La nuit

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Pdv Julia: Il était minuit passé et je ne trouvais pas le sommeil, mon corps etait épuisé mais mon esprit était en éveil.
Je réfléchissais trop, enfin je réfléchissais surtout à propos d'Ellie, elle hantait mes pensées, ce que je trouvais totalement absurde étant donné que nous nous connaissions à peine, j'étais pathétique.
Mais je devais avouer qu'elle m'intriguait, elle avait ce petit quelque chose d'atrocement attirant.
En vérité, je l'aurais laissée m'approcher si elle n'était pas qui elle était, enfin pas trop non plus, je n'aimais pas particulièrement le fait de m'attacher, c'était une faiblesse dans mon monde, et puis je ne voulais pas souffrir et mettre en danger les personnes que j'aimais à cause de la mafia.
Un bruit provenant de la fenêtre me sorti de mes pensées, c'était Wendy qui jetait des cailloux sur celle-ci, je l'ouvrais donc.
"- Descend c'est urgent." Chuchota t-elle
Je soufflais, je ne voulais pas, mais c'était mes obligations, mon statut de futur chef, enfin je l'étais déjà pour les jeunes de mon clan.
"- Qu'est-ce qu'il se passe ?" Demandais-je une fois descendue.
"- Nous avons eu une altercation avec le clan de la nouvelle, une de ses potes à cherché la merde, et tu me connais, je m'énerve vite, donc c'est partit en bagarre."
"- Des amis d'Ellie ?" Demandais-je
"- Oui."
"- Mais pourquoi tu m'appelles ? C'est terminé non ?"
"- Euh et bien, elles se sont enfuies, les lâchent." Cracha t-elle.
"- rentre chez toi." Lui disais-je durement.
"- Mais Julia ! On doit les trouver."
"- Je ne t'ai pas demandé ton avis." Disais-je d'une voix grave, presque rauque.
Elle s'était aussitôt calmée, j'étais la seule qui avais cette emprise sur Wendy, la seule à la contenir et à la calmer.
Je sais que dans mes moments de colère elle avait peur de moi, elle qui n'avait peur de rien ni personne.
"- D'accord. . ." Dit-elle faiblement.
Sur ces mots, elle partit.
Et moi, j'attendais qu'elle soit suffisamment loin pour partir à la recherche d'Ellie.

Ça faisait bien 10 minutes que je marchais dans la nuit, j'aimais ça, la nuit profonde était attirante, je m'y sentait seule avec moi même, et parfois j'en avait besoin, parce que j'avais l'impression que le monde n'existait pas, que ce que je devais être n'existait pas pendant quelques instants.
Mais ça durait peu de temps car la nuit aimait me susurrer des choses qui me rappelait qui j'étais, elle aimait réveiller mes démons.
Je m'étais engagée dans un petit chemin sombre où j'entendis quelqu'un renifler, j'étais sûre que c'était elle, je continuais donc d'avancer, et, en tournant la tête, elle était là, les genoux contre son torse et ses bras entourant ceux-ci.
Elle remarqua rapidement ma présence, et je pu voir dans son regard qu'elle était rassurée, pourquoi ?
Elle aurait dut etre terrifiée en me voyant, tous mes ennemis savaient de quoi j'étais capable, et face à moi, ils auraient fuit, mais non, pas elle.
"- Je suis désolée, je ne voulais pas ça." Murmura t-elle.
Elle tremblait de froid et de la buée sortait d'entres ses lèvres.
J'attrapais son bras avec peu de délicatesse pour qu'elle me suive, mais elle lâcha un gémissement de douleur.
"- Ma cheville." Dit-elle les dents serrées.

Pdv Ellie: Ma cheville me faisait affreusement mal, et la douceur n'était apparement pas le point fort de Julia.
Elle colla soudainement son dos contre moi, tout en se baissant légèrement, elle positionna ses mains derrières mes cuisses, je frissonnais légèrement à ce contact.
Et avant que je puisse dire ou comprendre quoi que ce soit, elle se releva brusquement, elle me portait sur son dos.
Je ne savais pas quoi faire, devais-je m'accrocher ?
"- Tu peux te tenir, tu vas tomber et m'emmener avec toi dans ta chute, et j'en ai pas vraiment envie."
Ma réaction ne se fit pas attendre, j'encourais son cou de mes bras et posait ma tête au creux de son épaule, ses cheveux chatouillaient mon visage, et mon Dieu ce qu'elle s'entait bon, tout chez cette fille était attirant, même son parfum, vous savez ce parfum qui vous enivre, qui prend possession de votre corps et qui brouille toutes vos pensées.
J'étais bien, mes problèmes n'existaient plus et je me sentait en sécurité avec elle, j'aimais ça, ça m'apaisais.

Pour une fille, elle avait DE l'endurance et de la force, je n'étais pas lourde certes, mais je n'étais pas légère non plus.
Putain, cette fille faisait naître en moi un torrent d'émotions que je n'arrivais pas à assimiler.
"-euh tu dois tourner à gauche." Lui indiquais-je.
"- Je sais où tu habite, j'ai pas besoin de toi."
"- Comment ?"
"- J'estime qu'il y a certaines choses que je dois savoir à ton sujet, c'est tout. Et ne pose pas plus de questions, je ni répondrait pas." Lâcha t-elle légèrement agacée.

Je ne cherchais donc pas plus loin, profitant du moment, avec sa respiration lente dans la nuit profonde, ses pas qui résonnaient dans ma tête, la légère pression qu'elle exerçait derrière mes cuisses pour me maintenir sur son dos, le contact de son dos réchauffant mon corps et son parfum réchauffant mon cœur.
"- Nous sommes arrivées." Me dit-elle.
Non, je ne voulais certainement pas que ce moment s'arrête.
Nous restions ainsi quelques instants, puis je me décida enfin à descendre, mais elle continuait à légèrement me maintenir pour ne pas avoir à appuyer sur ma cheville, je m'en remerciait intérieurement.
Et sans un mot, elle se retourna, prête à partir, vas-y Ellie, demande lui, elle va pas te manger.
"- Pourquoi ?" La questionnais-je brusquement.
Elle continuait à marcher, me prêtant aucune attention, elle s'éloignait de moi un peu plus chaque secondes, elle n'allait pas me répondre.
Mais je restais Ellie après tout, j'allais pour lui redemander, cette fois plus durement.
Mais contre toutes attentes elle s'arrêta, et répondit toujours dos à moi :
"- L'exposé, c'est avec toi que je dois le faire, pas sans toi."
Et elle reprit calmement sa marche, et moi, je restais là, sans bouger, la regardant s'éloigner jusqu'à ce qu'elle disparaisse, comme le jour de notre première rencontre.
En parlant de notre première rencontre, je crois que j'ai eu le coup de foudre pour elle à ce moment, oui vous allez trouver ça niais et impossible, mais c'est la vérité je crois, ses démons avaient envahis mon âme au moment où elle à plonger son regard dans le mien.
Et à ce moment, je ne voulais plus lâcher cette fille.

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