Fille de lune T1 : Pleine lune

21 Nouveau coloc'

Bonne lecture :)

Je remerciais silencieusement Hex lorsqu'il prit le relai pour diriger la réunion. Il demanda aux loups de doubler les surveillances des frontières et de faire un rapport toutes les heures pour confirmer que tout allait bien. Il affecta en plus des loups à la protection de ma maison mais je n'eus pas le temps de protester car Joël en rajoutait une couche. Visiblement il prenait sa promesse très au sérieux car il ajouta des loups de sa propre meute pour me surveiller. A mon grand étonnement personne ne grogna ou ne fit le moindre commentaire pour montrer son désaccord. Je restais murée dans le silence jusqu'à ce que la question des voleurs de peau soit mise sur la table. Les yeux jaunes que j'avais vu avant de perdre connaissance étaient les mêmes que ceux de la créature au lycée. Bien sûr je ne pouvais pas en parler parce que cela revenait à avouer que je m'étais aventurée dehors en compagnie d'un loup d'une autre meute. Les loups avaient déjà eu du mal à accepter que j'entretienne une « relation » avec Nathan alors si je leur parlais de Benjamin c'était la fin des haricots.

–Assurer vous d'être assez nombreux avant d'attaquer, dit Hex alors que je sortais de mes pensées.

–Non, répliquais-je un peu trop brusquement, vous vous éloignez rapidement et une fois en sécurité vous rapportez leur position. En aucun cas vous vous en approchez, pas temps qu'on ne connait pas plus de détails sur eux.

A deux contre un nous avions pris une raclée, il ne valait mieux pas tenter le diable avec toute la meute. Tout le monde acquiesça et je surpris une nouvelle fois le sourire d'Agnès. Vieille louve et membre du conseil ou pas elle commençait à me taper sur le cocotier avec ses clins d'œil et sourires énigmatiques.                                                                                                                                              

Il faisait nuit lorsque la réunion s'acheva. Après avoir insisté pour nous escorter jusqu'à destination, Joël et Nathan nous souhaitèrent une bonne soirée et disparurent. Je sentis plus que je ne vis les loups qui surveillaient la maison, ils étaient à l'affut d'une menace potentielle et se fondaient parfaitement dans l'ombre. Ni Hex ni moi ne pouvions manger ou même fermer l'œil. Je fonçais jusqu'au bureau de mon père sans but précis mais remarquais que certaines choses n'étaient pas à leur place.

–Le bureau a été fouillé, on a seulement redressé les meubles en pensant que ton père aimerait ranger lui-même.

Je hochais doucement la tête avant de passer la main sur les livres de la bibliothèque. Mon regard se posa sur les documents qui ensevelissaient le bureau en chêne et je m'assis dans le fauteuil en poussant un soupire. Il sentait le vieux cuir et craqua lorsque j'y pris place mais il était confortable. J'entrepris ensuite de classer les documents par tas afin d'y voir plus clair et je finis par m'assoupir. Lorsque je me réveillais il faisait jour et une couverture était posée sur mes épaules. Une odeur de café flottait dans l'air et je poussais un petit couinement lorsqu'une douleur remonta dans mon cou. Je me trainais malgré tout dans la cuisine que je trouvais vide, une tasse de café fumante trônait sur le contour et semblait abandonnée. Je m'en emparais et la portais à mes lèvres avant de grimacer. Je buvais mon café noir alors qu'Hex adorait le sucré, beurk. Celui-ci n'était ni dans le salon ni dans une autre pièce mais il y avait suffisamment de sécurité ici pour que je ne m'inquiète pas. Je fonçais sous la douche avant d'enfiler jogging et débardeur et m'attachais les cheveux en chignon. Je n'avais aucune intention de retourner au lycée temps que notre problème ne serait pas résolu et mon apparence était le cadet de mes soucis. Je récupérais un bloc note et un stylo qui trainait dans ma chambre avant de retourner dans le bureau. J'inspectais chaque étagère à la recherche du moindre livre qui pourrait s'avérer utile et en empilais au total seize sur le bureau. Il me faudrait une éternité pour les lire vu l'épaisseur mais je n'avais pas le choix. Ma patience faiblie au bout de deux ouvrages. De rage je jetais le livre en travers de la pièce, suivit de près par un second. Il ne toucha pas la bibliothèque comme le premier mais percuta la personne qui eut le malheur d'ouvrir la porte. Je me levais d'un bond, confuse, alors que Maddy m'observait avec de grands yeux ébahis. Remise de ses émotions, elle se baissa pour ramasser le livre et lut le titre.