L'autre jour, je t'ai aperçue par la baie vitrée en passant devant le café du coin, là où il y a la belle serveuse qui fait autant craquer la gente féminine que masculine. Seulement, tu n'étais pas seule. Une fille occupait la chaise devant toi - oh combien je donnerais pour être à sa place. Elle était si belle avec ses longs cheveux bruns et sa peau foncée sans imperfections. Je n'étais rien à côté d'elle et j'ai eu de la difficulté à avaler la boule qui s'était formée dans ma gorge.
Tu lui parlais comme tu me parlais autrefois des choses qui te passionnaient : de façon animée en gesticulant avec tes mains, le regard étincelant. La fille assise devant toi te regardait en silence. Non, elle ne te regardait pas, elle te dévorait du regard comme le ferait un lion affamé devant une pièce de viande. Putain, ça m'a tant dégoutée.
Ce spectacle me donnant la nausée, je suis partie à grande enjambée, loin de cette scène douloureuse. La jalousie me faisait voir rouge et je ne pouvais l'ignorer.
J'essaie encore de trouver la raison qui pourrait expliquer ton départ. Est-ce que je ne te donnais pas assez d'amour? Ou bien trop peut-être? Étais-je de trop dans ta vie?
C'est en te voyant avec une fille comme celle-là que je me rends compte que je n'étais rien pour toi.
Elle était si belle, si innocente. Un cœur de plus à conquérir. Au début, étais-je aussi comme ça pour toi, rien qu'un défi que tu t'étais imposé?