Partie 1: Découverte, Chapitre VIII: L'irréversible Vérité

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La vérité.

Ce concept ô combien complexe qui taraude chaque être humain. De tout temps l'homme a toujours cherché la réponse absolue à son existence ou au sens propre de sa vie. Cependant, ces réponses sont dures à atteindre. Pour comprendre la profondeur de l'existence, il faut la parcourir, la transcender. Ainsi, seul un mort peut s'approcher de la réponse, ne serait-ce que d'un centième. La vie est une suite d'épreuves où s'entremêlent vice et piété, bonté et méchanceté, désirs et refus, joie et tristesse. Toutefois, toutes ces unions contradictoires ne peuvent aboutir qu'en une chose : le vide. Passé tout ce que sépare la vie de la mort, il y a l'existence. Néanmoins, lorsque l'ont met de côté les sentiments, les rêves, l'humain en lui-même, il ne reste que le vide. Tel est l'une de ces vérités. L'existence de chacun est son vide, reliant sa vie à sa mort.

[P.O.V : Arrosa]

Cette chaleur. Cette horrible chaleur dégagée par cette aura violette. Je sentais ma peau me brûler. Pourtant cette douleur n'était pas le pire à mes yeux. Non, le pire, c'était bel et bien le fait que ce... « mécréant, » venu réclamer le trône, ose me toucher. Rien ne me dégoûtait plus que cela, à cet instant. Pourquoi serait-il le sauveur ? Pourquoi ce pays, qui me revient de droit, devrait lui appartenir ? Je suis le seul roi que mérite ce royaume. Et je ne peux pas mourir ici. Pas maintenant. Et visiblement ma bonne étoile est du même avis que moi. Alors que ce fourbe allait m'achever, la bête que j'avais lâché sur la ville semblait reprendre ses esprits et chargeait mon assaillant. Alors qu'il me lâchait pour essayer de l'arrêter, je laissai s'échapper un léger rire narquois. Je devais profiter de la situation. De la sorte, tandis que ce « Rhice » tentait d'arrêter la bête, je me retrouvais à fuir à contre cœur. Courant à vive allure, je gagnais rapidement l'extérieur de la ville. Une fois bien éloigné, je me laissai tomber à genoux près d'une rivière et frappai frénétiquement le sol. Comment ai-je pu fuir devant lui ? Moi qui vante d'être le seul roi digne, je fuis tel un couard devant un tel minable ? Mon honneur avait été bafouée à jamais. Ma colère grandissait. Et alors que je relevais la tête, je me rendis compte que mon apparence en avait prit un sacré coup. L'énergie de ce sous-être m'avait atteint. Comme brûlée, la moitié droite de mon visage était devenue noir. Serrant les poings je donnai un coup dans mon reflet, à la surface de l'eau. « Que me reste-t-il à présent ? » désespérai-je.

Et soudain, tout autour de moi devint sombre, et une voix ,dans ma tête, répétait « Le vide... Le vide.. ». Me redressant vivement, je tournai sur moi-même, l'air suspicieux. Une forme indescriptible apparu alors devant moi, plus proche du nuage de fumée que de l'homme. Il s'exprima alors, avec sa voix étrange semblable à un chœur, mais dominée par une voix suraiguë, proche de celle d'un enfant :

« Si tu as tout perdu, il te reste le vide ! disait-il

- Qui êtes tu ? Où sommes nous ? lançai-je sur un ton autoritaire.

- Aha, tu es amusant, Comte Arrosa ! Prends garde à ne pas trop te fourvoyer cependant. Tu peux te permettre la condescendance avec tes semblables. Mais, sachant que je vous transcende jusqu'au dernier, n'espère même pas pouvoir ramper à mes pieds, roi sans royaume.

- Et toi, pour qui te prends-tu ? De nous deux, celui qui se fourvoie n'est-il pas celui qui crie transcender les êtres vivants ? Aha... »

Je fus couper dans mon discours par son aura sombre, qui m'entourait à présent. Arrivant à peine à respirer, je sentais sa pression qui me rapprochait de la mort. Comme lorsqu'un couteau effleure votre gorge. J'avais donc échappé à la mort, pour mourir dans un lieu inconnu, des mains d'un anonyme, sans jamais avoir atteint mon but ? Arrosa, ta vie ne peut pas se terminer ici. Comme ayant lu mes pensées, l'ombre lâcha un rire d'outre-tombe avant de s'exclamer :

« Ici, on est chez moi, dans le vide. Quant à moi, je suis ce que vous autres, vivants, appelez le destin. Si aujourd'hui tu as été défait, c'est parce que je l'ai désiré. Cependant, je suis joueur. Je viens t'offrir une revanche.

- Une revanche ? Me crois-tu couard au point de m'apaiser à demander l'aide d'autrui ?! Hurlai-je, ma colère se lisant sur mon visage.

- Tu as été assez couard pour fuir devant la mort. Cesses donc de jouer la carte de l'honneur. Avec cette ombre que je vais te donner, tu seras bien loin de la mort, et tu recevras enfin le pouvoir de faire ce que tu désires le plus. Tu auras le pouvoir de commander. »

Mon visage se figea. Sa proposition était beaucoup trop tentante. Serrant les poings, j'acquiesçai a contre-cœur, regrettant de devoir courber l'échine pour atteindre mon but. Sans prévenir, un peu de son ombre entra en moi par ma bouche. Mon corps fut alors prit de convulsions. Une fois le processus terminé, un cercle noir apparu sur mon front, tandis qu'une aura violette m'entoura. Je sentis une puissance nouvelle naître en moi. Et alors qu'autour de moi, petit à petit, le noir partait et mon monde revenait, j'étais déterminé. « Tu risques d'arriver quelques temps après ta défaite, vu les différences de temporalités entre mon monde et le tien » furent les derniers mots de l'ombre... Mais peu m'importait. L'essentiel étant d'arriver du vivant de ce Rhice, pour lui ôter la vie moi-même.

J'étais visiblement apparu dans les montagnes. J'aperçus alors deux Rhi's, visiblement en train de miner. « Utilisons les pour essayer mon nouveau pouvoir », pensais-je. Pointant ma main vers eux, un fluide noir en sortit et les frappa de plein fouet. Quelques secondes après l'impact, leur yeux étaient livides et ils se tenaient droit comme des piquets. Riant subitement, je compris que mon contrôle sur eux était absolu, avec cela je dominerai. Nonobstant, des flammes les entourèrent alors et, comme prit d'une rage soudaine, ils commencèrent à s'entre-tuer. « Oï, tu sais que le contrôle mental c'est pas bien ? La rage c'est vachement plus beau ! » me lâcha un homme, debout, à ma droite. Je connaissais cette voix. C'était le premier étranger à être venu ici. Celui qui m'a ouvert à mon envie de dominance. « Je devrais le remercier en prenant sa vie.. » pensais-je. Mon ombre fusa alors dans sa direction, devenant tranchante. Il évita mon assaut de justesse, mais eu le bras lacéré.  Toutefois, je n'avais pas prévu sa vitesse. Arrivant soudainement proche de moi, il donna un coup circulaire avec son couteau, et mon bras droit se détacha tombant dans un bruit sourd sur le sol. Mon corps se décomposa alors en fumée. Je lui donnais l'illusion d'être parti alors que je m'étais en réalité caché dans son ombre. Je pus ainsi réfléchir à mon plan, et surtout tout voir. De ce fait, lorsque Rhice arriva et que, bien après, ils commencèrent à se battre, je me retirai de cette grotte pour aller en ville, en pensant : « Entre-tuez-vous, monstres. J'ai un royaume qui m'attend ».

Arrivant enfin au centre de la ville, je libérai toute l'énergie en moi. Des ombres se ruant sur chaque Rhi' du royaume. Petit à petit, tous tombèrent sous mon emprise. L'énergie que j'avais libérée avait produit un « boom » sonique tonitruant, qui eut sans doute pour effet de faire vibrer tout le pays. Et alors qu'autour de moi s'agglutinaient les habitants venus louer mon nom, je ne pus retenir un rire de satisfaction. Le royaume était mien, et personne ne me le prendrait. Cependant, un être cria mon nom. Je vis alors qu'arrivait devant moi par les airs, la créature que j'avais lâché à l'époque, et elle était chevauchée par Rhice. Ne veut-il pas me laisser tranquille à la fin, ce mécréant?

[P.O.V : Rhice]

Debout sur le dos de Moustachou, je ne pouvais me retenir davantage. En voyant Arrosa en contre-bas, je me propulsai du haut de mon familier et, concentrant toute mon aura dans mon poing droit, si bien que lors du choc, sa tête explosa. Me redressant ensuite en secouant mon poing, je remarquai avec stupeur que son crâne se reconstituait comme si de rien était. Et alors qu'il emplissait la ville, ma ville, de son rire fou ; mon aura bleutée brillait comme jamais. Était-ce là une épreuve du destin ? Je m'en fichais après tout. Seule la sécurité de mon peuple importait, même si pour cela, je devais tuer.

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