que peu, c'est tout de même un membre de ma famille, et je vois qu'il en est de même pour mon frère.
"Elle est morte de vieillesse, poursuit-il. Comme tu le sais sûrement, elle vivait seule et je suis son unique héritier. Son testament me lègue donc la totalité de ses biens, y compris la maison de famille qu'elle détenait. Par conséquent, nous allons bientôt nous installer dans sa villa, à une quarantaine de kilomètres de la banlieue londonienne, un peu à l'écart du petit bourg d'Ewhurst, à la campagne. Tu peux déjà commencer à préparer tes bagages.
— Mais, euh... Quand est-ce que nous partons ? bredouillé-je entre deux bouchées.
— Sûrement dans une petite semaine. [Il marque une coupure, puis s'autorise un temps de réflexion : ] Ah, j'oubliais ! Comme c'est dans la campagne, nous serons loin de Londres. Je sais que tu as beaucoup d'amis dans ton collège, seulement j'espère que tu comprends qu'il vaut mieux que tu ailles dans celui d'Ewhurst. Je suis sincèrement désolé. Il te reste encore quelques jours pour dire adieu à tes camarades avant que nous déménagions.
— Les grandes vacances sont dans deux semaines, père, s'il te plaît, attendons au moins qu'elles débutent ! le prié-je un peu affolé.
— Allez, finis ton petit-déjeuner rapidement et brosse tes dents : tu dois partir dans cinq minutes pour aller à l'école."
Je m'exécute, puis je me mets en route, très affligé par cette dernière nouvelle.
Au collège, mes amis engagent la conversation :
"Salut Antonio ! Tu as l'air tout triste, il y a quelque chose qui va pas ? commence Mike, mon meilleur ami, qui me soutient toujours.
— Eh bien, oui, je déménage pour aller à la campagne, et du coup, je change de collège.
— Tu pars quand ? s'étonne Steve, le sportif du groupe.
— Dans quelques jours, annoncé-je, effondré. Je pense que mon père et moi allons sûrement partir ce week-end. Il ne veut même pas attendre les vacances : il est trop pressé de partir. Mais je n'ai pas envie d'aller habiter là-bas. Vous êtes trop chers à mes yeux. C'est un grand manoir assez sombre et sinistre et même si ç'avait été une villa de luxe, j'aurais préféré rester ici, dans mon petit appartement de Londres.
YOU ARE READING
Antonio Tome I L'Invasion
FantasyAntonio a quatorze ans et vit avec son père depuis que sa mère est morte dans un accident, quand il avait trois ans. Des rêves étranges le tourmentent, cependant il n'en parle à personne. Mais tout bascule après que son père hérite de la maison de f...