La Cellule - [TERMINÉE]

La Cellule - Parie II

Je suis devenu fou. Je fais des hallucinations. Je suis fou. J'ai perdu la tête.
(Ses sanglots se transformèrent en ricanements hystériques sous une pluie de larmes incessantes. L'être sortit partiellement du mur, il baissa sa tête et le fixa. Ses ricanements s'estompèrent et la terreur l'envahit brutalement.)
"C'est Uday?" Demanda-t-il d'une voix tremblante.
"Non." Répondit la silhouette. "C'est juste le Diable." Ajoute-t-elle d'un ton ironique.
"Le Diable?" Demanda-t-il stupéfait.
"En chair et en os. É-Shaytan, Satan, le Diable, Iblis, sont tous Moi. » Dit-il fièrement. « As-tu besoin de plus de noms ou d'adjectifs pour te rappeler de mon identité? Je soupçonne même que cette prison t'as fait oublier ta propre identité."

"Non! Je sais très bien qui je suis et..."
"Peu importe qui tu as été, tu deviendras quelqu'un d'autre dans peu de temps." L'interrompit le Diable.
"Je suis forcément en train d'halluciner. Et je dois arrêter de parler à mes hallucinations sinon je plongerai plus profondément dans la folie." Dit-il.
"Ah la Folie. C'est ta seule salvatrice en ce moment, ta seule issue, bien évidemment si tu continues à jouer l'honnête." Répondit le Diable.
"Je suis honnête!" Cria-t-il.
"Je sais, je sais. Et c'est pour cela que tu es là. Je suis là en tout cas pour te tenir compagnie et empêcher la folie de t'engloutir. Et je pense que je suis arrivé à temps."
"N'essaie pas de me convaincre que tu es plus qu'une hallucination. En plus, si tu étais vraiment le Diable, tu ressembleras plus à un monstre qu'à un humain. C'est fini. Je ne t'adresse plus la parole."
"Je suis ravi d'entendre ton raisonnement absurde uniquement parce qu'il est la preuve que ton esprit est encore intact. Je ne me fatiguerai point à essayer de te convaincre que tu as tort. Ta mémoire te rappellera que le monstre qui vient d'anéantir ta vie n'est rien d'autre qu'un être humain."
Le prisonnier essaye de l'ignorer, Alors le Diable poursuivit:
"J'avoue que cet endroit est une manière unique de torture. On laisse la capacité de l'homme à penser faire le sale boulot. En plus on n'est pas obligé de payer quelqu'un pour passer quelques heures par jour à te faire goûter aux différentes saveur de douleur pendant que ses enfants décrivent le travail noble de leur papa dans une expression écrite truffée de fautes d'orthographe mais que la maîtresse notera généreusement parce qu'elle ne veut pas avoir à faire à monsieur papa qui est un gendarme au palais présidentiel."
Le prisonnier continua à l'ignorer. Le Diable poursuivit alors son discours.
"Je suis souvent stupéfait par ce que l'homme peut faire à son semblable. Nombreux sont ceux qui pensent que je suis à l'origine de toute forme de Mal. Mais je suis convaincu qu'il y a une part diabolique dans chaque esprit humain. Je ne fais que lui donner un coup de pouce de temps en temps si elle est anesthésiée par la Morale. Mais certains esprits sont nettement plus diaboliques que le Diable. Au moins, le Diable fait du mal à l'homme pour se venger. Mais l'homme fait du mal à l'homme pour sa propre jouissance."
"Je vois bien que tu ne peux pas de ma compagnie. Je vais donc partir. Mais j'aurai pu t'aider."
Le prisonnier réagit alors en disant:
"Je ne veux pas de ton aide. Et si tu es vraiment le Diable, je tiens à garder mon âme donc je refuse tes services."
Le Diable éclata de rire.
"Toi, mon très cher ami, tu me supplierais de prendre ton âme si tu savais ce qui t'attendait. Mais je n'en veux pas. Et je ne suis pas là pour te proposer des services."
"Qu'est-ce que tu veux?"
"Te convaincre d'accepter sa proposition."