Spec Ops : The Line et l'atrocité de la guerre

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L'histoire de l'équipe d'élite militaire composée du capitaine Martin Walker, du lieutenant Adams et de Lugo, commence comme tout bon film/jeu de guerre patriotique. Intro en rail shooting dans un hélico puis arrivée dans un Dubaï dévasté. Les personnages se vannent en mode Équipe Lambda, parlent de tout et de rien... Les premiers ennemis du jeu sont des Dubaïnais (je ne pense pas que ça se dise:) et on se retrouve avec le cliché des gentils américains tirants sur les vilains arabes. Puis plus tard, on se retrouve à combattre des soldats de notre propre pays.

Et c'est là que le jeu prend tout son sens. On ne se bat plus pour une idéologie de justice, une cause, contre une nation où un groupe précis. Plus rien n'a de sens et les américains se font canarder par les américains, un peu à la manière de Docteur Folamour (un immanquable d'ailleurs) pendant la scène du siège de la base. Encore plus tard, sous prétexte qu'il y a une vraie armée d'ennemis, vous utilisez un mortier tirant des bombes à phosphore blanc (un gaz qui brûle la peau). Après une traversée du champ de cadavre avec tout ce qu'il faut de pauvres gars estropiés et agonisants, vous suppliants de les achever, vous comprenez que la majeure partie des victimes sont des civils. Le dernier plan de la scène englobe un amas de cadavres avec, au premier plan, le corps calciné d'une mère agenouillée, portant son bébé dans les bras.

Spec Ops : The Line est un des rares jeux vous obligeant à participer à un massacre de civils sans le glorifier (oui je parles de toi, Hatred) ou le cacher. Plusieurs fois, vous serez confrontés à des choix cornéliens ou aucune décision n'est la bonne, et la culpabilité vous pèsera pour le reste de l'aventure. La fin, très poétique et réussie (celle où l'on accepte de suivre les militaires, l'autre est à chier), est une immense prise de conscience des horreurs que Walker, donc vous, a perpétré. Le dialogue avec la personne que vous deviez sauver en début de jeu (John Konrad) est une torture mentale et débute sur un hommage à Pablo Picasso : Walker entre dans la pièce pendant que Konrad peint un tableau représentant le massacre au phosphore blanc

«- C'est vous qui avez fait ça, dit Walker.

- Non, c'est vous, répondit le colonel Kohn Konrad d'un ton sans réplique.»


Si le texte vous a plus n'hésitez pas à me le faire savoir et si il y a des petits problèmes dites le moi et je corrigerai. Je suis aussi curieux d'entendre toutes vos théories sur ce jeu ça serait très intéressant. Je rappelle une dernière fois que ce n'est que mon avis subjectif et que je vous conseille fortement de jouer, lire ou regarder les œuvres citées.

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