Chapitre 1

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Mary était née un jeudi matin, le 10 mars. Elle n'avait ni sœur, ni frère, ni père. Elle vivait avec sa mère, Isabelle. C'était une petite femme dotée de magnifiques cheveux dorés  et de grands yeux verts qu'elle avait transmis à son unique fille. Cependant, Mary détenait une somptueuse chevelure, ondulée et noire comme la nuit. Elle était grande, majestueuse, elle avait la grâce. Malgré l'absence de famille, elle avait eu une enfance heureuse, et de bons amis à l'école. En somme, il n'y avait rien à dire de Mary. Il ne c'était rien passait durant toute ses années. Elle habitait dans un petit village en bord de mer, une ville petite mais riche par sa beauté et la variété de ses paysages.

Mary avait été découverte par sa mère elle même qui avait appelé les urgences. Personne ne savait ce qui c'était passé, personne ne savait qu'il s'agissait d'une tentative d'assassinat. A l'hôpital, les machines branchaient au corps de Mary se mirent à sonner bruyamment et les médecins arrivèrent précipitamment. Son rythme cardiaque s'accéléra, sa tension s'éleva et son besoin en oxygène augmenta. Le lit amovible roula à toute vitesse dans les couloirs où d'autres patients se rendaient involontairement spectateurs de la scène. Le corps de Mary, prit de convulsion, était caché sous les masques et tuyaux, seule une fine mèche de cheveux avait réussit à s'échapper et volait agréablement au gré du vent produit par la vitesse du brancard. 

Un mois plus tard, les médecins avaient réussi à stabiliser Mary, elle était maintenant plongée dans un coma artificiel. Mais à leur grande surprise, cette dernière guérissait à la vitesse grand V. Sa double fracture à la cheville s'était résolue en quelques semaines seulement et son traumatisme crânien se ressoudait progressivement alors qu'il aurait dû lui coûter la vie. Cependant, les mois passèrent et les chances qu'elle se réveille un jour s'amenuisaient. Il n'y avait pas un jour sans qu'Isabelle ne vienne la voir. Elle était rongée par le remord. Toute sa vie, elle l'avait passée à mentir. Son mari n'était pas mort, comme elle l'avait prétendue si longtemps. Elle savait parfaitement qui il était, où il se trouvait et comment le joindre. En rentrant chez elle, c'est ce qu'elle fit. Elle entra dans sa chambre. Elle était propre, bien rangée. Il y avait un lit, une petite table de chevet à ses côtés et une grande armoire en face. Cette armoire... Elle ouvrit la porte qui grinça. A première vue, il n'y avait que de simples vêtements et quelques produits de maquillages. Isabelle soupira. D'une main ferme, elle attrapa le pendentif de son collier. C'était un minuscule diamant. Il semblait pourtant abîmé et terne, mais si tôt le contact fut établi avec la peau ridée d'Isabelle, que la pierre retrouva sa splendeur. Un souffle sembla balayer la pièce et l'armoire disparut, laissant place à une petite porte en bois de hêtre et de chêne. Isabelle, ou Madame Devis, porta sa main à la poignée. Elle hésita, et ce court instant laissa la possibilité à une courageuse larme de s'aventurer sur le visage de la vieille femme. Cela faisait maintenant 16 ans qu'elle avait renoncé à son pouvoir et ainsi, avait renoncé à son mari. Elle ne voulait plus d'injustice, elle avait été au courant de la prochaine guerre qui s'annonçait et avait voulu protéger sa fille. Mais qui sais ? Il ne restait maintenant plus que 4 mois avant que Mary ne devienne une sorcière. La société lui avait prédit un horrible avenir et Isabelle avait voulu la protéger de ce destin tragique en lui mentant sur sa propre identité. Elle se rendait maintenant compte de son erreur. Elle actionna la poignée et la porte s'ouvrit, laissant apparaître une petite pièce. Elle était peu profonde mais très grande et de gigantesques bibliothèques montaient jusqu'à son plafond. Madame Devis entra et se concentra sur le Crystal qui se trouvait au centre de la grande table. Elle n'approcha pas à plus de 3 pas. Elle enveloppa le fragile diamant entre ses petites mains et se mit à psalmodier dans une langue étrangère. L'énorme Crystal s'illumina et plongea la pièce dans une aveuglante lumière. Quelques secondes passèrent et soudain, Isabelle se retrouva dans un tout autre endroit. Elle se tenait dans une pièce majestueuse, décorée comme une salle de château. Il s'agissait d'un salon possédant une cheminée construite dans le marbre. Devant elle, se trouvait Frank, son ex-mari, confortablement installé dans un canapé en velours. Pendant un instant, elle se rappela ces quelques années passaient à ses côtés. Elle était inconsciente et heureuse. Mais il avait fallut qu'il atteigne le trône pour que le pouvoir s'empare de lui. Il n'était plus le loup-garou mi-homme mi-loup qu'elle avait connu. Il était devenu un simple loup, un animal bestial avide de toujours plus de pouvoir.

- Quelqu'un a attenté à la vie de votre fille. Annonça Isabelle d'une façon très froide.

- Je sais. C'est moi l'auteur de cette demande. Elle ne dois pas vivre. Notre union a été interdite par la société. Ce bébé est la plus grosse erreur de ma vie, j'aurais du la tuer bien plutôt. Les Rebelles veulent s'emparer de notre pouvoir, de mon pouvoir, et il est impossible de le faire sans elle. Elle contient une magie extrêmement puissante, même toi tu n'y peux rien. Sa puissance provoquera ma mort.

Isabelle sentit la haine montait en elle. Elle voyait maintenant ce que le pouvoir et l'avidité avait comme conséquences sur l'esprit. Il détruit la raison et les sentiments.

- C'est ta fille ! C'est ton enfant ! Hurla-t-elle, hors d'elle. Je ne te laisserai pas la tuer !

Elle lâcha sa précieuse pierre et revint dans la petite pièce. En vérité, seul son esprit avait voyagé. Le Crystal s'éteignit et Isabelle s'effondra sur le sol. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas exercé la magie et la téléportation d'esprit lui avait prit toute son énergie. Elle se releva tant bien que mal et attrapa le Crystal à pleine main. Il lui procura d'un seul coup toute l'énergie dont elle manquait. Ce Crystal était le plus précieux du monde. C'était un cadeau de la part de Frank, destiné à la protéger elle et son enfant. Elle avait entre ses mains le pouvoir d'Inrika, la plus grande sorcière de tout les temps, morte au XIX siècle. Allait-il lui enlever ? Avec ce pouvoir, il était certain d'obtenir l'extrême puissance. Isabelle ne se posa pas plus de question et sortit de la salle secrète qu'elle referma avec soin. Elle devait aller chercher sa fille à l'hôpital. Elle pourrait la guérir avec sa magie, elle la ramènerait et elle lui expliquerait tout. Elle devait savoir, elle avait le droit de pouvoir se défendre.

Quand elle arriva à l'hôpital et entra en trombe dans la chambre, son cœur s'arrêta. Le lit était vide, Mary avait disparu.

PressentimentsWhere stories live. Discover now