Chapitre 8

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La peur déferle dans chaque fibre de mon corps. Mon angoisse n'a pas cessé de me tordre les boyaux durant le trajet qui m'a conduit devant cette maison en brique rouge. J'ai immédiatement reconnu l'endroit avant d'y arrivée. Comment oublier l'endroit où sa mère a perdu la vie ? L'endroit se trouve pratiquement en face du lieu où elle a rendu son dernier souffle. Je me force à ne pas y penser et concentre toute mon attention sur la maison.

Elle me donne la chair de poule. Qu'est-ce que ça sera quand je serais à l'intérieur ! Elle est de taille moyenne et surtout glauque ! Le jardin est complètement défraichi, un volet pend dangereusement contre le mur, les grandes vitres sont grisé par la saleté évidente. Je suis sûr que ça doit être un vrai dépotoir, pleins d'odeurs douteuses, de pourriture en tout genre et jonchés de toiles d'araignées l'intérieur.

Le temps s'est couvert, on dirait qu'un orage se prépare. Il est bientôt midi. Le ciel est si sombre qu'il donne un air encore plus lugubre à cette vieille baraque. Je reste planté dans cette voiture, les mains agrippé au volant comme si c'était une planche de salut. Je raidis mes muscles pour m'empêcher de trembler mais s'est peine perdu. Les jointures de mes doigts sont blanches et mes yeux se remplissent de larmes. Il faut que je me ressaisisse. Je ferme un instant les yeux et puise en moi la force d'affronté ce qui m'attend. J'ai beau essayé de me préparer, mais le risque de mourir m'effraie plus que tout. Je ne suis pas prête, mais l'est-on un jour ?

J'ouvre les yeux et pousse cri d'effroi en remarquant que Simon est devant ma portière. Il me sourit. Putain de psychopathe ! Il ouvre la portière sans que l'on se quitte des yeux puis il tend sa main. Après un long moment d'hésitation, je lui tends la mienne avec dégout et je sors. Il la baise avec une infinie douceur qui me donne la chair de poule tellement s'est écœurant. Je ressens encore un coup de poignard à mon « infini » mais je ne bronche pas. Je ne veux pas qu'il ait la chance de me voir souffrir aussi rapidement.

Il se dirige vers le coffre et en sort ma valise. Je jette furtivement un œil à mon tatouage, il est de moins en moins visible. Il m'attrape alors la main et me fait entrer à l'intérieur. Et ce que je vois me surprend au plus haut point. Le rez-de-chaussée est composé d'une seule et unique grande pièce divisé en deux par un escalier central qui donne à l'étage. L'endroit est très spacieux, très chiquement décoré au vu des meubles qui restent tout de même rare. Sa parait presque vide. S'est une décoration typiquement féminine. Qui est la pauvre malheureuse qui a vécu ici ? J'espère au fond de moi que s'est simplement l'œuvre d'une décoratrice, à qui il n'aura pas fait de mal. Malgré mon pressentiment dehors, tout est propre ! Mais ce n'est pas ça qui me fait battre le cœur plus vite. Se sont tous les portraits accrochés aux murs. Des portraits de moi à tout âge entouré dans diffèrent cadre! Tantôt en or, en argent ou en bois, fillette, adolescente, adulte, au collège, à la fac... Depuis quand me suit-il ?!

Ma main est toujours dans la sienne, et ça me dégoutte toujours autant. Il me guide jusqu'à la partie aménagé en cuisine design dernier cri. Il me fait m'asseoir sur une chaise et me demande :

- Tu as faim ma chérie ? Je peux te préparer un repas si tu le souhaite.

Et je ne sais pas pourquoi mais s'est à ce moment-là que mes nerfs me lâchent et je pars dans un énorme fou rire. Je tente de le retenir mais il franchi mes lèvres avec grand éclat. Mes bras sont croisé sur la table, ma tête est au creux et je ris et ris encore à gorge déployé. Je suis tellement morte de rire que j'en pleure. Je suis secoué de gros spasme, j'ai mal au ventre et aux zygomatiques. On ne sait jamais comment on va réagir face à la situation la plus absurde qui peut nous arriver ! Cet homme vient de tuer ma meilleure amie, je dois me rendre à lui pour protéger les miens, renoncé à l'amour de ma vie, il va surement me violer ou tenter de me tuer si je n'y arrive pas avant lui et il me demande si j'ai faim ! Le bilan de ma situation calme mon rire. Je me redresse lentement le sourire malgré tout aux lèvres, me racle la gorge avant d'adresser un « désolé » à Simon qui attend ma réponse m'adressant un regard impassible.

Notre infini [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant