Il est minuit passé et je suis encore étendue dans mon lit toute habillée. Mes pensées ne sont occupées que par toi et ça m'empêche de dormir. Tu sais, des cernes ont commencé à s'incruster sous mes yeux, qui sont eux-mêmes rendus tous rouges à force de pleurer.
Les beaux moments que nous avons partagés ensemble ont refait surface dans mon esprit et ça me fait terriblement mal.
Je me souviens encore de cet après-midi que nous avons passé étendues dans l'herbe à regarder les nuages. C'était si marrant, nous nous sentions comme des enfants à essayer de trouver des formes dans ces masses blanches tachant le ciel. Je ne sais pas pour toi, mais je me suis sentie complète à cet instant. Comme si tout ce temps, il y avait eu une partie de moi qui manquait et tu étais venue me compléter, telle la dernière pièce d'un casse-tête. La simple idée de te perdre me sidérait : je retournerais à ma forme initiale, un corps d'humain ayant un néant au centre de son coeur.
Et pourtant, c'est arrivé. Je souffre aujourd'hui d'un alanguissement terrible. Mon coeur s'ennuie de toi, mais ma tête, elle, sait que c'est mieux comme ça. Entre les deux, à qui devrais-je donner raison?