Jaimie et Maya (terminé)

Inattendu Attendu

La tête contre l'épaule de Jaimie, Maya priait pour que cette danse ne s'arrête jamais. Elle était si bien dans ses bras, elle voulait respirer chaque petite particule de parfum qui se dégageait de lui, elle voulait sentir sa chaleur. Raisonnablement tout de même, au bout de quelques chansons elle l'invita à s'assoir pour se reposer. Il la remercia et pris congé pour voir sa famille qui l'appelait. Elle s'assit à table et le regarda évoluer parmi ses proches. Il avait l'air visiblement heureux, avait-elle le même sourire encré sur son visage ? Un homme se présenta à elle et sans Jaimie à ses côté, ni plus aucune excuse en stock, elle le suivit sur la piste de danse.

Tendis qu'il plaisantait avec sa tante, Jaimie surveillait Maya, il avait vu un homme d'une trentaine d'année plutôt fort et séduisant s'approcher d'elle, il avait vu la jeune femme regarder la chaise vide à ses côté, puis elle s'était levé et avait suivie l'homme. Aussitôt la rage revint monter en lui, il n'entendait plus rien que les battements fort de son cœur. Pourquoi avait-elle accepter ? Ainsi, dès qu'il n'était plus là elle en profitait pour partir avec le premier venu ? Non... Elle n'était pas comme ça. Mais qu'en savait-il ? En six mois elle avait peut être changé ! Mettant fin à ses doutes et calmant un peu la rage en lui, il vit qu'elle remonta les mains que l'homme avait posés un peu trop bas sur ses hanches et s'écarter le plus possible de lui. Ils discutaient ensemble et Jaimie voyait que Maya était mal à l'aise, il la vit même le repousser, visiblement il essayait de la rapprocher de lui. Soudain ils s'arrêtèrent et Maya mis une gifle à son partenaire avant de tourner les talons avec une parfaite élégance et sortir. Elle était sublime. Il s'excusa auprès de sa tante qui le regardait avec un sourire entendu.

- Tu sais mon petit, des femmes comme ça, on n'en trouve plus beaucoup.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Luc, mais surtout Vincent, m'a parlé d'elle. Et de toi aussi. Tu sais, ton frère est heureux, ce n'est pas une bonne raison pour que toi tu sois malheureux juste parce que tu as peur pour lui.

- Tati... Je n'ai pas peur de lui gâcher son bonheur, je suis terrifié ! Mais ce soir il est heureux quoi qu'il arrive alors je vais aller la rejoindre.

- Et demain ?

- J'espère que demain n'arrivera jamais.

Elle lui effleura le bras tendrement, le regard plein de compassion. Qui mieux que sa grande tante pour comprendre qu'il avait peur d'effondrer le bonheur des autres par égoïsme, elle qui avait renoncé à l'amour de sa vie pour le laisser à sa meilleure amie.

- Jaimie, une dernière chose. Je sais que tu me prends souvent pour exemple, que tu pense que j'ai été altruiste autrefois, mais sache que j'ai passé ma vie, sans vraiment m'en rendre compte, à me venger sur les autres, à ronger ma peine, à maudire le monde entier, et regarde où j'en suis. Je suis une vieille femme aigrie, triste, et seule au monde. Ne deviens pas comme moi. Mon acte altruiste est devenu un poids que d'autre ont porté pour moi, Claude et Mathilde les premiers. Elle était ma meilleure amie et du jour au lendemain je n'ai plus pu la voir, mais je continuais de lui envoyer des lettres, pour tout savoir de leur vie, juste par voyeurisme malsain. J'espérais chaque fois qu'elle me dise que ça allait mal, je n'aurai pas pris sa place mais au moins elle aurait été tout aussi malheureuse que moi. Et quand mon secret m'a échappé, quand je l'ai dit à Claude un soir, je leur ai juste fait porter le poids de mon malheur. Si un jour Luc apprend pourquoi tu te prive, ne crois-tu pas qu'il sera triste d'avoir indirectement empêché son frère de vivre ? Pense-y mon petit Jaimie, et maintenant file !