Chapitre 2

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Quand j'arrive au siège de Golden Records lundi matin, je suis remontée à bloc. J'ai mis un nouveau tailleurs que Joana m'a donné, je suis passée chez le coiffeur ainsi que chez l'esthéticienne et je me paye même le luxe d'être en avance malgré le trafique cauchemardesque de Los Angeles.

Je me fais remettre mon badge provisoire au petit poste de sécurité de l'entrée, et quand je passe les tourniquets, j'ai envie de glapir de bonheur. Je me dirige vers les énormes ascenseurs, le bruit de mes talons sur le sol de marbre semble résonner à l'infini dans le hall vide. J'ai un mal fou à me débarrasser de mon sourire niais.

- Vous venez passer un entretien ?

Je sursaute et me tourne vers l'homme responsable de ma micro crise cardiaque. Je me trouve nez-à-nez avec Hugo Hamilton, Directeur de Golden Records USA et fils Robert Hamilton, fondateur de la maison de disque.

Hugo Hamilton me fixe, les sourcils relevés et l'air de se demander ce qu'une fille comme moi peut faire dans le hall d'accueil de sa société. Je lui renvoie mon sourire spécial connard intolérant.

- A dire vrai, vous êtes le patron de mon patron, monsieur Hamilton.

- Oh, c'est donc le sourire niais du premier jour de travail, je me trompe ?

- C'est exactement ça, monsieur.

Je monte dans l'ascenseur, Hamilton sur mes talons. J'imagine qu'à ma place n'importe quelle fille serait déjà en train de suffoquer de joie, cet homme est un vrai plaisir à regarder. Brun, les yeux bleus, environ 1m90, taillé en V et moulé dans un costume sur-mesure. Le genre de personne que dame nature a photoshopé à la naissance. Mais sa manière de m'observer comme une bête curieuse me donne plutôt envie de me montrer très grossière envers lui. Je sourit à nouveau.

- Quelque chose dans ma tenue vous dérange ?

Il me fixe, étonné.

- Euh, non.

- Bien. Vu que vous me fixez comme une bête de foire, j'ai cru un instant que vous étiez en train de remettre en cause mes capacités parce que mon apparence physique ne fait clairement pas partie de vos standards. Je descends ici, je vous souhaite une productive et agréable journée, monsieur Hamilton.

Je marche aussi vite que ma jupe crayon ne me le permet. Quand je me retourne, les portes de l'ascenseur se referment sur mon nouveau patron qui semble à la fois surpris et amusé. Je ne pense pas que beaucoup de monde, surtout les employés, lui disent le fond de leurs pensées. Et à bien y réfléchir, se faire remarquer par son boss le premier jour n'est peut-être pas la chose la plus intelligente que j'ai accompli dans ma vie...

Je hausse les épaules : Je n'ai été ni insultante, ni malpolie. Et il me dévisageait, après tout. Sur cette remarque, je passe la porte de l'open space du service presse. C'est une grande pièce remplie de bureaux dont la disposition échappe à toute logique. Le seul mur qui n'est pas recouvert de photos, d'invitations presse, de coupures d'articles ou de disques encadrés est l'énorme baie vitrée qui me fait face, montrant un joli panorama de Los Angeles. Personne n'est encore arrivé, je décide donc de m'établir totalement arbitrairement sur le seul poste qui ne croule pas de décorations ou de plantes en pots. Une demie-heure passe avant que quelqu'un ne passe finalement la tête dans le bureau. C'est un grand blond tout mince, vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon noir, le tout agrémenté d'un nœud papillon et de bretelles.

- Hey ! Tu dois être Alaina ? Je suis Luke, le seul homme du bureau.

Je me lève pour lui serrer la main.

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⏰ Last updated: Mar 10, 2016 ⏰

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