Chapitre 1 -

15 0 0
                                    


Je suis assise sur un canapé ultra design, mon rêve à portée de main. Après des mois d'acharnement, j'ai enfin décroché un entretien d'embauche pour travailler au service presse de Golden Records, la maison de disque où tous les artistes en vogue ont signé. J'ai mis ma tenue la plus sobre – un tailleur jupe crayon noir rétro – et j'ai consciencieusement étudié toutes les infos disponibles sur internet.

Finalement, une femme d'un quarantaine d'années, toute petite et toute fine vient se poster devant moi.

- Alaina Stone ? Bonjour, je suis Suzy, l'une des attachées de presse. Si tu le permets, ici on se tutoie...Suis moi, s'il te plais.

Elle m'emmène dans une salle de réunion, où deux autres personnes y sont déjà assises.

- Voici Victoria, qui est aussi attachée de presse et Edouardo, des relations humaines. Pas trop stressée ?

Sérieusement ? Ma tension n'est même plus calculable par un tensiomètre. Je lui lance un sourire aimable. Mais il est hors de question que je passe pour une petite chose apeurée.

- J'ai connu des situations moins stressantes, mais je ne suis pas partie en courant non plus, c'est assez encourageant.

- Parfait ! Me lance Victoria. Parce qu'ici, tu n'as pas fini de stresser !

L'entretien est relativement simple et après une très brève revue de mon parcours, ils me demandent mon avis sur des cas concrets afin de tester mes capacités. Nous dérivons ensuite sur nos artistes favoris et les meilleures campagnes de promotions de Golden Records. Après un peu plus d'une heure de discussions, Suzy fini par consulter son téléphone qui vibre furieusement depuis plusieurs minutes déjà, avant de jeter un rapide coup d'œil à ses collègues.

- Bien, Alaina, je crois que nous avons ce qu'il nous faut... Est-ce que le poste t'as été complètement décrit ?

- Eh bien, non. Enfin, je connais les fonctions d'un service de presse, bien entendu, mais la description du poste était assez... floue.

- Tu m'étonnes qu'elle soit floue ! Marmonne Victoria. Donc, si tu es prise, tu feras une année d'essai. C'est à dire que tu seras notre assistante, afin de te former aux techniques de la boîte, et dès que nous t'en jugerons capable, nous te mettrons sur quelques petits dossiers. Si tout se passe bien – et il n'y a aucune raison que ça se passe mal – dans un peu plus d'un an tu auras ta propre stagiaire, et tu seras notre égale. C'est un peu contraignant la première année, vu que tu travailleras pour plusieurs d'entre nous, mais c'est génial non ?

J'acquiesce, et nous échangeons encore quelques banalités avant de nous saluer. Quand je retrouve enfin la chaleur des rues californiennes, j'ai l'impression d'être passée sous un train de marchandises. Je hèle un taxi et une demie heure plus tard, je peux à nouveau m'affaler sur le lit de ma petite maisonnette avec jardinet près d'Echo Park. C'est une acquisition qu'avait fait mon père à ma naissance, à l'époque où l'immobilier n'était pas encore en crise. Elle n'est pas bien grande et était dans un état absolument déplorable quand je l'ai récupéré, mais je l'ai redécoré avec soins, la transformant en havre de paix pour toute personne fan de l'univers pin-up rockabilly et de rétro.

Je suis vite rejointe sur mon lit par Fletcher, mon adorable dalmatien. Entretien d'embauche ou pas, il est bien décidé à me rappeler que sa promenade quotidienne n'a pas été faite.

A 19 heures, ma meilleure amie Joana débarque dans mon salon, une bouteille de vin blanc à la main.

- Hey Ally ! Alors cet entretien ? Tu as croisé Hugo Hamilton ? Dis moi que tu as croisé Hugo Hamilton !

Lovely TroublesWhere stories live. Discover now