Ode à cette vie de merde que j'aime tant.

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Est-il possible de fermer les yeux...

De se laisser happer par l'absolu du monde des illusions.

Oublier notre existence passée, oublier le temps d'une éternité ce qui a fait de nous ce que nous sommes.

Faire le deuil de notre vie.

Faire le deuil de nos malheurs.

Nous réveiller ensuite.

Pour nous retrouver ailleurs.

Dans un endroit meilleur. Un endroit où nos larmes ne seraient plus qu'un souvenir dystopique perdue dans le firmament de la perdition.

Un endroit où je n'aurais plus à redouter la peur qui me noue la gorge tel l'étau effroyable d'un bourreau machiavélique aux traits trompeurs de ce Bien, ou ce qu'ils appellent comme tel, revêtant les affres irrésistibles de la souffrance.

Cette souffrance dans laquelle je me plais, malgré moi, à masochistement me nicher dans l'attente de purger le monstre que je suis, par le feu salvateur de la mort, me faire embraser par son baiser libérateur.

Au fond de moi...

Une petite voix raisonne.

Celle de l'espoir.

Celle d'un avenir heureux.

Je ne sais si je devrais la faire taire ou la laisser me trainer hors de ce puits.

Je ne sais que faire à part attendre qu'une vague bienfaitrice me fasse échouer sur le rivage d'une vie heureuse.

Je ne sais que faire à part me tourner vers toi pour essayer de trouver une raison de ne pas me laisser dévorer par les démons de ce Styx dans lequel je trouve un malin plaisir à me baigner.

Ces mesquins qui me susurrent sournoisement à l'oreille les indicibles délices de l'au-delà.

Ces vils qui me font douter de mon amour pour toi.

Devrais-je accepter cette main perfide qu'ils tendent vers moi ?

Ou me perdre enfin dans la chaleur maternelle de tes bras maladroits ?

Rantbook d'une Nonne à Mi-temps.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant