Chapitre 3 : Bonne/mauvaise idée.

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2 Juillet 1994. (Dernier jour d'école)
Jour (7h49).

Tom:

Après cet effroyable cauchemar qui, je l'espère, ne se répétera pas, je suis extrêmement fatigué. J'ai très peu dormi, et le peu de sommeil que j'ai eu était...agité. L'école avait organisé une journée où l'on se rendait au travail de nos parents, je ne veux pas y aller. Maman ne travaille pas. Papa lui, il travaille COMME PAR HASARD à la pizzeria du démon. ("Pizzeria du Démon" ça sonne bien) Je me prépare avec appréhension quand j'aperçois mon père, une tasse de café à la main.

Papa: Tommy, qu'est-ce que tu fais ?

Moi: Tu ne te souviens pas ?

Papa: Écoute mon grand, après... l'accident... L'endroit où je travaille a fermé pendant quelques temps. Tu resteras à la maison aujourd'hui, à moins que tu veuilles aller au parc. Mais ne t'inquiète pas, la pizzeria réouvrira bientôt !

Il m'ébouriffe les cheveux.

Moi: Justement, c'est ça qui m'inquiète...

Je m'attendais à être rassuré pour la énième fois, mais il ne m'a lancé qu'un regard désolé et est parti. Sans un mot de plus. Woah, merci papa. Enfin bon, au moins, je vais pouvoir rester à la maison, loin de l'endroit où mes cauchemars prennent vie.

*ellipse de la matinée*

Après avoir mangé (des pâtes, parce que c'est bon les pâtes.), mon père arrive vers moi, un sourire aux lèvres. Je connais ce sourire. C'est quand il croit qu'il a une idée de génie mais qu'en fait c'est exactement l'inverse. Mon père peut être...brillamment stupide parfois.

Papa: Bon, mon grand, j'ai eu une idée.

Qu'est-ce que je disais.

Papa: J'ai cru comprendre que... Enfin ça ne va pas fort. Je comprends bien. Mais... Il faut vaincre tes peurs, comme un homme ! En plus, le restaurant est fermé aujourd'hui, il n'y aura que nous deux.

Moi: Papa j'ai 10 ans. Je suis pas un homme.

Papa: ...eh ben... Tu verras. Habille-toi, je vais te montrer que tu n'as rien à craindre !

Moi: Boh, au pire j'ai plus de tête.

Papa: Allez ! On y va !

Mon père est pire qu'un enfant.

Bref, nous sommes dans la voiture et nous arrivons sur le parking où mon père m'ouvre la porte (il y a la sécurité enfant) pour que je descende. Mais je ne veux pas.

Moi: Je ne descendrai pas.

Papa: Tom... Fais-moi confiance, je suis là.

Je soupire et me résigne. Il prend ma main et m'entraîne avec lui dans le restaurant. Son téléphone sonne peu de temps après.

Papa: Allô ?... Hum... Ah bon ?...... Je vais voir.... Oui...... Au revoir.

Il se tourne vers moi :

Papa: J'ai oublié quelque chose dans mon bureau. Je reviens tout de suite, ne bouge pas.

Et il s'éclipse sans que j'aie le temps de faire un geste ou de dire un mot. Je commence alors à déambuler dans les couloirs, admirant les divers posters et dessins d'enfants. "Joyeux anniversaire!", "Mes meilleurs amis!"... Ils avaient l'ai si mignons, comme ça... J'arrive dans la salle principale. Ils dorment. Le rideau de Foxy est fermé et un panneau indique qu'il est hors service. Je lutte intérieurement, ma conscience me crie qu'il faut que je reste loin, mais ma curiosité l'emporte et me guide jusqu'à lui. J'écarte un peu le rideau, il dort aussi. Toutes mes peurs semblent envolées quand j'entre dans la crique des pirates, dans son chez lui, alors que lui-même en est la cause. Même moi, je ne me comprends pas... Je m'assois à côté de lui et l'observe attentivement. Sa mâchoire n'a pas été lavée, du moins pas totalement. Des tâches de sang persistent sur ses canines acérées. Je me redresse et m'approche de son costume, il est doux. Je pose ma tête dessus. À ce moment je me rend compte que je dois avoir l'air extrêmement stupide, mais je comprends aussi ce que ressentent les autres enfants en compagnie de ces robots. Ils peuvent apporter une part d'innocence dans n'importe quel crime, de la joie dans n'importe quelle peine.

Après quelques secondes, j'entends quelque chose. Ses paupières se sont ouvertes, il a ouvert les yeux, et son regard est tourné vers moi. Je suis terrifié, mais en même temps assez content. Je me sens moins seul. Il écarte un peu plus le rideau et sort de sa cachette, puis s'arrête ; il m'attend. Du moins, c'est ce que j'ai cru comprendre, car il poursuit sa marche lorsque je le rejoins. Il se dirige vers la salle réservée aux employés et pose, d'un geste lent, sa main sur la porte. Il veut l'ouvrir. Je le sais. Et si il essayait de nous faire passer un message ? De nous faire fuir ? Cet endroit est dangereux depuis ce qu'il a fait, mais c'était peut-être une alerte..? Je suis sorti de force de mes pensées par mon père qui m'appelle.

Papa: TOM !! RECULE !!

Je m'exécute.

Papa: Ce robot a pété les plombs hier, il pourrait recommencer !

Il me tire un peu plus en arrière et s'approche de Foxy pour le désactiver. Il le range ensuite tant bien que mal à son emplacement de départ. Il m'entraîne ensuite jusque dans la voiture sans dire un mot, son regard me dit qu'il est énervé...et apeuré.

...

Je viens de terminer de manger (j'ai encore mangé des pâtes) et je regarde la télé, enfin mes parents regardent les informations et moi je regarde mon assiette. Je ne prêtais aucune attention à la télé quand un reportage attisa ma curiosité :

"La pizzeria de Freddy Fazbear fermera définitivement ses portes à partir de la semaine prochaine suite à de nombreuses plaintes, à moins que le juge n'en décide autrement. L'enfant dont le lobe frontal a été arraché est actuellement dans le coma, les chances pour qu'il se réveille sont faibles mais les médecins ainsi que les proches de la victime gardent espoir. C'est une véritable torture pour la franchise de Freddy Fazbear qui ne veut pas cautionner un tel accident. L'avenir du restaurant est incertain, mais il est peu probable qu'il se remette d'une telle atteinte envers son image."

Alors comme ça, ils allaient fermer...?

NightmareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant