Chapitre 7 : Retour.

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4 Juillet 1994.
Jour (10h18).

Tom:

Je me réveille enfin, il est dix heures. Chaque parcelle de mon corps est encore endormie, mais mes yeux et mon cerveau sont bien réveillés. Je cogite déjà à propos de la journée d'aujourd'hui, ce n'était peut-être pas une bonne idée d'embarquer ma mère là-dedans, elle en a déjà assez vu.

Après quelques minutes passées à émerger, je descends dans le salon, où ma mère m'accueille avec mon petit déjeuner. Je l'engloutis rapidement, puis je vais me préparer et m'installer dans la voiture de ma mère.

Maman: On va d'abord passer à l'hôpital pour voir Enzo ?

J'acquiesce. Elle me fait un faible sourire puis m'ébouriffe les cheveux -chose que je déteste, mais bon-.

-Tu sais mon grand, je suis fière de toi. Tu as beaucoup de courage.

Je relève la tête et sourit à mon tour.

Moi: Merci maman.

Je m'attache, ma mère embrasse mon front puis se concentre sur la route après avoir démarré.

Sur ma droite, le paysage défile, chaque image étant plus déprimante que la précédente. Arbres secs, ciel nuageux, absence de vie. Je contemple chaque feuille morte, chaque branche qui jonche le sol, que je remarque une petite touffe rousse dépasser d'être deux buissons : un renard. Quelle coïncidence. Puis, d'un coup, il fuit. La raison ? Il commence à pleuvoir, il est sûrement parti se mettre à l'abri. Des gouttes d'eau s'écrasent sur la vitre dans un bruit à peine audible, entamant une course infernale contre la carrosserie de la voiture, qui prendra fin une fois arrivé au sol. L'arrêt assez brusque du véhicule me sort de ma rêverie.

Maman: On est arrivés mon grand.

Ma mère coupe le contact puis sort de la voiture garée près de la grande bâtisse tandis que je la suis, abrité sous la capuche de mon sweat. On entre alors dans l'hôpital -qui est immense- et on se dirige vers la chambre ou réside le blondinet (car oui Enzo est blond).

Quelques dizaines de marches plus tard, nous voici enfin à l'étage de la chambre 276. Je me poste devant la porte et m'apprête à l'ouvrir mais ma mère m'interpelle.

Maman: Tom ? Hum, il ne pourra pas te répondre... Il est encore... Endormi... Mais, les médecins disent qu'il peut t'entendre, alors.... Dis-lui tout ce que tu veux lui dire, n'hésite pas....

Moi: D'accord, mais tu ne viens pas ?

Maman: Je n'ai pas grand chose à lui dire, et voir quelqu'un d'aussi faible ne me fait pas plaisir...

Je hoche la tête puis abaisse la poignée. Ça ne me fait pas plaisir non plus, mais bon...

Je referme la porte derrière moi et prononce un faible "Hey" qui se veut rassuré et rassurant, mais qui révèle en fait toute la crainte et la culpabilité que j'éprouve. Oui, je me sens coupable.

Je m'assois sur une chaise près du lit et regarde Enzo. Il a les yeux fermés, il a l'air en paix malgré le bandage qui lui entoure la tête. Les "bips" incessants de la machine rythment sa respiration faible, c'est comme s'il allait nous quitter à chaque instant. L'ambiance pesante de la chambre m'effraie, vraiment. Je me rapproche un peu de lui et commence à lui parler, lui dire ce qui me passe par la tête.

Moi: Bon, écoute le blond, je sais pas trop quoi te dire, euh... Enfin bref, apparemment tu m'entends alors je vais te dire... Euh... Bah des trucs.... Je suis vraiment stressé, je suppose que ça s'entend... Tout d'abord, je suis désolé, tout est de ma faute, l'anniversaire, je.... J'aurais peut-être pas dû naître ce jour là ? Bon ok je dis sûrement n'importe quoi, mais je suis désolé, sincèrement. Et s'il te plaît, Enzo, me lâche pas. Je t'en supplie...non en fait je te l'ordonne : tu dois rester en vie. Woah si on m'avait dit que je dirais ça un jour je l'aurais pas cru... Mais c'est pas facile, je dis des choses qui n'ont pas vraiment de sens, ça je le sais, mais cette situation est...étrange. Si ça se trouve, tu ne m'entends même pas et je parle dans le vide... Tant pis. Et, tu gardes ça pour toi, mais j'ai découvert des trucs plutôt louches... C'était pas un accident, cette attaque... Je t'en parlerai quand tu iras mieux, mais tu l'auras, ta vengeance, je te le promets.

Après mon monologue, je cligne rapidement des yeux pour détruire une larme qui menaçait de tomber. Je ne dois pas craquer, pas maintenant. Je dois être fort, pour lui, pour tout le monde.

Moi: Je dois y aller, on se voit bientôt Enzo.

Je sors de la chambre et souffle un grand coup, c'était vraiment bizarre de le voir comme ça...

J'ai à peine le temps de relever la tête que ma mère m'entoure déjà de ses bras.

Maman: Je t'aime Tom.

Moi: Je t'aime aussi maman.

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Je quitte la table après avoir mangé et débarrassé.

-TOM ? ON VA Y ALLER !

-J'ARRIVE !

J'enfile mes chaussures et mets mon manteau puis vais attendre ma mère dans la voiture.

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Nous voici arrivés devant la pizzeria. Mon père est resté à la maison, et étant donné qu'il a les clés du bâtiment, on peut y rentrer sans problème.

Ma mère va voir le bureau de mon père pendant que moi je me balade dans la salle principale. Bien sûr, je n'ai pas oublié mon principal objectif, simplement j'ai peur. Oui, je tremble de tous mes membres rien qu'à la pensée de le revoir. Lui. Ce monstre. J'ai des sueurs froides en l'imaginant, mes dents claquent quand je pense à ce qu'il est capable de faire. Non, je n'ai pas peur ; je suis terrorisé.

Mon attention se porte sur les mascottes, qui semblent somnoler tranquillement. Je me focalise sur une petite trace qui à l'air de sortir de la bouche de Bonnie. Oh non.

En m'approchant, mes doutes s'avèrent malheureusement être vrais, c'est bien du sang. Tout à coup l'horreur resurgit, je me souviens de tout dans les moindres détails. L'attaque, la panique, les appels au secours... Tout est parti d'un simple anniversaire. Mon anniversaire.... Une forte odeur se dégage du lapin. Oh non. Non. S'il vous plaît.

Je m'approche prudemment du robot et entrouvre ses mâchoires. À la seconde où mes doigts se posent sur lui il relève la tête et pousse un unique hurlement. Un hurlement qui pourrait vous glacer le sang. D'un geste de la main (ou de la patte), il m'éjecte de la scène, me propulsant au bout de la salle. Mes os sont comme broyés, je ressens une douleur au niveau de l'estomac qui se propage rapidement dans mon corps. Ma tête a heurté le mur, ce qui me fait extrêmement mal et, je ne l'ai même pas remarqué mais je ferme les yeux, pour oublier à quel point j'ai mal.

Je me force à les rouvrir lorsque j'entends des pas s'approcher dangereusement de moi. Le lapin est maintenant devant moi, la gueule grande ouverte, ses yeux sont vides. Le liquide rouge s'écoule de sa bouche et des ses orbites, m'offrant ainsi une vue absolument impitoyable envers mon âme d'enfant.

Je m'attends à vivre mes derniers instants, mais quelque chose plaque Bonnie au sol, qui tente de se débattre. Le meilleur ami des enfants est devenu un effroyable monstre.

Un crochet se plante dans son bras gauche, déchirant son costume, tandis qu'une main faite de métal attrape son visage pour ne plus le lâcher. Des bras au pelage brun-orangé le maintiennent au sol :

Foxy.

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Okay donc mon brouillon était nickel mais ca a quand même posté uniquement le premier paragraphe.

Wattpad, je ne te comprendrai jamais.

Anyway, j'attends vos avis sur ce (vrai) chapitre cette fois-ci ;-;

(Si ça me refait comme hier, je ne sais plus quoi faire ;-; )

NightmareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant