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Nous partons enfin jusqu'à notre fameuse banque à la city. Je suis nerveux et je regarde souvent derrière nous au cas où il y aurait la police qui suivrait notre trace. Évidemment à trois heures du matin, les voitures se font rares.

Louis se gare sur le bas-côté et nous descendons. Je saisis mon sac et en sors notre pochoir. Je le fixe sur la vitre de la banque et nous commençons à le bomber de couleurs. Quinze minutes nous suffisent pour le terminer et je signe, fier du résultat.

" - Et un de plus. Louis murmure. "

Je souris et range notre matériel dans mon eastpack. Soudain quelqu'un tape mon épaule et je me retourne. Heureusement ce n'est pas un flic, juste un homme blond qui doit avoir la quarantaine environ. Qu'est-ce qu'il veut?

Il ne dit rien, j'essaie de distinguer ses traits mais n'y parviens pas à cause de la pénombre. Je lance un regard à Louis qui se tient près de moi, personne ne dit rien.

" - Vous êtes qui? Je dis.

L'homme s'avance un peu, je le vois mieux, il me dit quelque chose.

- John Pittsburgh.

Le nom me parle, mais je n'arrive pas à savoir de qui il s'agit. Il rit, voyant notre air perdu.

- Si ça peut vous éclairer, je suis commissaire de police.

Il sort une insigne de son blouson en cuir et nous la montre. Je panique et mes mains commencent à trembler. Lentement, Lou prend ma main dans la sienne et la presse fermement, nous avons ce code depuis longtemps, il signifie que nous devons partir de là où nous sommes.

Il me tire et ouvre la portière, me poussant côté passager. Il s'apprête à entrer dans la voiture mais le flic ricane avant de l'attraper par l'épaule. Mon coeur rate un battement, nous sommes vraiment dans la merde.

" - Vous croyez vraiment vous en sortir comme ça?

Louis tente de se débattre en vain, l'homme est beaucoup plus robuste que lui. Avec la plus grande des volontés il n'arriverait pas même à le faire vaciller.

- Vous ne pouvez pas vous enfuir, vous êtes pris au piège. "

Des lumières autour de nous s'allument, deux voitures de police nous encerclent, on est finis. Un deuxième connard de flic arrive et passe les menottes à Louis. Je bondis de mon siège mais Pittsburgh le mène vers l'arrière.

L'autre policier me tire par le col et me retourne de manière à ce que je sois collé à la voiture. Il attrape mes poignets et je sens le métal froid me bloquer de tout mouvement. Je tourne le visage et vois Lou entrer dans une voiture de police. Quant à moi, je suis dirigé vers la deuxième.

Une série de questions traverse mon esprit à mesure que j'avance vers les flashs. Depuis quand les flics sont-ils là? Comment sont-ils au courant? Que va-t-il nous arriver? Quand vais-je revoir Louis?

Mon sang afflue plus rapidement dans mes veines et mon cerveau cogne contre les parois de ma tête. On me jette sur la banquette arrière du véhicule de police et une larme coule sur ma joue. S'en suive une longue série de sanglot.

Les deux flics à l'avant parlent mais je ne les écoutes pas, focalisé sur ma peur. Nous n'aurions pas dû... Je le savais et pourtant j'ai foncé tête baissée. Maintenant je vais avoir droit à un séjour en prison, pas nécessairement long mais quand même.

Si ça se trouve, je ne reverrais Louis que dans des années. Je regarde le bracelet que Niall nous a rapporté et pleure un peu plus. Je ne veux pas être encore séparé de lui, je ne peux plus. Ça sera encore des années de perdues. On a tout gâché.

Nous étions bien, heureux, lui et moi, puis il a fallu que nous flirtions avec l'illégalité, pour y tomber dedans. Nous sommes idiots, tellement idiots. Nous avions tout, et encore une fois, nous l'avons rejeté.

Est-ce que c'est un cercle vicieux? Est-ce que toute notre vie nous serons destinés à nous perdre pour ensuite se retrouver? J'espère que non, j'espère que ça cessera un jour. Ça va finir par me rendre fou.

J'entends soudain le conducteur, plus âgé que celui qui m'a arrêté, lui dire :

" - T'a vu celui là, il semblerait que ça soit une pédale il arrête pas de chialer.

Ils explosent de rire et son collègue lui répond :

- Je te l'ai dit c'est deux PD. Je me demande qui la met à l'autre le soir.

Ils rient de plus belle, j'ai envie de faire sauter leur mâchoire d'un coup de poing et d'y voir du sang couler.

- C'est moi.

Ils se retournent, visiblement choqués que je parle enfin. Abasourdis, le vieux conducteur lâche :

- Ta gueule gamin.

- C'est moi qui la lui mets tous les soirs, bien profondément, et il jouit mon nom pendant que le pénètre de plus en plus vite.

- On t'a dit de la fermer!

- Vous dite ça parce-que vous bandez à mes paroles?

Le passager rougit et respire de plus en plus fort, je pari qu'il est gay mais qu'il le cache.
Histoire de jouer avec ses nerfs, je m'avance et approche mes lèvres de son oreille. Sa respiration s'accélère, visiblement je lui fais de l'effet.

Je fini par murmurer :

- Vous aussi vous auriez envie de me pénétrer pendant que je suis menotté, hein? Vous en avez envie, je le vois à la bosse qui apparaît sous votre pantalon. Vous voulez me prendre, là, dans cette voiture, devant votre co-équipier même.

- Je... Arrêtez ça tout de suite.

Le vieux nous fixe, le visage emplit de dégoût.

- Vous avez peut être envie que je glisse ma main sous votre uniforme? Je sais que vous brûlez de désir pour moi. Inutile de me le cacher.

- Arrêtez ou je porte plainte.

- Oh... Pauvre petit, il va porter plainte. Mais pour quoi au juste? Pour tentative de viole? Alors que vous êtes à deux doigts de me dire oui? Sérieusement qui est le plus con de vous deux.

L'autre frêne et se retourne vers moi, en furie :

- Je ne vous permets pas!

Je lâche deux secondes le gamin qui sert de flic et fixe le vieux.

- Oh très cher, vous et moi savons très bien que votre cerveau est très diminué. Alors moi, je me le permets.

- Vous ne connaissez rien sur moi pour insinuer que je suis un idiot.

- Pour moi quelqu'un qui ne s'est même pas rendu compte qu'il avait un sac de cocaïne dans sa voiture en présence d'un détenu est un idiot.

Je fais un signe de tête vers ma portière, il descend du véhicule et l'ouvre, constatant la présence de la drogue dans un petit recoin. Il se décompose et saisit le petit sachet.

- Tu sais quoi, quand on va arriver au poste, tu vas fermer ta gueule, ou sinon-

- Ou sinon quoi? Vous allez me frapper?

Il serre les dents et pousse un petit cri. Son copain en manque de sexe n'a pas bougé depuis que je lui ai parlé, je me demande s'il s'est remit de mes paroles obscènes.

- Écoute sale petit morveux, tu vas fermer ta gueule, et en échange, je vais convaincre mon supérieur de ne pas vous emprisonner, ton copain et toi. "

Je m'enfonce dans mon siège, satisfait, et le vieux redémarre la voiture. Un silence de plomb s'installe. Et je recommence à flipper, car malgré ce que le connard m'a promit, j'ai peur.


*

Haha vous allez me haïr... À votre avis comment les flics les ont retrouvés?

Les gars y'a un mec a The Voice je le connais c'est Grannhild!

paint us | lsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant