Chapitre 3

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C'est dans ces moments que l'on ressent une tristesse indescriptible, quitter notre seule famille, la seule personne avec qui on a passé notre vie presque entière ! Je suis dans cet orphelinat depuis l'âge de 3 ans, elle est arrivée deux ans après moi; elle vivait chez sa grand-mère, sans jamais avoir vu ses parents. Aucun membre de sa  famille ne put l'adopter après la mort de sa tutrice.

Lorsque Lunya avait appris la nouvelle, elle était restée immobile telle une statue, pâle comme un linceul et tremblante comme une feuille. De ses yeux bleus turquoise, elle me regardait, cherchant sûrement la blague, seulement mon air triste et mes yeux gonflés et rouges lui révélèrent la vérité ...

- On se reverra hein ??

Ce fut entre larmes que l'on se promis de se revoir, ayant chacun un téléphone on se jura de communiquer le plus souvent malgré la distance, elle dans l'orphelinat de Grasse et moi, à Paris...

Puis on se serra pour la dernière fois avant longtemps :

- Je te le promet déclarais-je

Mes valises m'attendaient dans la voiture, ma nouvelle famille à mes côtés et devant moi ce grand bâtiment où j'avais passé mon enfance.

- Talja ! Talja !

Je me retournai et aperçus Camélia, la femme de ménage de notre étage, essoufflée :

- Talja ! J'ai trouvé ça par terre ?!

- C'est pas à moi !

- Mais si regarde

Elle retourna la photo qu'elle avait trouvé et j'aperçus dans une belle écriture légèrement penchée :

" Talja et Henri, 10/09 "

Puis je retournai encore une fois la photo et je remarqua deux enfants, une petite fille, qui a mon avis venait de naître, dans les bras d'un jeune garçon, d'une dizaine d'année, qui regardait sa petite sœur, je pense, avec un grand sourire !

Attendez !

- J'ai un grand frère ?!

- Talja, je ne suis pas censé vous renseigner sur ça ...  répondit Madame Vendid

- ....

- Oui

Je relevai ma tête surprise.

- Oui ?

- Il s'appelle Henri, il est parti l'année suivante de votre arrivée pour rentrer dans ... J'en ai trop dit !!
Elle rentra ensuite dans le grand bâtiment pour la dernière fois...

La peine est déjà immense lorsque l'on doit se séparer d'une personne mais lorsque qu'en plus on en apprend un peu plus sur notre passé répondant à certaines de questions mais en en créant encore plus, cela devient plus que dure, c'est tout simplement une souffrance.

- Je suis désolée

Magalie me regardait avec un regard tendre et maternel. Est ce que ma mère était comme ça ? Je ne le saurais sûrement pas.

- Talja, il va vraiment falloir qu'on y aille, il se fait tard et la route est longue déclara le père

- J'arrive ...

Je serrai une dernière fois Lunya dans mes bras et sentis ses larmes humidifiés mon tee-shirt.

- Je t'aime

Surprise, elle fut, ému, encore plus; car peu de fois, même très rarement j'avais prononcé ses rares mots qui représentaient tant pour elle.

- moi ... aussi dit-elle à travers ses larmes

Puis doucement, je me retournai, prenant soin d'effacer les quelques larmes qui avaient coulé, et pénétrai dans la voiture noire brillante de ma nouvelle famille.

Je savais que Lunya me regardait partir mais je n'avais pas la force de me retourner, ni de parler à ma nouvelle famille qui attendait sûrement que je lance la discussion.

- Moi c'est Freyia et toi ?

- Je ... Talja

- Moi c'est Léopold répondit le père tout en regardant la route

- Bienvenue notre famille Talja déclara Magalie toute souriante

Je me contentai de lui répondre par un sourire, trop préoccupée par quelqu'un que je ne connaissais pas, Henri.

Je repris la photo de mes mains froides essayant d'avoir un quelconque souvenir, rien qu'un seul de lui mais rien, tout ce que je savais sur lui, c'est que c'était mon frère.

- Nous sommes arrivés

Après de longue heures de routes, j'aperçus enfin mon nouveau "chez moi".

Je sortis de la voiture et à peine mes pieds à terre, une petite main chaude se glissa dans la mienne froide et me tira vers ce grand bâtiment blanc. Nous pénétrâmes le portail et ce que je vis m'époustoufla : un jardin immense s'offrait à moi, un raide chemin le séparait en deux, d'un coté se trouvait un espace de jeux, balançoire, cheval à bacul, toboggan ... et de l'autre côté qui semblait plus petit, un immense terrain de fleurs, de toutes les couleurs.

- C'est magnifique déclarais-je

- Viens je te montre appartement me dit Freyia, sa main toujours dans la mienne

On rentra donc dans l'immeuble avant de s'engouffrer dans un grand ascenseur où se tenait un miroir me faisant découvrir une mine affreuse. Je cessai de me regarder et me concentrai sur "ma famille".

On s'arrêta au septième étage, puis nous nous arrêtâmes devant une porte noire décorée d'une splendide couronne de Noël. Léopold ouvrit la porte et ce que je vis n'avait rien d'extraordinaire mais pour moi c'était un paradis : devant moi se dressait un immense sapin de Noël, un vrai, décoré de brillantes guirlandes et de différentes boules. C'était tout simplement magique !!

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