Chapitre 5

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Mon corps semblait avoir perdu toutes ses fonctions. Je me tenais raide tandis que monsieur Styles se collait d'avantage à mon corps; sa langue impérieuse cherchait la mienne et s'enroula sensuellement autour d'elle quand elle l'eût trouvé.

Je sentis mon souffle se couper.

Qu'est ce qui était en train de se passer !

Je le repoussais fermement, reculant craintivement.

- Blaire ... appela Monsieur Styles

Mais je ne l'écoutais déjà plus, je lui tournais le dos et marchais rapidement, cherchant à regagner ma chambre.

- Blaire ! Entendis-je de nouveau derrière moi

J'accélérais le pas, ignorant volontairement Monsieur Styles.

*

*

*

Cela faisait un jour que je n'avais pas vu Monsieur Styles. Depuis la dernière soirée, je l'évitais comme la peste, ne sortant de ma chambre qu'après m'être assurée qu'il n'était pas dans les parages. Jusque là ça marchait plutôt bien.
Ce matin alors que je m'apprêtais à prendre mon petit déjeuner, mon oreille capta des sons étouffés; étrange puisque que la maison était toujours très silencieuse.
Monsieur Styles aurait de la visite ? Surprenant.
Piquée par la curiosité, je descendais silencieusement les escaliers et guettais ce qui semblait provenir de la cuisine. La scène que je trouvai me troubla.
Monsieur Styles, dans une position ambiguë riant aux éclats en compagnie d'une grande brune voluptueuse.
Alors c'était ça, il prenait du bon temps avec toutes les femmes qu'il croisait ?
Mon coeur se serra douloureusement de colère et déception. Un dégoût profond m'envahit, dire que je l'avais laissé m'embrasser et faillit me laisser faire qui plus est !
J'attrapai mon sac, ma veste au passage et sortis en prenant bien soin de claquer la porte d'entrée.

Le chant des oiseaux, les rires joyeux des enfants, les coups de klaxons des taxis, les odeurs affolantes des viennoiseries, et puis ce flot continu de personne en constante activité. Moi, au milieu de tout ce qui faisait cette ville, je errai à travers ses lieux et ruelles. Je me sentais bien, vivante, loin de ma vie misérable, de mes soucis et ma tristesse.
Mes pensées, au rythme de mes pas me menèrent vers l'orphelinat, j'étais bien curieuse de savoir comment était la vie là bas à présent ; que devenait mon ancienne camarade de chambre Stéphanie, y était-elle toujours ?
Ne plus y être, me manquait un peu. Tout n'était pas rose mais je m'y sentais comme chez moi, j'y avais vécu quand même très longtemps.
Un peu étourdie, je me laissai emporter par la foule et heurtai brutalement un passant.
Je titubai un peu avant de me stabiliser.
L'inconnu me dévisagea au lieu de s'en aller.
Son regard sembla s'illuminer soudainement, il s'excusa platement de m'avoir percuté. Je répondis nonchalamment qu'il n'y avait pas de mal et repris ma route. Pourtant, celui-ci me rappella et me tendis une feuille.

- Votre visage ne m'est pas inconnu, je serais ravi de vous revoir à cet évènement dit-il un sourire ravageur sur les lèvres.
Je regardai distraitement le prospectus mettant en scène deux splendides mannequins.
Un casting pour participer au défilé de Castiel Whithouse.

- Merci, mais je ne suis pas intéressée.

Au moment où je levai la tête, il n'y avait plus personne. Je regardai à gauche et à droite, impossible de le repérer. Étrange. Je ne me souvenais pas avoir déjà rencontré cet homme. Grand, charismatique, classe, respirant le luxe et le bon goût ... Une tête comme la sienne ne s'oubliait pas.
Je haussai les épaules, il n'y avait pas de quoi se prendre la tête.

Je jour commençait à décliner quand je rentrai à la maison. À peine j'eus traversé le salon que je tombai sur Monsieur Styles qui m'attendait de pieds fermes. Son visage était fermé, sa mâchoire contractée.

- Où étais-tu ? Demanda t-il posément. Trop calmement pour que ça soit naturel.

- Je suis juste allée prendre l'air répondis-je pincée

- Pourquoi tu n'as pas répondu à mes appels ? Enchaine t-il

- Je suis fatiguée, pourrait-on reprendre cet interogatoire demain ? Dis-je exaspérée

Il semblerait que ça n'était pas la phrase à dire, ce fut l'élément qui déclencha pour de bon la colère de Monsieur Styles.
Plus il parlait, plus je ne le reconnaissais pas. Je ne l'avais jamais vu dans un état pareil.

- Qu'est ce que c'est ça !? Aboya t-il en désignant mon sac.

- Rien qui vous regarde.

Il tira le prospectus qui dépassait de mon sac et le parcouru rapidement des yeux. Il s'énerva encore plus, il froissa le papier en boule sous mon regard ébahi.

- Je ne veux même pas savoir comment tu te l'es procuré. Tu n'iras pas. Asséna t-il.

- Pourquoi ?

- Je n'ai pas à me justifier Blaire. J'ai dit non.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 24, 2016 ⏰

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