La Cellule - Partie I

172 17 3
                                    


Du rouge... des cris... du rouge... des cris... je suffoque... mais je n'arrive pas à m'étouffer... je n'arrive pas à mourir... mais suis-je pourtant en vie?
Calme-toi. Essaie de ne pas perdre la tête.
Mais je ne sais pas ce que je fais ici. Je ne comprends pas pourquoi je suis dans cette cellule. Est-ce une cellule sur terre où un enfer souterrain ? Je ne sais pas si j'en sortirai. Je ne sais pas comment j'en sortirai. Je ne sais plus quand j'y suis entré.
Calme-toi. Il veut que tu perdes la tête. Essaie de te rappeler du jour de ton arrivée.
Le temps a arrêté d'exister. Je ne sais pas s'il fait jour ou nuit. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis.
Pense à tout ce que tu veux faire quand tu sortiras.
Je ne sortirai jamais. Et si je sors, que fera-t-il de ma famille? Que fera-t-il de moi? Ma vie est foutue. Je veux mourir. J'en peux plus... comment mourir?

(Il se jeta sur un mur, mais la cellule d'un mètre carré était capitonnée. Il explose en larmes cognant sa tête contre les murs rembourrés.)

Ils sont mous... pourquoi mon crâne est-t-il si dur ?...
Calme toi. Tu ne t'en sortiras pas comme ça. Tu es un soldat. Tu as subi un entraînement rude. Tu as fait des guerres et regardé la Mort en face. Tu ne vas pas craquer après quelques jours ou semaines ici. C'est peut-être un test.
Non. Ma vie est finie. Je suis enfermé avec mes pensées et y rester me fait autant peur qu'en sortir. Il va me laisser pourrir de faim et de soif. Il abandonnera mon cadavre en décomposition des années avant de le jeter le reste de mes os à ses chiens ou dans une poubelle. Je n'aurai même pas le droit à une tombe ou à une cérémonie funéraire à mon honneur, moi, le soldat qui a risqué sa vie pour défendre sa Patrie. Il me fera disparaître et ordonnera aux journaux d'écrire à propos de la traîtrise du soldat qui a quitté discrètement son pays pour rejoindre le camp des ennemis. On me traitera d'espion, d'ordure. Mes parents baisseront la tête pour ne pas croiser les regards méprisants des autres. Ils ne croiront pas un mot à ce qui est dit. Mais finiront peut-être par y croire avec le temps.
NON! Pas mes sœurs... je vous en supplie... elles sont si jeunes et innocentes...
(Il pleura. Il hurla à plusieurs reprises pour essayer de couvrir les cris qu'il entendait sans cesse. Ils lui semblaient à ce moment qu'ils provenaient des gorges de ses sœurs.)
Non. Ça ne peut pas être elles. J'entends ces cris depuis mon arrivée ici. Et si les voix étaient familières je les aurais reconnues aussitôt.
Essaie de te reposer. Ferme les yeux. Essaie de dormir...

Jevois du rouge. Les yeux fermés ou ouverts, je ne vois que du rouge. Et ces cris, même en bouchant les oreilles je les entends dans ma tête. Est-ce qu'ils sont vraiment là? Je dois être en train d'halluciner. Suis-je devenu fou?
(Il hurla. Mais toute sorte de bruit devenait de plus en plus douloureuse. Il se tut et ralentit sa respiration pour minimiser le bruit de son souffle qui l'agaçait.Mais il finit par étouffer et se mit à tousser et haleter.)
Je vais mourir... je veux mourir... je ne veux pas mourir... mon Dieu, qu'ai je fais pour ressembler à ce type ?... j'aurais brûlé mon visage à l'acide si j'avais su qu'il sera la cause de ma perte.
(Il pleura pendant un moment. Un visage qui apparaissait dans le mur opposé arrêta brusquement ses larmes. Il le fixa avec frayeur).    

La Cellule - [TERMINÉE]Where stories live. Discover now