Aujourd'hui - Vendredi 26 Juin 2015, 16h34

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Je ne peux pas être en retard, pas aujourd'hui. Il m'est impossible de ne pas être à l'heure le jour où je vais la rencontrer. Si cela ne tenait qu'à moi, j'aurais eu au moins une heure d'avance, mais mon professeur d'économie en a décidé autrement. Il a voulu, le dernier jour de cours, parler avec moi des différents cours que je compte prendre à l'université de Birmingham à la rentrée prochaine. Mais comme si cela ne suffisait pas, il a aussi insisté pour me donner des conseils, puisqu'il se trouve être un ancien élève de ladite université. Cet entretien a pris des plombes, et voilà que je me retrouve à être en retard de vingt-minutes à mon propre rendez-vous avec elle.

Bordel, je ne suis pas à l'heure alors que c'est notre premier rendez-vous et aussi la première fois que je vais la voir dans la réalité. Je l'ai déjà vu par webcam certes, mais ce n'est absolument pas la même chose. Mon cœur est déjà tant épris d'elle, que maintenant je ressens le besoin de la toucher, de l'embrasser. Et j'aurais pu le faire il y a bien longtemps si Monsieur Stevens ne s'était pas brusquement intéressé à moi, comme si c'était la première fois qu'il avait l'occasion de me parler : je l'ai eu pendant deux ans.

Je regarde ma montre : 16h41, merde ! Maintenant je cours, je suis obligé, et m'engouffre dans le métro. Le Starbucks est dans quatre stations et je ne peux m'empêcher de stresser. J'ai prévenu Avery que je serai en retard il y a dix minutes, mais évidemment, à ce moment-là je ne savais pas encore à quel point j'allais l'être. Et pourtant c'est moi qui avait insisté pour que nous nous voyons à 16h15 et non à 16h parce que justement je voulais faire face à n'importe quel imprévu. Quelle ironie !

Et puis Avery a voyagé, elle a passé une heure et demie en Eurostar de Paris pour pouvoir me rejoindre à Londres, et je m'en veux d'autant plus pour cela, même si je sais qu'elle ne m'en voudra pas. Je la connais assez - cela fait sept mois maintenant - pour savoir qu'elle ne réagira pas mal : elle est adorable, et c'est une des nombreuses de ses caractéristiques que j'aime.

À cet instant, je remercie intérieurement Ian et Elsa sans qui nous ne nous serions jamais rencontrés.

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