Vers la folie ...

-8- Elisabethstory

Je suis resté un bon quart d'heure à me demander ce que je faisais à courir dans les bois. Je sentais une présence à mes côtés mais quand je regardais autours de moi, tout était flou et tournait au ralentit. J'avais affreusement mal à la tête. Je tentais de me rappeler qui j'étais et comment je m'appelais, mais c'est comme si j'essayais de me remémorer quelque chose qui n'est jamais arrivé.

Je me suis arrêter de courir, ne comprenant plus rien, et j'ai attendu que quelque chose se passe.

Je regarde le ciel à la recherche d'un signe, de quelque chose qui pourrait m'aider dans mon désarrois. Il se met seulement à pleuvoir. Je reste planté là, laissant les gouttes d'eau s'abattre sur mes paupières et glisser sur mes joues, n'ayant sur moi qu'un gilet pour me protéger du froid. Le vent violent qui se faufilait dans mes cheveux disparaît brusquement, ne laissant plus qu'un silence au sein de la forêt. Pas un oiseau ne chante, aucune feuille ne se frotte contre le sol, pas un seul brin d'herbe ne bouge. Un silence absolu et dérangeant. Soudaine, ce silence s'obstrue par un craquement de branche. Je ne bouge pas une seconde, mais contracte mes muscles, sentant un danger imminent. Mes yeux fixent l'endroit où j'ai entendu du bruit. Je cligne pas une seule fois des yeux, de peur que quelque chose ne m'échappe. Je dois avoir l'air d'un chat obsédée par une araignée. Puis je tend l'oreille. Un son se forme dans le profond silence. Un son d'abord faible, à peine audible, puis qui peu à peu devient  un grognement violent et remplis de rage. Dans l'obscurité de la forêt, à l'ombre d'un arbre, apparaît deux grands yeux rouges sang, la pupille rétrécie, les sourcils froncés, et s'avançant vers moi. Je regarde à nouveau le ciel, et un phénomène étrange se produit. En à peine quelques secondes le jour se finit et laisse place à la nuit, les étoiles sont plus brillantes que jamais, mais aucune lune n'est présente. Je regarde à nouveau les yeux rouges, sortant de l'ombre. La tête d'un loup m'apparaît.

À la lumière des étoiles, j'aperçois une fourrure noire comme l'ébène, sous laquelle se cachait une impressionnante musculature. Sur la poitrine de la bête contrastait une tâche de fourrure blanche. Les dents pointues du loup grinçait et ses yeux meurtriers me toisaient des pieds à la tête.
D'une voix rauque, il lance :

- Que fais-tu ici, jeune enfant ?

- ... Je n'en sais pas plus que toi.

Il se met à tourner autours de moi, comme on examine une pomme avant de croquer dedans.

- Tu n'as pas peur ? Je ne t'impressionne pas ?

- Je devrais ?

- Ce n'est pas courant de voir un loup qui parle dans une forêt.

Je réfléchie un instant avant de répondre.

- En fait, je crois avoir déjà vu tout un tas de chose peu commune aujourd'hui. Tu ne m'impressionne pas.

- Tu "crois" ?

-... Je crois, parce que j'ai perdue la mémoire.

- Intéressant..., songe-t-il. Sais-tu qui je suis ?

Il attend une réplique de ma part, mais j'avoue qu'à ce moment précis, aucune réponse ne me vient à l'esprit. Je le fixe, la tête vide. Je ressens une profonde fatigue, je n'avais pas envie de réfléchir, de me creuser la tête à chercher qui était ce loup. Je ne cesse de le fixer dans les yeux, si ce n'est dans le vide. Il brise le silence en grommelant d'une voix rauque :

- Viens, suis-moi...

Il s'enfonce dans les bois, et je me sens presque obligé de le suivre. Je le rattrape et marche à ses côtés en silence. Je peux entendre sa respiration animalière, qui pourrait faire penser à celle d'un cheval ou d'un ours. J'observe ce loup si imposant, je vois ces omoplates se soulever tandis qu'il marche, et les brindilles qui craque sous son poids à chacun de ses pas. Il paraît concentré, ses yeux sont figés devant lui et ses oreilles sont dressés sur sa tête. Après quelques minutes, nous arrivons dans une clairière plus ou moins accueillante. Au début, je n'avais rien remarquer, mais en scrutant un peu mieux le paysage, j'avais aperçus une silhouette immobile en plein milieu de la clairière. Je m'approche de celle-ci tandis que le loup reste à l'ombre des arbres. En m'avançant, je découvre  qu'il s'agit d'un humain, d'un garçon. Dans son dos, j'observe son tee-shirt dont la manche à brûlée. Il est plutôt grand. Je vois à sa position qu'il était en train de courir : les bras pliés, le pied en l'air, les poings serrés. Et pourtant il était immobile, les yeux figés dans le vide. Ses yeux bleus me rappelais vaguement quelque chose.

- Tu le reconnais ?

Je sursaute, le loup se tient à présent juste derrière moi.

- Oui... non... j'en sais rien...

- Les souvenirs vont te revenir en mémoires, ce n'est pas un problèmes. À présent, laisse-moi t'éclairer un peu plus sur ce garçon.

Il recule de façon à laisser plusieurs mètres de distances entre le garçon et lui. Je n'ose pas bouger, je ne comprends rien à ce qu'il m'arrive. C'est comme si j'étais tombé dans un autre monde et que tout autours de moi était absurde. 

- Écartes-toi.

Je réagis lentement, le temps que l'information me monte au cerveau. Puis le loup se met à courir à toutes vitesse vers le garçon, puis soudainement, il fusionne avec le garçon qui reprend connaissance. Le garçon se retourne et m'aperçois. Ses yeux sont d'un rouge sang transcendant.

- C'est moi, dit-il, le loup.

Je comprends de moins en moins ce qu'il se passe. Le garçon est un homme-loup ? Un loup-garou ? Ou alors il est posséder par un loup ? J'ai l'impression de me noyer dans un tas d'informations aussi incohérentes les unes que les autres.

- Je te laisse réfléchir, je retourne au près du Maître.

Puis le garçon recouvre au même un instant la couleur original de ses yeux. Il cligne un instant des paupière avant de les écarquiller :

- Euh, on se connait ? lâche-t-il.

***

Fin du chapitre, désolée pour la loooooooongue absence ^^'

À Omega_Delta