Chapitre 1

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Je fus réveillée par le bruit de mon réveil, j'étais en sueur. Quel étrange rêve... Il semblait tellement réel... Je n'avais pas le temps de cogiter plus longtemps, j'étais en retard! Je me dépêchais d'enfiler mon uniforme et de me préparer une tartine que j'avalais en route.

La cloche avait déjà sonner depuis quelques minutes et les couloirs étaient déserts. Je pris la direction du bureau de la vie scolaire pour récupérer un billet de retard. Une femme de petite taille vêtue d'un corsaire visiblement aussi serré que son chignon empilait des dossiers sur son bureau. Je m'avançai timidement.
-Euh... Excusez-moi de vous dérangez... J'aimerais récupérer un billet de retard s'il vous plaît.
-Oh c'est toi Sora ! Ne t'inquiète pas, je vais te raccompagner en classe et dire que je t'ai retenu pour discuter un peu avec toi !
-Comment ? Heu... Non... Je... Ne vous inquiétez pas, un billet suffira.
-Mais si j'insiste voyons ! Tu traverses une période difficile en ce moment, c'est tout naturel.
Elle m'attrapa le bras et m'emmena directement en classe. Le cours avait déjà commencé mais le professeur afficha tout de même une mine radieuse en me voyant.
-Mlle Tomoyuki, je suis ravie de voir que vous assisterez à mon cours. Prenez place.
Je m'assis rapidement à ma place. Le professeur, M. Ferrer, nous distribua des livres et continua son cours. Pendant qu'il parlait, je laissais mon esprit vagabonder. Cela faisait déjà une semaine que l'attitude des adultes avait soudainement changé à mon égard. Ils étaient tous devenus mielleux, souriants, attentionnés. Quel horreur ! Je n'étais pas idiote. Leurs paroles, leurs gestes, leurs sourires, les actions, tout sonnaient faux ! Une semaine que ces gens avaient changés, une semaine que mes parents avaient quittés ce monde... Évidemment j'étais triste, je ressentais chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde un immense vide dans mon cœur, un horrible manque. Mais je ne voulais pas de la pitié de ces gens et je n'avais pas besoin que ces personnes hypocrites me réconfortent. J'étais mieux toute seule. La sonnerie annonçant la fin des cours me tira de mes pensées. Je ramassai mes affaires et sortie de la classe.

Une journée de plus se termina. Pendant encore combien de temps devrais-je supporter ça ?

Je passai à la supérette pour mon repas de ce soir. J'avais quitté la demeure familiale pour désormais loger dans un appartement.
-Mamie et papy m'envoie de l'argent pour payer le loyer et me nourrir. Je dois faire attention à mes dépenses maintenant. Peut-être devrais-je me trouver un petit boulot ? Je parlais tout haut en longeant les étagères garnit de produits de toutes sortes. Autrefois, j'aidais souvent ma mère lorsqu'elle se rendait faire les courses malgré que Père nous l'interdisait. Elle m'avait appris à sélectionner les meilleurs légumes, la viande la plus tendre et le poisson le plus frais et tous ceci à des prix plus qu'abordables.
Quand je sortie de la supérette, j'aperçus deux filles de mon lycée, elles étaient de la classe voisine, elles étaient le genre de fille pomponnée de la tête au pied. Je sentis leur regard perçant sur moi puis elles se mirent à glousser. Elles parlaient d'une voix forte pour que je puisse les entendre.
-Tiens ! Mais ne serait-ce pas la fameuse Sora Tomoyuki ? Je ne savais pas que les princesses faisaient elles-mêmes leurs courses.Mais que vois-je ! Elle rentre chez elle à pied ? Quel outrage pour une princesse !
Leurs sarcasmes continuèrent jusqu'à ce que je tourne au coin de la rue. L'angle de l'immeuble masquait leur regard moqueur mais les voix étaient encore claires comme de l'eau de roche. Je couvris mes oreilles pour cesser ces railleries incessantes.

Durant cette semaine, il n'y avait pas que les adultes qui avaient changé d'attitude... Les élèves aussi... Quel en est la raison ? Eh bien, mes défunts parents m'avaient fiancés à un riche héritier d'origine très noble nommé Chigaya Moriyama. Il avait mon âge et nous nous entendions très bien, il se rendait également au même lycée que moi. Dans notre établissement, il était connu pour sa grande beauté, ses bonnes notes au niveau aussi intellectuel que sportif et son immense fortune ( surtout la fortune ). On le surnommait le Prince de l'école. Lors de l'annonce de nos fiançailles, nous avions bien conscience que ce n'était rien de plus qu'un mariage politique, néanmoins nous sommes sortis ensemble pendant un an. Il n'avait jamais été question d'amour entre nous, tout nos gestes, nos paroles et nos décisions étaient dans le but de satisfaire nos parents, eux à qui nous devions tout. Au lycée, tandis que lui portait le titre de Prince, j'endossais celui de Princesse. On nous désignait comme étant le couple royal. Certains élèves nous vénéraient, d'autres, nous enviaient au point de nous détester. Après la mort de mes parents, mes fiançailles ont été annulé sur le champs. Je ne fus pas surprise et j'y étais même préparée pour être franche. La famille Moriyama convoitait la richesse des Tomoyuki et avait arrangé un mariage entre leur héritier pour le profit de leur société. Au grand étonnement de tous, mes défunts parents ne me désignèrent pas comme héritière de la société Tomoyuki, ils choisirent mon oncle Tsurugi Tomoyuki. Ayant pris connaissance des faits, les Moriyama abandonnèrent leur projet de mariage et coupèrent tout contact avec ma famille. Ce qu'il ignorait, c'était que tout l'argent que mes parents avaient amassés ces dernières années grâce à leur entreprise me revint. J'avais à ma portée les moyens de résider dans une somptueuse villa, d'avoir une centaine de serviteur, de pouvoirs m'acheter ce que je désirais et de vivre aisément jusqu'à ma mort. Cependant ce style de vie ne m'intéressait pas ! Je voulais mener une vie tout à fait normale. Les élèves de mon lycée ne voyait en moi qu'une enfant riche et prétentieuse. Voilà la cause de toutes ces méchancetés aujourd'hui.
-Ces filles ne savent rien. Elles sont incapables de comprendre. Je ne dois pas perdre mon temps avec de telle absurdité.
-Je ne savais pas que les lycéennes de nos jours parlaient toutes seules !
Je me retournai. Qui m'avait parlé ? La voix semblait venir de derrière mais il n'y personne. Je continuai mon chemin un peu perplexe.

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