Chapitre 3

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 Une douce lumière s'infiltrait dans la chambre de très bonne heure . Aliénor observait l'aurore se levait doucement. Les tons orangés, incarnats et rouges sangs faisaient un dégradé magique et éblouissant. La beauté de ce paysage réchauffait son coeur, elle se sentit plus forte pour affronter son sort. Elle observait encore et encore ce splendide spectacles de couleurs qui faisaient peu à peu fondre les nappes glaçière qui avaient envahi le pays tout entier.

Son départ à Versailles était prévu pour aujourd'hui. A cette pensée, une larme glissa lentement sur sa frêle joue. Aliénor n'avait pu fermer l'oeil de la nuit sans doute à cause de l'angoisse, de la peur ou encore de l'impatience. Des millions de questions tournaient en boucle dans sa tête jusqu'à lui en donner le vertige. Pourquoi cela lui arrivait ? Pourquoi était-elle forcer de quitter les siens ? Avait-elle encore le droit de dire non ? Hélàs, elle se souvint par cette même occasion qu'elle était de sexe féminin et que ce privilège ne lui serait point accorder. Sa gorge sa sèche et une boule s'était formée au niveau de son estomac.

Elle enfila une robe de chambre et descendit les escaliers en tentant de ne point les faire grincer, par peur de réveiller quelqu'un. La cuisinière, Anna, préparait déjà le petit déjeûner aux cuisines, lorsqu'elle vit la mine d'Aliénor elle ne put s'empêcher de la questionner:

- Mademoiselle, est-ce que tout va bien ?

- Je, pourrais-je avoir un peu d'eau ?

Elle lui servit un verre sans en dire plus. La jeune fille prit place sur un tabouret.

- Vous vous êtes levée bien tôt mademoiselle... remarqua Anna

Aliénor se tordit les doigts, elle avait les larmes aux yeux, chose que vit immédiatemment la cuisnière. Cette dernière lui prit la main et la radieuse Aliénor sanglota.

- Je... Je ne sais pas... Ce voyage ainsi que ce mariage m'effraient... Je ne me sens guère prête

- Je comprends votre Quiétude chère demoiselle. Mais il vous faut faire honneur à votre famille. Et je doute que vos parents ne pensent point à votre bonheur.

- J'aimerai vous croire...

Mademoiselle de Montarly fuya vers sa chambre. On lui parlait une nouvelle fois d'honneur mais on ne se préoccupait guère de ses ressenties. Etait-ce donc cela la vie ? Ne point piper mot sur sa condition ?

Plus tard dans la matinée, on la vêtit d'une ample robe bleue marine et agrémentée de dentelle au point de France, pratique pour les voyages à longues durées. On lui tressa les cheveux et maquilla légèrement ses yeux avec un peu de khôl. Jeanne fit alors son appartion dans les appartements de sa soeur, où de suite elle y perçevit sa détresse. Elle pria qu'on les laisse seules.

- Que vous arrive-t-il ma tendre soeur ? s'inquiéta-t-elle une fois les domestiques partis

- Oh Jeanne ! Je ne veux point partir, vous quitter me fend le coeur.

La cadette la prit dans ses bras et la cajola du mieux que possible. La blessure était pour elle aussi profonde mais elle ne préféra rien dire par peur d'aggraver le chagrin se son aînée.

Elle chuchota simplement:

- Aliénor, vous devez être forte. Je vous sais courageuse et suis certaine que tout se passera bien !

- Vous avez raison, je vais me battre et si ce n'est pas pour moi, je le ferais pour vous.

*

Un coche attendait au milieu de la cours, l'heure des aux revoirs fut tragique. Les de Montarly ne souhaitairent point s'éterniser de peur de revenir sur leur décision. Ronan quant à lui glissa à l'oreille de la condamnée ces quelques mots:

Aliénore, Demoiselle à VersaillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant