Chapitre 2

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Deux hommes entrèrent dans la chambre de Mary. Il la trouvèrent là, sagement allongée dans son lit. Un des deux s'avança avec précaution et plongea sa main sous le col de sa chemise. Il en sortit une petite pierre. C'était de la tourmaline noire. Il joignit ses deux mains autour de sa pierre, l'enveloppant ainsi au creux de ses deux paumes. Il passa deux heures à psalmodier, à réciter des rituels. Parfois, de petits éclairs s'échappaient des ses mains, se faufilaient entre les fentes que laissaient échappé ses doigts. Au bout de deux heures, le sorcier commença à flancher sous la fatigue et  l'effort. Ses mains tremblaient et quelques gouttes de sueur coulaient de son front en nage. Il plissait les yeux avec force et sa mâchoire se contractait pour résister à la douleur qui envahissait son crâne. Le deuxième homme derrière lui, se tenait près de la porte et faisait le guet.  Au bout de la troisième heure, alors que l'horloge affichait déjà minuit, l'homme s'effondra sur le sol et Mary ouvrit les yeux. 

Quand Mary se réveilla, elle ne remarqua pas l'homme évanoui au pied de son lit. Elle eut tout juste le temps de remarquer une pierre noire qui brillait sur le carrelage blanc. Elle replongea presque instantanément dans l'inconscience tant la douleur qui parcourait tout son corps était insupportable.

Les deux hommes traversèrent l'hôpital en transportant l'adolescente. Dissimulés par un sort d'invisibilité, personne ne pouvait les voir. Une fois à la lisière de la forêt, un des deux hommes se transforma en une sorte de gros félins. Il s'agissait en réalité d'un lynx. Oui, cet homme venait de se transformer en lynx. C'était ce que l'on appelait communément un métamorphe. Le second qui tenait Mary dans ses bras sauta sur le dos de l'animal et tous s'engouffrèrent dans les bois.

Quand Mary se réveilla enfin, elle remarqua tout de suite qu'elle ne se trouvait pas dans un hôpital. Quatre murs de ciment l'entouraient. Il n'y avait aucune fenêtre, seule une porte, un matelas posé sur le sol glacial et un radiateur électrique. Elle ne se souvenait que  d'une voiture fonçant sur elle à la tombée de la nuit. Et vu l'endroit où elle se trouvait, elle se demanda même si elle n'était pas morte. Mais la jeune fille, l'esprit vif, se leva difficilement et examina la pièce  jusqu'au moindre grain de poussière. Elle trouva une bouche d'aération. A l'aide de ses petites mains, elle essaya tant bien que mal d'arracher la grille. Evidemment, elle ne pouvait pas s'enfuir par là, le trou était bien trop petit, mais elle pouvait tenter d'appeler à l'aide si le bâtiment dans lequel elle se trouvait n'était pas trop isolé. Au moment où la grille céda, elle entendit la serrure de la porte se déverrouiller. Quelqu'un entra. Tétanisée, Mary n'osa pas bouger, prise en flagrant délit. La personne en face d'elle se retourna. Il était entièrement habillé en noir. Il portait un pantalon, un vieux pull à capuche et de minables baskets à moitié déchirées. Mary prit peur. Son visage était caché par masque entièrement blanc. La personne éclata de rire. Par la voix, Mary reconnue celle d'un homme.

- Tu ne peux pas t'enfuir par là petite idiote ! S'exclama-t-il

Il était jeune. Un peu plus vieux qu'elle sûrement mais guère plus. Mary ne répondit pas et continua à dévisager son adversaire, essayant de dégoter ses points faibles. Il s'avança vers elle et lui tendit une petite pierre. De l'émeraude.

- Touche la du bout des doigts. Ordonna-t-il

Mary, détestant qu'on lui dicte ses actes, croisa les bras contre sa poitrine.

- Non.

Il lui attrapa le poignet violement et la força à toucher la pierre. L'homme avait une incroyable force et elle ne put résister. Quand sa peau toucha l'émeraude, un souffle balaya la pièce. Mary ressentit une étrange sensation de puissance et fut attirée par le magnifique bijou qui brillait de mille feux. L'homme arracha Mary à l'émeraude et tout redevint comme avant, froid et désertique.

- Alors c'est bien toi... Répondit l'homme d'une toute petite voix en fixant la pierre.

D'un seul coup, il posa un genou au sol et baissa le regard en forme de révérence.

- Je vous pris de m'excuser Princesse, de ce désagrément dont je vous ai fait souffrir.

Mary resta perplexe. Le seul mot qu'elle retenue fut le suivant. Princesse.

- Suivez moi, je vais vous conduire à notre chef.

- Moi, Princesse ?


Mes chapitres sont un peu courts, je m'en excuse...


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