Chapitre 2

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Jeanne s'avança dans le couloir sombre presque noir. Le passage était étroit si bien que l'on pouvait toucher le mur de part et d'autre de soi-même. Elle écarta les bras et toucha le mur. Celui-ci était humide, suintant puant la moisissûre. Le petit groupe de 4 commença à déambuler silencieusement dans le couloir. On entendait périodiquement une goutte d'eau tomber au sol. Une odeur nauséabonde chatouilla les narines de Jeanne. Les garçons durent le sentir aussi car Fil qui était au devant de la file s'arrêta. Mal à l'aise, il grimaça:

_ Vous sentez ?

_ Ouais comme une odeur de pourriture..., répliqua Jules.

_ Roooh les mecs, vous allez pas faire vos fillettes non ? ricana Marius.

Les deux garçons se turent mais comme le courage faisait partie de leur valeur, ils haussèrent les épaules et continuèrent plus rapidement. Cependant, Jeanne continuait à sentie cette sensible odeur désagréable. Ils avaient même l'air de s'en approcher au fûr et à mesure.

Ils marchèrent encore deux minutes avant d'atteindre l'extrémité du couloir. Fil grimpa en poussant une nouvelle trappe et lorsqu'ils furent bien sûres d'être tous à l'extérieur, ils la laissèrent ouvertes au cas où...

Ils levèrent la tête à l'unisson. Autour d'eux se dressait une sorte de village abandonné, aux installations obsolètes et sales. Un panneau s'agita au moment où un coup de vent balayait la place où ils avaient atteri. Jeanne plissa les yeux pour voir d'où venait le bruit et aperçue le panneau. Ce qu'il y avait d'écrit était illisible.
Elle tourna la tête. Le groupe heureux d'avoir trouvé une nouvelle aire de jeu se lança la balle.

Un, deux, trois...

Quatre, cinq, six...

Sept, huit, neuf...

_ J'arrive ! clama Jeanne à plein poumon.

Elle ravala une plainte. Maintenant, la nuit commençait réellement à tomber mais elle ne voulait pas le dire à son frère qui se serait moquer d'elle. Oui, c'était vrai, elle était une froussarde mais depuis qu'elle était rentrée dans cette ville étrange, elle se sentait comme... surveillée.
Elle gardait son sang-froid seulement elle avait ressenti un profond malaise en pénétrant dans cette trappe puis en sentant cette odeur assez familière. Elle avait pensé à de la moisissûre mais en jouant à la balle dans la cour de cette ville entourée de hauts murs, elle avait plus deviné qu'il s'agissait de sang. Et pas n'importe lequel. De sang humain.

Maintenant, ils jouaient à cache-cache. Le but était de trouver les trois garçons sauf que ce n'était pas drôle avec eux car ils changeaient tout le temps de place. Jeanne escalada un petit escalier de pierre. En rentrant dans cette mini allée ancienne, elle ne pouvait plus espérer se repérer grâce au mur d'enceinte de la ville. Il n'allait pas falloir se perdre.

La petite Jeanne marcha sur les roches de granite et les brindilles séchées à la recherche des garçons

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La petite Jeanne marcha sur les roches de granite et les brindilles séchées à la recherche des garçons. Pas un bruit ne lui parvenait. En fait, elle se demanda presque s'ils étaient encore là. Elle marcha pendant près de une heure lorsqu'elle retrouva Fil, habilement camouflé derrière une porte entre-ouverte. L'accueil qu'il lui fit acheva de confirmer ses doutes:

_ Cache toi ! insista t'il avec terreur.

_ Mais... mais pourquoi ?

_ Viens, réussit-il à articuler.

Il lui attrapa le poignet et la plaça près de lui en tremblant. Jeanne ne savait pas quoi faire et ne comprenait pas. Fil n'avait plus toute sa tête, il chancelait sur ses pieds comme un névrosé et appelait sa mère à son secours.

_ Pourquoi on doit se cacher ? C'est moi qui vous cherche.

_ Il est là... il est là... il nous cherche...

_ Mais qui ?? dit-elle sentant sa peur vouloir dominer tous ses mouvements.

La tension montait petit à petit car elle n'obtenait aucune réponse cohérente.

_ Dis le moi Fil !

_ Le monstre ! Il a tué Jules. Je l'ai vu, je l'ai vu, pleurait-il.

_ Quoi ?

_ Il avait la tête coupée en deux, sa main a été arraché et il y avait beaucoup de sang. Beaucoup trop de sang..., geingnait-il.

Jeanne rassembla ses idées. Jules était mort ? C'était sûrement une grosse blague mais Fil n'aurait pas été comme cela. Son expression laissait planer le doute. Il avait l'air traumatisé. Mais où était son frère ?

_ Où est Marius ? demanda t'elle avec insistence. Elle avait un mauvais pressentiment.

_ Je-je sais pas...

Jeanne s'élança dehors. Elle prit le chemin inverse et rentra dans toutes les maisons. C'est à la dixième maison qu'il le vit. Pendu, les pieds se balançant dans le vide, son frère était accroché par les mains. Du sang écarlate coulait abondamment de son cou. Sa tête avait été arrachée précisément à son tronc. Jeanne fixa cette vision d'horreur pendant quelques instants. Soudain, elle entendit un craquement derrière elle. Elle se retourna et ne chercha même pas à regarder qui s'était. Elle s'élança hors de la vielle carcasse de maison et courut aussi vite qu'elle le put jusqu'à l'endroit où elle avait retrouvé Jules. Arrivée au lieu-dit, elle le trouva étendu, sans vie dans une position excrément choquant. Les bras écartés autour de son corps, ses jambes avaient été sectionnées et se trouvaient présentées comme des trophées sur le bord du chambranle de la cheminée ou plutôt ce qu'il en restait.

Alors qu'elle allait repartir, le meurtrier l'attendait dehors, brandissant sa hache avec un sourire étourdissant.

Une victime en plus.

Plus loin dans le village, un nouveau coup de vent fit se balancer de gauche à droite la pancarte. Sur la pancarte, il y avait écrit "Bienvenue à Richard Ville".

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