Ce que je dois être.

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Pdv Julia:
16h30
C'était l'heure, il était temps de rentrer. . .
J'avais 30 minutes de marche, 30 minutes de liberté, 30 minutes avant de replonger dans mon véritable rôle que je détestais tant.
J'aimais plus que tout ces 30 minutes où je me sentais un peu plus vivre, j'observais les gens, les parents avec leurs enfants, heureux et jouant.
J'observais la nature, les détails que personnes ne percevait mais qui étaient pourtant les plus beaux et les plus poignants, comme les rayons du soleil qui passaient à travers les feuilles des arbres, ou encore regarder le ciel et se rendre compte qu'il n'est pas que bleu et que les nuages ne sont pas que blancs mais qu'ils ont parfois une légère teinte grise ou jaune.
Il me restait maintenant 10 minutes et je sentais déjà, malgré moi mon masque se remettre en place, je replongeais une nouvelle fois dans mes pensées les plus sombres et chaotiques.
Lorsqu'une rose d'un rouge vif attira mon attention, elle était remplit d'épines mais surtout, elle était seule.
Seule au milieu de ce buisson d'un vert fade.
Et je restais là, à la regarder, sa solitude et ce contraste de couleur m'attristait, mais malgré tout, c'était quelque chose je me devais d'admirer, elle restait magnifique malgré son monde vide et insipide.

Un sms me sortie bien trop vite de ma contemplation.

De papa: t'es où ?
De Julia: j'arrive, je suis là dans moins de 10 min
De papa: Ok. N'oublie pas pour ce soir, et si ta mère demande où l'on va, tu réponds chez mamie.

Je verrouillais mon téléphone, ne prenant même pas la peine de reprendre, et puis de toute manière, il ni avait rien à dire.

Une fois rentrée, mon masque se remit de lui-même, c'était quelque chose d'instinctif maintenant, mais aussi quelque chose que je ne contrôlais plus vraiment pour être honnête.
Je me disais qu'il devait être content de réapparaître après une journée d'absence, car oui, au lycée il était très rarement présent, là-bas j'étais la fille qu'on a du mal à canaliser, la fille anticonformiste mais surtout la fille qui s'entendait avec tout le monde et qui rigolait tout le temps.
Mais quand je n'étais pas au lycée ou avec des amis, j'étais l'exact opposé, j'étais d'un calme et d'une froideur à faire pâlir les morts.

Je commençais à faire le ménage et aidait mon frère et ma sœur pour leurs devoirs avant que ma mère ne rentre, mon père lui, faisait à manger.

Une fois toutes les tâches accomplies, je montais, j'avais un besoin irrépressible d'une douche bien chaude.
Mais avant cela, je m'arrêtais devant le miroir, j'étais appuyée sur le lavabo et je me regardais droit dans les yeux sans les baisser un seul instant, au bout d'un certain temps, mon visage commençait à changer de forme, il devenait hideux et quelque peu monstrueux.
Était-ce ma vraie forme ? Mon vrai visage ? Était-ce moi ?
Mais je mis soudainement fin à ces question en secouant la tête, je ne voulais en aucun cas les réponses.

L'eau chaude enveloppait mon corps, et je sentais mes muscles se relâcher, se détendre, et je frissonnais.
Je me sentais vivante et me rappelait que, moi aussi j'étais qu'un pauvre être humain, car il est vrai que parfois, je l'oubliais.

Il allait bientôt être l'heure, ce n'était qu'une question de minutes, je voulais que le temps s'arrête, j'avais peur, parce que aujourd'hui c'était mon entrée officielle dans le groupe.
Et pendant quelques instants je n'arrivais plus à contrôler aucune de mes émotions, la peur explosa dans ma poitrine, ce répandant dans mes veines et atteignant mon cœur qui battait à une vitesse folle.
Ma gorge se nouait, mes mains tremblaient, qu'est-ce que j'étais en train de devenir ? Qu'est ce que j'allais faire ce soir ?
Je fermais les yeux, "Julia, stop." Me disais-je durement à moi même.
C'était terminé, j'ouvrais les yeux, pris une profonde inspiration et me levait. Il était temps.

Mon père m'attendait devant la porte, un léger sourire aux coins des lèvres et un regard remplit de. . . Culpabilité ?
Non, impossible, mon père n'était pas ce genre d'homme, et moi, je n'étais pas naïve.

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