Our World

Bien plus

Pdv Ellie:
Nous venions d'arriver mon père et moi et la pièce était déjà plongée dans l'obscurité, un silence de mort régnait dans la salle, j'entendais seulement les respirations lentes et profondes des personnes présentes. Je détestais cet environnement et le genre de personne qui y étaient. Mais j'étais là malgré tout, j'étais la fille unique d'un des quatre grands patrons mais ce n'était pas la seule raison de ma présence, j'aurais très bien pu refuser tout ça, m'enfuir pour ne jamais avoir à reprendre le flambeau, mais je restais, parce que je voulais changer le groupe, je voulais changer cette ville, c'était peut-être naïf de ma part, mais j'y croyais vraiment.
À peine sortie de mes pensées, j'entendais quelqu'un dire «-Des enfants qui aurait pu être vos frères et vos sœurs »
Je n'avais pas écouté le début de son discours je m'en fichais complètement.
Après le silence qu'il avait brisé, celui-ci revint rapidement.
J'allais retourner à ma réflexion lorsque je la vis, la fille qui m'avait emmenée à ma salle ce matin.
Elle s'avançait lentement vers l'homme, son visage baignait dans la lumière, mais malgré celle-ci, ses longs cils assombrissaient son regard.
Elle dégageait quelque chose d'incroyablement puissant, elle avait une présence que l'on remarquait à coup sûr, une présence qui attirait.

"- Quel regard vide et froid, j'en ai des frissons." Chuchota mon père.

Je n'étais évidemment pas d'accord avec lui, enfin pas totalement, je voyais toujours, en regardant plus profondément, de la tristesse, de la colère, de l'innocence et de la malice.
Cette fille était tellement contradictoire rien que dans son regard, j'en étais déstabilisée, je voulais savoir qui elle était.
Était-elle comme toutes les personne ici ? Ou était-elle, au contraire bien plus que ça ?

Soudainement, un cri strident parvint à mes oreilles, elle lui avait brisé la main.
Et je vis, très légèrement une expression de dégoût et de peur.
Tout mon corps était tendu, ma respiration s'était bloquée, cette fille, elle détestait ça, ça se voyait, elle était complètement bancale, elle était un colosse aux pieds d'argiles.
Je voyais bien qu'elle était tiraillée par tout un tas de sentiments.
Et à ce moment, j'étais sûre qu'elle ne se limitait pas à ce rôle, elle était bien plus, je ne sais pas pourquoi mais je voulais absolument le croire.
Parce que bien que cela soit idiot, je me sentais connectée à elle.

Je devais penser tellement fort car elle leva la tête vers moi, incrustant son regard dans le mien, je sentis quelque chose envahir mon corps, comme un espèce de coup d'électricité, et mon cœur se mit à battre tellement fort que ça en était douloureux.

Elle détourna soudainement son regard, posa le marteau, et disparut dans l'ombre.

"-Ne traine pas avec cette fille." Lâcha mon père très sérieux.

"-pourquoi ?" Lui demandais-je

"-Ce regard. . . C'est le même que lui, rien n'est sûr, mais je suis persuadé que c'est sa fille."

"-Papa je ne comprends pas."

"-Tu sais, les quatre grands patrons font partis du même groupe, mais nous avons chacun notre "clan", et il existe une certaine animosité entre nos deux clans, de vieilles querelles."

"-Raconte moi" dis-je avec grande curiosité.

"-Une prochaine fois" avait-il dit, mettant fin à notre conversation

Quelques instants plus tard, l'obscurité fit de nouveau place à la lumière, et les discussions reprenaient normalement leurs cours comme si rien ne s'était passé.
Je cherchais désespérément la fille du regard, je la vis enfin, mais de dos, et avant que je ne puisse aller vers elle, elle releva la tête et se mit à partir lorsqu'un homme avait dit d'une voix forte : "Julia, nous rentrons."

Une certaine euphorie m'envahit à l'entente de son prénom, il était beau. Je savais enfin comment elle s'appelait et s'en m'en rendre compte, un sourire s'étira sur mes lèvres.
Quelqu'un posa soudainement sa main sur mon épaule, ce qui me fit sursauter, je me retournais rapidement et croisais le regard de mon père.
Il me dit calmement: "-C'est bien sa fille, fais attention et ne traine pas avec."

Mais c'était trop tard, cette fille m'obnubilais, je devais assouvir mon désir de la connaître, de savoir qui elle était.

Pdv Julia:
Toutes mes émotions s'agitaient en moi, je brûlais de l'intérieur, quel était donc le pouvoir de cette fille, comment avait-elle pu, en un regard briser toutes les barrières émotionnelles que j'avais installées pour avoir la force de commettre cet acte ?
Mon sang n'avait fait qu'un tour lorsque mon regard avait croisé le sien, j'étais à la fois déstabilisée, mais surtout hypnotisée, j'avais senti cette chaleur envahir mon corps avant de me rendre compte de qui elle était et surtout de ce qu'elle m'avait vu faire.
J'avais peur qu'elle me prenne pour un monstre, qu'elle me déteste, ce que je trouvais complètement pathétique et idiot étant donné qu'on ne se connaissait même pas.