Le cosmos

c h a p i t r e d e u x

Ils ne sont pas pas visibles distinctement, mais les rails s'enfoncent dans le paysage, jusqu'à atteindre l'horizon.
La nuit emprisonne les êtres. Le bruit sourd de son cri retentit. Mais ce n'est rien, puisqu'en vérité tout est silencieux.
Un silence pesant, saccadé, qui s'éloigne puis revient à la charge.

C'est surement cela dans le cosmos. Une sorte d'impression de vide qui semble se combler à chaque instant mais où rien ne bouge.

Je connais cet endroit depuis tellement de temps maintenant que je me suis attachée à tout ce qu'il s'y trouve ; la souche d'un arbre, le réverbère qui n'éclaire plus, le pont au loin. Il y a tellement de secrets que je veux tous les découvrir avant de partir. Les secrets sont fait pour ça après tout, non ? Peut-être qu'un jour je pourrais partir en sachant tout ce qu'il se cache derrière cette façade de paix, mais pour le moment, cela ne ressemble à rien. Juste des tâches de couleur projetées sur une toile sans fond. Un mélange anarchique de couleurs et de faux sentiments, mêlés par la force.

Mais ne fronce pas les sourcils. Prends une grande inspiration et relâche tes épaules. Souviens toi pourquoi tu es là !
Ferme les yeux si tu ne t'en souviens plus, regarde le soleil couchant ou lance des cailloux sur ces rails que tu détestes à présent. Ecoute le bruit sourd qu'ils font en retombant. Concentre toi dessus et ne perd pas ton objectif de vue.

Un jour je passerai par ici en me souvenant tout ce qu'il voudra dire, mais pour l'instant il ne fait pas parti de mon passé. Je vis avec cet endroit, c'est mon refuge.

Le sol tremble soudain, et prise d'une peur panique, je me lèvre précipitamment pour repartir en courant. Mes poings sont serrés, et je veux les garder comme ça.
Cette sensation, cette peur qui me prend au ventre me prouve que peut-être ne suis-je pas encore rongée de l'intérieur. Peut-être suis-je encore capable de combattre cette maladie qui me détruit et me réduit en lambeau.