Philophobie

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Avant que je te rencontre et que tu viennes chambouler mon paisible quotidien, j'avais toujours eu peur de tomber en amour. Je craignais de m'éprendre d'une de ces jolies filles qui faisaient tourner les têtes. J'avais peur d'être amoureuse de ma voisine au corps d'athlète, de ma meilleure amie pourvue d'une intelligence et d'une gentillesse incomparables ou bien de cette belle serveuse au café du coin.

Cette crainte semblait illogique et irrationnelle, mais j'avais mes raisons. Pour moi, l'amour, cet indescriptible sentiment, cet élan, cette dévotion qui porte un être humain vers un autre, était dangereux. Ne disait-on pas que l'amour rendait aveugle? Je le voyais agir sur mes amies, elles étaient devenues gagas et paraissaient insensibles face aux mauvaises actions de leurs copains. Je ne voulais pas devenir comme elles et les voir le cœur brisé était pire. La simple pensée de devoir surmonter un sentiment pareil me faisait frémir. Oui, je me portais à merveille sans l'amour, merci bien.

Je ne comprends toujours pas aujourd'hui comment j'ai fait pour tomber sous ton charme. J'étais profondément ancrée dans cette constante philophobie, pourtant tu as réussi à m'en sortir comme si c'était la chose la plus aisée au monde. Je dois bien l'avouer, je me suis faite bernée du début à la fin. Ce n'est que maintenant, après que tu m'aies brisée et laissée comme ça, complètement anéantie, que je m'en suis rendue compte. Comme j'ai été naïve.

Je le savais depuis le début, et pourtant je ne me suis pas écoutée. L'amour, ce parasite qui pourrissait le cœur et enivrait l'esprit, était un gouffre sans fond dans lequel notre chute n'avait jamais de fin.

SentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant