Comprendere

Chapitre 5 :

Où suis-je ? J'ai mal à la tête et il fait tout noir. Petit à petit je retrouve contrôle de moi, je touche tout ce qui se trouve à côté de moi, comme une aveugle. C'est froid, c'est mouillé, c'est du verre, je crois que je suis allongée sur le sol, tout doucement je me relève. À ma droite il y a un mur assez humide et l'interrupteur... Je l'actionne, je suis dans ma cave, et je n'ai aucun souvenir de ce qu'il s'est passé avant, ni de quelle heure il est, ni de quel jour on est. Mais le plus dramatique c'est que je suis trempée dans de l'alcool, ma main est en sang, et il y a plein de morceaux de bouteilles brisés. Je ne supporte pas mal l'alcool, mais c'est juste que certaines fois, je deviens extrêmement indépendante et je ne sais plus ce que je fais. Cette fois-ci, j'ai eu plus de peur que de mal, heureusement. Je met les mains dans mes poches pour retrouver mon téléphone portable et peut-être avoir des renseignements sur l'heure. Il n'a plus de batterie, je crois que la malchance joue en ma faveur. Je monte les escaliers et rentre dans ma chambre, par réflexe, je prends mon chargeur et je le charge. J'ai enfin des réponses à certaines de mes questions : on est le deuxième jour de la rentrée et il est 3h du matin. J'ai des dizaines de nouveaux messages, mais je n'ai pas le temps d'y répondre. Il ne me reste plus que 5 heures avant d'arriver au lycée. Je sais ce chiffre peut paraître énorme pour se préparer à aller en cours, mais vu la pagaille que j'ai mis, j'ai intérêt à faire très vite. Pour commencer je prend une douche, je me lave les cheveux et je me change. Je fais une lessive, puis je m'attaque à la cave. Je met presque trois heures entières à faire disparaître l'odeur. Il est 7 h 30, j'ai tout fini, le bus va arriver d'une seconde à l'autre. Je me dirige vers la porte quand soudain je vois l'état de ma main... Je peux pas aller comme ça en cours, donc je remonte les étages en courant et prend la trousse à pharmacie où je trouve un bandage que j'enroule autour de ma main pendant que je dévale les escaliers. Je sors et je ferme la maison à clé, puis je me dirige vers l'abri-bus mais je constate avec horreur que le bus vient juste de partir. Il est 7 h 40. Je n'ai plus qu'a courir, encore, pour arriver à l'heure au lycée. Cependant je suis épuisée donc je préfère marcher. Je longe la route depuis longtemps, et je sais qu'il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Je pouvais abandonner l'idée d'arriver à l'heure au lycée. Quand tout à coup une voiture s'arrêta juste devant moi, je reconnu sans peine la conductrice de cette Mercedes rouge. C'était la sœur de George, elle me fit signe de monter. Je monte donc dans la voiture, encore une fois, elle m'aide beaucoup.
- Alors ça va mieux ? Me dit-elle.
- Oui très bien. Mentis-je.
-Tu t'es fait quoi à la main ?
- Rien de grave, je me suis coupée à cause d'un verre d'eau que j'avais fait tomber.
Dire la vérité, ce n'était pas envisageable, surtout que je la connais à peine. Enfin pas du tout, je ne sais même pas comment elle s'appelle et il vaudrait mieux que je lui demande maintenant que jamais.
- Tu t'appelles comment ?
- Jasmine.
- George ne vient pas au lycée aujourd'hui ?
- Non il avait besoin de se reposer, ce qui n'est pas ton cas.
- Il va mieux ?
- Oui.
- Je sais, je me repose jamais, même quand j'ai mal partout.
- Même hier ?
- Oui j'ai fait des exercices musculaires et de la course ensuite j'ai dû faire le ménage. Dis-je en repensant aux bouteilles cassées de ce matin. Heureusement elle n'insiste pas.
- Avec tout ce qu'il s'est passé hier, tu as eu le temps de rattraper les cours ou de savoir dans quel classe tu serais ?
- Non mais mes amis vont sûrement me le dire.
- On est arrivée !
Jasmine arrête la voiture dans le parking et on descend. Oriane et le groupe se dirige directement vers moi. J'espère que Lucas ne leur a pas dit que hier j'avais bu. Oriane court maintenant vers moi.
- Tu as entendu les rumeurs ? Elles sont trop bien.
- Non pas encore je vien d'arriver, mais raconte.
- Voilà enfaite ces rumeurs ont étés faites par le journal du lycée, ils voulaient un article qui fait du bruit...
- Ma patience diminue. Dis-je pendant que le groupe nous avait rejoins.
- Bref ils disent que tu n'as peur de rien et que tu es un danger pour les personnes qui t'énerves. Malgré tout, les rumeurs disent que c'est le meilleur gang du lycée et qu'ils ne vont pas se laisser faire, leir revange sera sanglante. Donc en résumé, plus personne à part peut-être eux ne viendra nous chercher des emmerdes, c'est trop génial.
- Si seulement ça pouvait être si simple.
- T'as complètement raison. Dit Damien. Au fait, en parlant de ça, si jamais vous voyez un mec grand brun qui traîne avec Pierre prévenez-moi pour que je puisse avoir le temps de m'enfuir.
- Pourquoi ? Demande Amélie l'air amusée.
Damien allait parler mais je l'interrompis.
- Non ne dis rien, je préfère ne pas savoir. Dis-je en même-temps que Marie.
- De toute manière c'est trop tard pour qu'on te prévienne. Rajoutais-je en regardant Pierre et sa bande se diriger vers nous.
Jasmine était partie, le groupe se retourna pour observer dans la direction dans laquelle je regardais. On pouvait lire sur leur visage un petit peu de terreur, au fond, je ressentais la même chose. Ils voulaient sûrement prendre leur revange. Amélie, Elene, Damien, Leanne et Jony eurent un mouvement de recul. Ils se rapprochaient de nous. Quelques personnes nous regardait. On se sentait mal, je ne sais pas si je serais capable de réaliser le même exploit que hier. Je détourna légèrement le regard et je vis Jasmine, loin, qui se rongeait les ongles. Elle manigance quelque chose, ça se voit.