Partie 1: Découverte, Chapitre V: gouverner, chasser, douter

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Debout au milieu de cette cour que j'avais fréquenté pendant trop longtemps, je ne ressentais plus l'angoisse que j'avais ici. Mes peurs, mes frustrations, tout ça, envolé. Je fixais chaque être présent dans cette école avec dédain et mépris. Mes petits normaux, autrefois bourreaux, aujourd'hui mon simple regard les fait frémir. Intérieurement je rigolais. Cependant devant moi se tenait ma bête noire. 1m80, blond. Tobias. Cette infâme ignare qui avait passé toute sa vie à me persécuter. Contrairement aux autres qui étaient effrayés uniquement par mes yeux entièrement noir, lui tentait de garder la tête haute, de jouer les braves. Pathétique pensais-je. Un fin sourire sur le visage, je tendais ma main droite vers lui. L'énergie violette commença a faire son travail, ma main s'illuminant tel une boule à facette. De son côté le corps de la brute pâlissait à vue d'oeil, il semblait maigrir, s'affaisser. Sa sueur qui précédemment témoignait de sa peur s'évaporait instantanément. "Ca fait quoi se faire déshydrater vivant hein?! C'est moi qui est aux commandes maintenant!" lançai-je entre deux rire, tandis que lui suffoquait. Et alors que la vie le quittait, ses yeux gonflèrent lentement jusqu'à exploser. J'avais tué, et j'aimais ça. Cependant alors que je m'attendais à du sang, des céréales sortirent de ses orbites..

Prenant une grande inspiration, j'ouvrais les yeux et me redressait. Un rêve. Me grattant l'arrière du crâne, je regardais le petit stégoriz qui se trouvait sur moi et qui me crachait des céréales. Oui, comme un dragon cracheur de feu mais en plus... Féculent. Poussant un long soupire, je me levai, laissant mon animal batifolait sur le lit comme un idiot tandis que j'allais m'habiller. Une dur journée m'attendait. Un jour de roi. Un jour comme un autre. Etrangement, je m'habillais toujours de la tenue de prisonnier que j'avais eu après mon passage en geôle, trouvant le vert cool. Je la surmontais tout de même d'une cape orangée sur demande de mon conseil pour me donner un air princier, royal. Devant un miroir, c'était la première fois depuis mon arrivée que je me voyais. Je n'avais pas réalisé à quel point j'avais changé. J'esquissai un léger sourire, avant de prendre Moustachou, mon chère stégoriz sur mon épaule et de sortir de la chambre royale. Avant de franchir la porte, je m'arrêtais devant un socle sur lequel était posait une couronne, ma couronne. Entièrement orange, elle faisait pile la circonférence de mon crâne. Elle possédait en tout, 8 branches, chacune d'elle ayant un grain de riz factices fait en pierre précieuse qui l'ornait. Les pierres représentaient l'ancienne division de Cauhl, tandis que la couronne, elle, montrait leur union. Passant nonchalamment ma main dessus, je ne la mit cependant pas. Je ne me sentais pas prêt. En ouvrant la porte de ma chambre, j'étais attendu par un soldat. Portant comme tout les autres une armure orangés, il n'avait cependant pas de casque. Ces cheveux coupé court et sa légère barbe le rendait unique parmi mon peuple. C'était Lens, le garçon que j'avais sauvé de la folie de Arrosa il y a 3 mois. Oui seulement 3 mois que j'étais arrivé et pourtant il avait une apparence adulte. La physionomie des Rhi's est vraiment surprenante. Marchant à ses côtés en direction de la salle du trône, je caressais l'animal qui s'accrochait à mon épaule puis prenais la parole: "

- Comment avance les réparations de la ville?

- 90% terminé. Seul la place est encore légèrement délabrée, nous nous sommes concentrés sur les habitations comme vous l'aviez demandé.

- Bien, les habitants n'ont toujours pas montré de désarroi vis-à-vis de ma prise de pouvoir?

- Bien sûr que non votre Majesté! Comme moi, tous ici sont fiers d'être sous votre commandement! Pourquoi cette question chaque matin?

-La méfiance, mon jeune Lens, c'est ce qui garde en vie. Hm... A-t-on des nouvelles du Crâne Blanc? demandai-je, en serrant les poings.

- L'ancien chef des armées Arrosa n'a toujours pas refait surface. J'ai envoyé des hommes que j'ai choisi personnellement à travers tout Cauhl, ce n'est qu'une question de temps avant qu'on ne l'arrête enfin! "

Je regrettai de ne pas avoir pu arrêter le chauve quand j'en ai eu l'occasion. Mais de toute façon, je veille sur ce peuple maintenant, il ne les fera plus jamais souffrir. Pénétrant enfin dans la salle du trône, je vis mon conseil debout autour de mon siège. 3 hommes, 3 grands hommes, des hommes d'exceptions. Les Fayhculls. Le premier m'apportait son expérience. Le second son sens militaire. Et le troisième sa douceur. A nous 4, nous formions le roi dont ce pays avait grandement besoin. Prenant place sur mon trône, je poussais un soupir avant de lâcher "Que les doléances commencent". La porte principale s'ouvrait, une queue interminable de Rhi's entrant dans la salle. Ainsi comme à mon habitude j'écoutai les petits problèmes de mes contemporains. J'essaie de répondre à leur attente, à leurs problèmes mais, tout ça était devenu machinal pour moi. C'était ça la vie d'un roi ? Après 12h de doléances, ma journée allait enfin être tranquille, lorsqu'entra alors en trombe une femme, couverte de sang et visiblement blessé. Elle pleurait et hurlait. Les quelques Rhi's encore présents qui étaient venus se plaindre parurent effrayé par sa présence. Me levant de mon trône je me levais pour venir la rassurer, prenant sa main droite dans la mienne. Je lui demandai, d'un ton calme: "

-Que se passe-t-il?

- D... Dans les montagnes! Arrosa est de retour! I... Il a tué mes fils! Il les a tué je vous dis! "

La stupeur puis l'effroi et la peur gagna les habitants dans la salle du trône qui s'agitèrent et hurlèrent. Poussant un long soupir, je levais la main gauche. L'air commença à devenir plus lourd et humide, les obligeant à se calmer pour respirer. "

- Les doléances sont finies pour aujourd'hui, rentrez chez vous. Lens, prends des hommes, suivez cette femme, enterrez ses fils et cherchez des indices.

- B.. Bien mon roi!

- Fayhcull II et III vérifiez que des armes n'ont pas disparu et si certains soldats n'ont pas déserté."

Obéissant à ma voix calme, tous quittèrent la salle, je me retrouvais bien vite seul avec le Premier et mon familier. La petite bête, s'amusait à me mordiller le crâne tout en me disant télépathique "Que ça pue la merde". Le vieux roi s'approchant de moi, me toisait comme à son habitude avant de me demandai:

- Que comptes-tu faire fils?

- Je ne me souvenais pas que tu m'ait adopté, le vieux. J'imagine que je vais simplement attendre le rapport de Lens, après tout, qu'est-ce qui pourrait attirer ce chauve dans les montagnes?

- Ton antre, ton héritage. Ton pouvoir en soi. Il y a bien trouvé ce... truc, qui sait se qui s'y cache encore. Nous devons l'arrêter fils."

Poussant un soupir, je décidai de prendre congé du vieil homme et retournait dans ma chambre pour me reposer. Tout cela me paraissait trop suspicieux. Au matin quand je me réveillais, je découvrais le rapport de mon soldat posait à côté de moi. En le lisant, je compris que Fayhcull avait vu juste. Arrosa était près de mon antre. Entre que je n'étais jamais allé voir en 3 mois. Poussant un nouveau soupir, j'avais l'impression d'être un vieux grincheux. Sortant ce matin là de ma chambre  sans parler à Lens, ce dernier parût surpris. Une fois dans la  salle du trône, j'avançai sans même poser un regard sur mon conseil et sortait par la porte principale. Sous le regard médusé de mon peuple et de mes proches, je posais Moustachou au sol et lui rendit son apparence d'origine. Une fois sur son dos, et tandis qu'il prenait appui de toutes ses forces pour se préparer, je pris la parole:

- Oy les gens, pas de doléances aujourd'hui. Les Fayhculls j'vous confie le royaume, j'ai un truc à régler!

- Mais votre majesté vous ne pouvez pas part.."

Lens n'eut le temps de finir sa phrase que mon fidèle compagnon préhistorique bondit avec violence inouïe, provoquant une onde de choc qui fit s'écrouler les gens. Un fin sourire sur le visage, je fixais la montagne au loin en m'accrochant à ses plaques dorsales tandis que Moustachou me vrillait les tympans en hurlant "D'LA BAGAAAAAAAAAAAAAAAAARRE!"

KhingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant