Chapitre 3

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Je perds un peu l'équilibre et m'adosse encore plus à la bâtisse derrière moi. J'essaye de reprendre mon souffle et me calmer, Audrey avait peut-être raison, je suis sans doute un peu fort bourré. Je triture mes doigts et regarde rapidement l'heure sur mon téléphone ; 2 heures du matin.

D'un coup je sens quelque chose qui m'attrape le bras et me tire vers l'arrière, je suis un tel légume que mes membres ne réagissent pas, je ne me débats pas, rien du tout, je me laisse juste faire. Je suis emmené dans la ruelle à coté de la boite et plaqué au mur, je réalise pas ce qui se passe ni qui est l'auteur de tout ça.

« -C'est qui ? C'est qui ? Lâche-moi » Je hurle finalement.

Mais la personne, je dirais sans doute un homme ne réponds pas me tient toujours le dos au mur. Je prends peur et cris comme une mauviette. Le gars s'approche de mon oreille et souffle lourdement, j'essaye de me débattre mais il est trop fort. Je sens sa main qui monte le long de ma cuisse, et là je comprends. Je suis entrain de me faire violer. Et c'est comme si j'avais complètement dessoûlé, je me rends compte de tout ce qu'il se passe, je reviens à la surface et prend une bouffé d'air. Sa main se trouve désormais contre mon entrejambe, j'appelle encore à l'aide ;

«- Aidez-moi ! Aidez-moi » En vain.

Il plaque sa main dégoûtante sur ma bouche pour m'empêcher de parler, c'est là que je craque, je pleure, je ne me contrôle plus et les larmes dévalent le long de mon visage. Je suis tellement apeuré et je me sens si faible. L'homme m'effraye énormément, je veux que tout s'arrête. Puis quand je le vois enlever sa ceinture, je stresse et pleure encore plus, je suis comme entièrement tétanisé.

Soudain, quelqu'un apparaît en haut de la ruelle, la personne s'approche en vitesse et avec une force que je dirais presque surhumaine, pousse mon agresseur en arrière. Je réalise alors que c'est le garçon de la boîte, le blond qui m'observait. Je reste béat face à la situation en restant collé au mur, je ne fais aucun mouvement, j'essaye simplement de calculer ce qu'il se passe. Le blond se met à califourchon sur le violeur et lui donne des coups au visage, je crois qu'il est ko. Il se relève, et quand je crois qu'il en a finit, il commence alors à lui donner des coups de pieds dans le ventre, l'homme au sol crache du sang et tousse. Je comprends qu'il n'est donc pas dans les pommes.

Tellement effrayé par ce qu'il pourrait se passer ensuite et par ce qu'il s'est passé, je cours. Aussi vite que possible. Mes muscles et membres reprennent soudainement vie. Les larmes continuent de couler sur mes joues, le vent claque chaque parcelles de mon visage et mes mains tremblent encore de peur. Je n'arrête pas de courir, même sorti de la rue dans laquelle se trouve le club, je continue mon marathon.

C'est quelques minutes plus tard, en arrivant à un pont que je reprends mon souffle. Tout mon être tremble, je m'appuie aux barreaux qui empêchent de tomber pour respirer. J'essaye de me calmer, mais je n'y arrive pas. Tout va si vite. Je me retourne et regarde où je peux bien me trouver, et c'est alors que je me rends compte que je suis simplement au même pont. Celui où je suis allé cette nuit là, lorsque je me trouvait au dessus du vide.

Rassuré, je sens alors ma tension baisser d'un cran et mon cœur reprendre petit à petit un battement de cœur normal. Je souffle, comme pour évacuer et encaisser tout les derniers événements, je passe une main dans mes cheveux et relève la tête.

Bordel de merde, je viens juste de me faire agresser sexuellement puis sauver par un parfait inconnu.

Je prends le temps de réaliser, je me pose un peu et respire longuement. Je pense que je devrais appeler Audrey, elle doit s'inquiéter, du moins j'espère. Au fond de moi j'essaye de ne pas penser à la possibilité que le garçon qu'elle a rencontré toute à l'heure l'a rendue aveugle, au tel point que, elle n'aurait pas remarqué mon absence. Je me remets en route et marche droit devant moi, je crois qu'une station de métro se trouve non loin d'ici. Je fais de petits pas en regardant partout autour de moi afin de m'éviter tout autre incident, j'ai ai eu assez pour la soirée. Je saisis mon téléphone et compose le numéro de ma meilleure amie. J'attends deux sonneries, même pas, puis elle décroche et hurle, furax ;

« -Mon dieu Michael Gordon Clifford tu vas me dire où tu te trouve maintenant, je viens te chercher ! Je suis mort d'inquiétude. 

-Je suis au pont à la station de métro euhh, je tremble et lis la pancarte au dessus de ma tête, la station Canada Water. Dis-je comme un enfant qui je ferais disputer.

-Bouge pas j'arrive.»

Je n'ai pas le temps de rajouter un seul mot qu'elle raccroche directement. Je pense donc que je vais simplement attendre ici, espérons qu'elle ne prenne pas trop de temps. J'ai encore l'esprit brouillé, je ne sais pas quoi penser de tout ça, je sais même pas si j'ai halluciné, après tout je suis un peu pompette? J'en sais rien, mais je sais que je meurs de froid, tout mon corps est glacé et je me réchauffe en me frottant les bras. Je me demande si je vais lui dire ce qu'il s'est passé, elle va sans doute en faire tout un drame, appeler la police ou je ne sais quoi. C'est sensé être ma meilleure amie mais j'ai l'impression d'être son enfant qu'elle protège du danger. Alors si je lui annonce que je me suis fait quasi-violer, je préfère ne pas imaginer sa réaction. C'est mal de faire ça, je sais, mais je crois que je vais le garder pour moi. Tiens, en parlant du loup, je la vois au bout de la rue. J'essaye de faire un pas pour la rejoindre plus facilement, mais je tombe. Littéralement. Ma masse corporel s'entrechoque avec le béton et je me retrouve au sol sans même savoir pourquoi. Que se passe-t-il?

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 25, 2016 ⏰

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Waste the night (Muke)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant