Amortentia (En cours de réécriture)

Chapitre 8

J'aurais voulu avoir plus de temps pour prendre ma décision mais maintenant que je leur ai dévoilé le QG je ne peux plus faire machine arrière, j'aurais tout le temps de le regretter plus tard. Tandis ce que l'excitation à l'idée de revoir les miens grandis, l'inquiétude quant à leur réaction s'affirme. Je fais signe à ceux qui m'accompagnent de rester en arrière et je réduis les quelques mètres qui me sépare de la porte à néant et toque, non sans retenir mon souffle. J'entends des pas se rapprocher de la porte et c'est le cœur battant que je vois la poignée se tourner. C'est Fleur qui m'ouvre, ses yeux me fixent quelques secondes sans réagir, comme si elle ne me reconnaissait pas puis ses pupilles se dilatent et sa mâchoire tombe. Elle se jette sur moi. Je la serre dans mes bras tandis ce qu'elle s'écrie.

- Hermione ! On t'a cru morte !

Je jurerais percevoir un sanglot dans sa voix mais quand elle s'écarte de moi, ses yeux sont secs. Elle encadre mon visage de ses mains, comme pour s'assurer que tout cela est bien réel.

- Fleur ? Qui est-ce ?

Je reconnais la voix de Bill avant de le voir, l'aîné de la fratrie Weasley. Le voir est comme un coup de poignard dans mon cœur déjà blessé, c'est le portrait craché de Ron. Je retrouve ses cheveux roux, ses yeux clairs, son sourire enfantin. Je ferme les yeux l'espace d'une seconde afin de rattraper mes sentiments qui s'égarent déjà, il ne faut pas que je montre ma peine, je ne peux pas leur parler de la mort de Ron. C'est égoïste je sais mais je ne peux pas. Il s'apprête à me prendre dans ses bras à son tour quand il se stoppe net. Son regard se porte derrière mon épaule, il a remarqué Malefoy. Je ne sais absolument pas à quoi je dois m'attendre mais on peut dire que je n'avais pas prévu cela. En effet, Bill attrape le coude de Fleur et la fais rentrer avec lui avant de me fermer la porte au nez, tout simplement. Je jette un coup d'œil à la source de ce revirement de situation et remarque qu'il sourit fièrement.

- L'effet Malefoy, ricane-t-il.

Je choisis de l'ignorer, je n'ai pas le temps de m'attarder sur son attitude horripilante. J'entends la voix de Fleur protester mais je ne peux saisir que certains mots.

- Non .... Dehors ... Mais ... Hermione ... Non ...

Et la porte s'ouvre à nouveau. Fleur n'est plus dans l'entrée, elle a dû aller chercher les autres. Il me fusille du regard et le mépris que je lis dans ces pupilles clairs me tue. Mais à quoi je m'attendais bon sang ? Qu'ils nous accueillent, moi et un des visages du mal, à bras ouverts ? Je me maudis d'avoir été si crédule. J'avance d'un pas pour rentrer dans la maison et je constate que Bill s'écarte. Je passe devant lui en retenant mon souffle mais je me retourne rapidement quand sa voix résonne.

- Pas lui.

Il a barré l'encadrement de la porte de son bras droit, le torse de Malefoy contre le creux de son coude. Je lance un regard d'avertissement à ce dernier et, merci Merlin, il recule. Les deux elfes restent en arrière, silencieux.

- C'est moi et eux... Ou rien du tout.

- Alors sors.

Ouch... Ça fait mal. Je sers les dents et fait demi-tour pour ressortir. Retour à la case départ, face à la porte ouverte.

- Hermione !

C'est la voix de Ginny qui vient de glapir ainsi. Je la vois courir dans le couloir et se jeter sur moi, me forçant à reculer de quelques pas afin de ne pas perdre l'équilibre. J'enroule mes bras autours d'elle tandis ce que les siens se referment autour de mon cou.

- Hermione, Hermione, Hermione... répète-t-elle.

Sa voix tremble sous l'émotion, une larme m'échappe. Un raclement de gorge nous interrompt et je la repousse gentiment. Se tient face à moi l'Ordre, méfiant. C'est douloureux de les voir si près de moi sans pouvoir les prendre dans mes bras, leur méfiance me blesse mais je ne peux que les comprendre. Lupin, Rogue, Molly, Arthur, Bill, Fleur, Fred, George, Ginny... Il ne manque que Hagrid.