Notre infini [TERMINE]

Chapitre 12, 2ème partie

Sur le trajet du retour, je fixai la route sans vraiment la voir, perdu dans mes pensées. Les paroles de mon psy me hantaient. C'est quand Luke m'ouvrit la porte que je réalisai que nous étions rentré. Il attendait que je descende alors que je fixai encore droit devant moi. En descendant, je vis qu'il avait des yeux cerné et la mine fatigué. Je lui pris la main pour qu'il se retourne vers moi.

- Quand est-ce que tu as dormi pour la dernière fois ?

- Je ne comprends pas pourquoi tu me dis ça ?

- Je sais que je fais peur à voir, mais tu devrais te regarder dans un miroir...

Je souris faiblement pour qu'il ne prenne pas mal ma remarque. Je pense qu'il a mené la garde surement depuis que je me suis fait agresser. En plus il a tué un homme, il doit être secoué. Je n'avais pensée qu'à moi, égoïste que j'étais, à me laisser aller à ma dépression. Je le dirige de force dans notre chambre et l'oblige à s'asseoir.

- Je veux que tu te reposes, tu n'as plus besoin de veiller sur moi.

- Mathilde, je sais que tu ne vas pas bien...

Je le coupe dans son élan.

- Toi non plus tu ne vas pas bien. Tu m'as sauvé la vie, mais tu as pris la vie à quelqu'un. Et pour ça je t'en serai éternellement reconnaissante. Mais je suppose que tu ne dois pas le vivre très bien...

Il reste stoïque. Mais finit par s'allonger en poussant un long soupir. Je me lève pour le laisser tranquille.

- On pourra parler plus tard si tu le souhaites.

Sur ses paroles je quitte la chambre.

Je vais préparer un encas pour ce soir pour tous les deux. Henri, mon psy, à raison. Il est temps que nous ayons une conversation. Je me sens prête à tout lui dire. Il le faudra tôt ou tard de toute façon.

Deux heures plus tard, je retourne le voir. Il est assoupi. Je le contemple un instant. Cet homme merveilleux m'a sauvé la vie. Je l'aime plus que tout. Mais je ne pourrai avancer que si je lui dis enfin la vérité sur notre dispute et sur ce que j'ai voulu faire dans cette maison sous l'emprise de Simon. Je m'assois sans faire de bruit et passe ma main dans ses cheveux. Ils sont doux. Mon cœur manque un battement quand je me rends compte qu'il ne dort plus et qu'il a les yeux fixé sur moi. Je rougis me sentant timide qu'il m'est surpris à le caresser.

- Je nous ai préparé des sandwichs si tu as faim

Mais il n'écoute pas ce que je lui dis. Il passe sa main derrière ma nuque et me pousse délicatement vers lui. J'obtempère de bonne grâce, malgré tout j'ai la peur au ventre et je m'en veux. Je m'arrête à mi-chemin de ses lèvres. Il prend appui sur son coude et vient poser un baiser doux sur ma bouche.

Sans crier gare, le feu se propage dans mon ventre. Je n'ai plus peur mais faim de lui. Je préfère rompre notre étreinte. Je ne veux rien faire que l'on pourrait regretter. Surtout pour lui.

- Il faut qu'on parle, me devance-t-il.

J'acquiesce lentement de la tête et le laisse se lever avant de nous diriger dans le séjour. Nous sommes installés sur le canapé nous faisant face. Par où commencer, car s'est bien à moi de débuter.

- Je crois que je te dois encore des excuses. Pour notre dispute dans la rue la dernière fois.

- Pourquoi t'excuses-tu ? Tu as été très clair sur le sujet.

Il est soudain très tendu et ses yeux ont des leurs rubis.

- Justement non...

Je prends mon courage à deux mains pour lui avouer enfin mes sentiments, comme il l'a fait pour moi.